Publié le 17 mai 2017
Le « durable et la RSE » ouvrent un champ incroyable de nouvelles façons de produire et de consommer. Plusieurs facteurs confirment l’intérêt des entreprises envers cette économie plus propre qui les conduit à repenser leur stratégie et l’organisation pour limiter les risques sociaux ou environnementaux et saisir de nouvelles opportunités de business. Voici cinq tendances qui joueront un rôle essentiel dans la réalisation de ces objectifs.
Mesurer la compétence « climat » des Conseils d’Administration
Les membres du Conseil d’Administration ont une responsabilité essentielle pour améliorer la gouvernance et challenger l’équipe dirigeante aux risques long terme comme le changement climatique. Les investisseurs institutionnels sont aussi plus attentifs à la manière dont les décideurs se saisissent de ces enjeux et les intègrent dans leur stratégie. Le premier gestionnaire d’actifs au monde BlackRock a récemment publié ses engagements prioritaires à horizon 2017-2018. Le fonds américain compte bien faire pression sur les entreprises en demandant une expérience et une expertise renforcée des membres du Conseil en matière de pratiques environnementales et de risque climatique.
Aligner ses objectifs de réduction des émissions de GES sur les connaissances scientifiques
Si quelques groupes cotés ont déjà publié une feuille de route climat pour respecter le seuil des 2° fixé par l’Accord de Paris, les scénarios proposés par les émetteurs relèvent le plus souvent de méthodologies internes. Ces entreprises ont désormais l’opportunité de s’inscrire dans un cadre commun en faisant de valider leurs objectifs par l’Initiative Science Based Target, un projet aligné sur les préconisations scientifiques du GIEC. L’iSBT fournit un guide méthodologique qui les aide à se fixer des objectifs en ligne avec les trajectoires de décarbonisation de l’économie et leur activité. 19 entreprises françaises ont suivie l’une des 7 méthodes proposées par l’iSTB dont Kering, première société à avoir fait valider son objectif de réduire de 50% les émissions de GES liés à ses opérations d’ici 2025.
Publier un reporting complet sur les droits de l’homme
Alors que la loi sur le devoir de vigilance vient d’être adoptée, les entreprises vont devoir clarifier leur gouvernance en matière de droits de l’homme. Une thématique encore mal appréhendée par bon nombre de groupes qui peinent à rendre compte de leur politique, engagements et progrès en matière de droits humains sur l’ensemble de leur chaine de valeur. Certaines firmes n’ont pas attendu la mise en œuvre de cette loi pour structurer leurs engagements. C’est le cas de Total qui a publié en 2016 son premier reporting sur les droits de l’homme. Certes le groupe a tout intérêt à être assez exemplaire dans ce domaine de par la nature et l’impact de ses activités sur les communautés locales et la société en général. Pour réaliser ce travail, Total s’est appuyé sur le guide pratique édité récemment par les Nations Unies.
Passer de l’économie linéaire à l’économie circulaire
Pour se déployer, l’économie circulaire doit affronter trois grands enjeux. Le premier est la création de nouveaux modèles économiques avec l’élaboration de plates formes d’échanges permettant le passage de la vente de biens à celle de services. Le second enjeu concerne la fiscalité. Certaines normes interdisant le réemploi de matériaux ou au contraire l’absence d’obligation de produire des biens démontables et recyclables, sont autant de règles qui découragent ou ne stimulent pas assez les acteurs économiques et les innovations. Enfin, le troisième enjeu est le changement des comportements notamment des consommateurs finaux, que ce soit via le tri sélectif, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou l’auto partage. Certaines entreprises s’engagent sur cette voie à l’instar de Kingfisher qui prévoit de mettre en place 10 chaînes de valeur circulaire (c’est à dire travailler sur l’ensemble de la chaine et pas seulement sur le produit) à horizon 2020 ou le groupe Bouygues qui souhaite favoriser le réemploi des matériaux de matière première issus de ses chantiers à travers la mise en place d’une plate-forme de revente. Des initiatives certes louables mais qui signent seulement les prémisses du passage d’une économie linéaire à une économie circulaire.
Identifier de nouveaux leviers de business avec les ODD
En 2015, plus de 190 leaders mondiaux se sont engagés dans 17 objectifs de développement durable (ODD) visant à mettre fin à l’extrême pauvreté, à éliminer les inégalités de longue date et à lutter contre le changement climatique. Suez fait partie de ces entreprises. Le groupe a fait le lien entre ses ODD prioritaires et son activité après avoir organisé de nombreuses sessions de parties prenantes dans le monde entier. Cette méthode de travail collaborative lui a permis d’identifier de nouvelles opportunités de business autour des déchets considérés comme une ressource dans les pays émergents ou à travers la mise en œuvre de nouveaux mécanismes de participations des parties prenantes autour des enjeux liés à la gestion de l’eau.
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