Les chiens, les chats et les autres animaux de compagnie sont-ils une plaie pour la nature et la biodiversité ? C’est en tout cas ce que révèlent plusieurs études scientifiques récentes.

De plus en plus d’individus désirent s’acheter la compagnie d’un animal : un chien, un chat, un rongeur ou encore un reptile. La pratique se répand, au point qu’aujourd’hui en France il y aurait près de 63 millions d’animaux de compagnie (soit pratiquement un animal domestique par habitant). Si l’on peut être tenté de penser qu’adopter ou domestiquer un animal fait de nous des amoureux des animaux et de la nature, la réalité est toute autre : nos animaux domestiques semblent être très nocifs pour les écosystèmes, la biodiversité et la nature en général. Explications.

Animaux de compagnie : un rôle dans l’extinction de la biodiversité

En domestiquant et en adoptant des animaux, nous faisons peser une pression importante sur les équilibres naturels des écosystèmes et en particulier de la biodiversité. En effet, autant que l’on puisse aimer nos chiens et nos chats, ce sont des espèces invasives, des prédateurs. Non seulement ils tuent certaines espèces (comme votre chat lorsqu’il ramène une souris, un oiseau ou un lézard) mais ils sont aussi vecteurs de maladies, ils détruisent les habitats comme les terriers, ils modifient les territoires… Ces petites perturbations, répétées des millions de fois par les millions d’animaux de compagnie dans le monde, finissent par avoir des conséquences graves sur la biodiversité. Une étude menée par des scientifiques indiens montre qu’avec les rongeurs, les chats et les chiens sont les espèces mammifères invasives les plus dangereuses pour la biodiversité générale.

Par exemple, en Nouvelle-Zélande, où les chats ne sont arrivés (à cause de l’Homme) qu’au 18ème siècle, ils sont devenus une vraie plaie pour la biodiversité native des îles néo-zélandaises. Ils tuent les oiseaux et les insectes locaux, ils se reproduisent trop vite, certains deviennent sauvages, ils envahissent des territoires nouveaux. De même aux Etats-Unis, dans les Everglades, où les Pythons Birmans (amenés comme animaux domestiques) sont devenus invasifs et détruisent les espèces locales. Quant aux chiens, une étude a montré qu’ils étaient directement responsables de l’extinction de 11 espèces dans le monde, et qu’ils menaçaient encore aujourd’hui près de 188 espèces (96 mammifères, 78 oiseaux, 22 reptiles et 3 espèces d’amphibiens). Dans les zones urbaines des pays développés où sont le plus souvent regroupés les animaux domestiqués (chiens et chats notamment), ils n’ont aucun prédateur, et contribuent à affaiblir une biodiversité locale déjà pratiquement inexistante à cause de l’urbanisation.

Bref, les animaux de compagnie sont peut-être les meilleurs amis de l’Homme, mais pas des animaux.

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L’impact environnemental des animaux domestiques

Au-delà de leur caractère prédateur, les animaux de compagnie sont aussi dangereux pour l’écosystème car ils consomment énormément de ressources. En effet, il faut nourrir ces animaux, leur prodiguer des soins, parfois des accessoires ou des jouets. Tout cela représente des quantités énormes de nourriture, de matériaux et de ressources en général.

Par exemple, une étude américaine a démontré que la consommation liée à l’adoption d’un chat ou d’un chien de compagnie contribuait à l’émission de près de 65 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Certains experts considèrent même que posséder un chien de taille moyenne équivaut en termes d’impact environnemental au fait de rouler en SUV. Cet impact est notamment lié à la production de la nourriture animale, qui consomme beaucoup de ressources et d’énergie.

Au final, comme toutes les pratiques de consommation, la possession d’un animal de compagnie peut rapidement devenir problématique sur le plan environnemental. Dans ce cas précis, c’est aussi la généralisation qui pose problème : tout le monde veut avoir un ou plusieurs animaux de compagnie, en France mais aussi partout dans le monde. Or tout ça n’est pas sans conséquence et nos sociétés devraient sans doute réfléchir collectivement à cette pratique qui contribue à détruire l’environnement. D’autant plus qu’aujourd’hui, les marges de manoeuvre sont faibles pour réduire l’impact environnemental de nos charmants animaux.