Publié le 10 décembre 2015
Dans un contexte de compétition internationale, les entreprises doivent apprendre à penser « out of the box », sortir des sentiers battus, insuffler de la rupture, y compris dans leur gouvernance.
Les trentenaires sont les usagers et les décideurs de demain. Recruter un jeune administrateur peut-être un élément différenciant pour projeter l’entreprise dans le futur.
L’idée est un peu disruptive mais elle mérite d’être lancée. A l’heure où le digital transforme profondément le modèle économique des entreprises, où l’éthique et la durabilité font irruption dans les salons feutrés des Conseils d’administration… L’ouverture des conseils à un ou deux membres issus de la génération Y est peut-être l’occasion pour l’entreprise de sortir des sentiers battus.
Les millennials peuvent en effet être un puissant antidote pour en finir avec les débats d’experts et lutter contre les pratiques de cooptation qui génèrent une forme de conformisme social dans le cénacle très fermé des administrateurs. D’ailleurs, pourquoi ne pas parler aussi de diversité générationnelle à l’heure où la parité dans les entreprises est plus que jamais à l’ordre du jour ?
Administrateurs à 30 ans : vers une diversité générationnelle en entreprise
Certains pionniers outre-Atlantique ne s’y sont pas trompés. Clara Shih, 33 ans, spécialiste des réseaux sociaux et fondatrice d’Hearsay Social a rejoint le Conseil d’Administration de Starbucks il y a déjà trois ans.
Plus récemment, Kevin Systrom, 32 ans, co-fondateur d’Instagram, racheté par Facebook en 2012 pour la modeste somme d’un milliard de dollars, a rejoint le conseil d’administration de Walmart, la plus grande enseigne américaine dédiée à la grande distribution. Sa mission ? Apporter son expertise concernant le commerce électronique et la stratégie sur mobile.
En France, ces « digital native » pourrait tout à fait trouver leur place dans la gouvernance d’une ETI soucieuse d’opérer la transformation numérique de ses métiers et de ses pratiques. Mais une entreprise pourrait tout aussi bien recruter de jeunes professionnels experts en RSE, spécialistes de la relation client pour peu que ces profils soient en adéquation avec les activités et les clients de l’entreprise.
Génération Y et expérience : Halte aux idées reçues
Les détracteurs argueront sans doute que la génération Y manque d’expérience pour intégrer le conseil d’une entreprise. Certes, mais avec l’accélération de la digitalisation de l’économie, l’heure n’est plus vraiment aux préjugés ni aux freins culturels. La gouvernance d’une entreprise doit être le reflet de ses marchés et cette diversité doit aussi se traduire au niveau de ses instances dirigeantes. Et puis, la France pourrait s’inspirer de l’Institut de la Gouvernance (IGGOP) au Canada qui a créé une formation spécifique pour préparer les candidats à ce type de responsabilité avec le programme « Relève en gouvernance des Jeunes Administrateurs ».
Une chose est sûre, les changements structurels et culturels posés aux administrateurs depuis la crise financière sont complexes et annoncent les prémisses d’un capitalisme plus responsable et plus soucieux d’agir dans l’intérêt de la société. Dans ce contexte, la gouvernance comportementale devient aussi stratégique que la gouvernance normative. La complémentarité des profils, la diversité des parcours et des expériences devient un enjeu clé pour « aligner » la gouvernance sur le projet stratégique de l’entreprise.
Alors qu’attendez vous insufflez un coup de jeune à votre gouvernance ?
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