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CarbonCulture est une plateforme digitale RSE conçue pour accompagner les personnes à utiliser les ressources naturelles plus efficacement, notamment sur leur lieu de travail et par Internet. L’objectif est de réduire la consommation de carbone, d’énergie, d’eau et le rejet de déchets de manière facile et amusante. Revenons sur les principes du projet et ses réussites avec Luke Nicholson, directeur de CarbonCulture, interviewé lors de Convergence 2013 où nous étions partenaire média du groupe GreenBiz.

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Rencontre

Pierre-Yves Sanchis : Comment a été lancé et conçu ce projet ?

photo-Luke-NicholsonLuke Nicholson: Ce projet est parti d’un constat simple.

Nous avons tous un degré d’engagement personnel dans le développement durable différent. Cela peut varier davantage en fonction de notre entreprise, notre ville, notre région ou même notre pays. J’avais pour ma part une réelle volonté de créer de l’engagement chez les gens sur leur lieu de travail et de les encourager vers un changement de comportement. Le but de CarbonCulture est de les sortir de leurs habitudes. Nous avons donc commencé à chercher des manières d’aider ces gens, pour leur rendre les choses plus faciles, de manière à ce qu’ils s’engagent davantage.

Pierre-Yves : Comment votre plateforme fonctionne concrètement ?

Luke : Notre objectif est d’aider les personnes à utiliser les ressources plus efficacement. Cela peut se faire uniquement étape par étape. Premièrement, il y a toute une phase de collecte de données. Cette phase est permise grâce à la participation des organisations qui publient leur performance énergétique en temps réel et proposent des idées et commentaires venant de leurs employés. Un mix des informations est ensuite effectué et permet de mesurer et rendre compte de l’engagement de l’organisation et de sa performance énergétique. Deuxièmement, CarbonCulture propose aux organisations un ensemble d’outils et d’interfaces pour diffuser des conseils et des suggestions de comportements à suivre dans le but de réduire leur consommation et développer des moyens performants pour faire des économies. Enfin, nous diffusons des informations sur le site des organisations partenaires. La réussite de CarbonCulture s’appuie ainsi sur la capacité d’une communauté à faire de grandes choses, lorsqu’elle se réunit.

Pierre-Yves : Comment faites-vous pour engager les participants ?

Luke : Il y a une réelle nécessité de connaitre les organisations et les personnes à qui on s’adresse ainsi que leurs valeurs.

C’est de cette manière que nous arrivons à adapter nos solutions. De plus, les clients sélectionnent les enjeux sur lesquels ils veulent s’améliorer comme la santé, la réduction des déchets, etc. De cette manière, nous nous assurons de leur engagement. Aujourd’hui, le développement durable devient très puissant et les entreprises dépensent beaucoup d’argent dans leur communication RSE (notamment dans le rapport RSE). Nous proposons des solutions pour communiquer de manière fun et facile. Toute la difficulté réside dans le fait d’arriver à s’adresser au plus grand nombre et à les intéresser. Pour cela, il y a la nécessité d’avoir le bon message (c’est-à-dire un message adapté) et la volonté de s’adresser à des personnes et non à des groupes, de manière à mieux les engager. 

Pierre-Yves : Votre concept peut-il être adapté, proposé à toutes les populations ?

Luke :  Pour l’instant, nous travaillons un peu avec des entreprises mais surtout avec des gouvernements ou des ONG. Nous utilisons différentes approches en fonction des organisations. Nous avons commencé à travailler avec le DECC (Department of Energy and Climate Change) sur un pilote pour développer des moyens performants pour faire des économies. Nous travaillons avec d’autres organisations pour aller plus loin encore.

Nous travaillons par exemple avec le Conseil de Cardiff (organisme régissant Cardiff, capitale du Pays de Galles). Actuellement si tous les habitants du monde vivaient comme ceux de Cardiff, il faudrait trois planètes pour subvenir à leurs besoins. L’objectif est de réduire ce chiffre à une planète d’ici 2050. Pour y parvenir, une première étude a été réalisée pour comprendre comment Cardiff utilisait l’énergie. Des objectifs ont été proposés. De là, 140 projets de réduction d’énergie ont été évoqués. Par exemple, la ville a pour ambition de créer l’un des plus grand projet hydroélectrique du Royaume-Uni. Le but est ainsi de produire suffisamment d’énergie renouvelable pour alimenter l’équivalent de 5 centres de loisirs pour la ville.