Aujourd’hui, la lutte contre le pauvreté est encore une problématique essentielle pour les sociétés mondiales. Près de 800 millions de personnes vivent encore sous les seuils d’extrême pauvreté. L’Objectif de Développement Durable numéro 1 vise à relever ce défi, à travers 5 cibles principales :

  • 1.1 – D’ici à 2030, éliminer complètement l’extrême pauvreté (définie comme un revenu inférieur à 1.90 dollars par jour) dans le monde entier 
  • 1.2 – D’ici à 2030, réduire de moitié au moins la proportion d’hommes, de femmes et d’enfants de tous âges qui souffrent d’une forme ou l’autre de pauvreté, telle que définie par chaque pays
  • 1.3 – Mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national, y compris des socles de protection sociale, et faire en sorte que, d’ici à 2030, une part importante des pauvres et des personnes vulnérables en bénéficient
  • 1.4 – D’ici à 2030, faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété foncière, au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, à l’héritage, aux ressources naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adaptés à leurs besoins, y compris la microfinance
  • 1.5 – D’ici à 2030, renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation vulnérable et réduire leur exposition aux phénomènes climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre économique, social ou environnemental et leur vulnérabilité

La pauvreté : état des lieux et définitions

Grâce au développement économique, agricole et industriel, on estime que la part de l’extrême pauvreté a été divisée par 4 dans le monde depuis 1980. C’est notamment grâce au développement économique fulgurant de l’Asie que ce changement a été possible.

Toutefois, près de 800 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté, notamment dans les pays en développement : Afrique sub-saharienne, mais aussi Asie du Sud notamment. Ce sont surtout les femmes qui sont touchées, ayant moins d’opportunités économiques et de libertés d’accès à l’emploi. De nombreux enfants sont également victimes de la pauvreté. Et près de 8% des travailleurs sont considérés pauvres sur la planète.

Mais pour lutter contre la pauvreté, il faut avant tout bien la définir et bien la comprendre. Les organismes internationaux considèrent généralement qu’une personne est en situation d’extrême pauvreté en dessous d’un revenu 1.90 dollar par jour. Dans le passé, ce seuil était fixé à 1.5 dollar par jour mais a été récemment réévalué (en 2014) pour mieux tenir compte de la réalité économique et notamment de la hausse des prix.

Encore aujourd’hui, beaucoup d’experts se demandent comment mesurer vraiment la pauvreté : est-on pauvre au même niveau de revenu selon les pays ? Quel niveau de revenu reflète une capacité de base pour subvenir à ses besoins ? Il existe donc plusieurs autres seuils théoriques : 3.2 dollars (25% de la population mondiale vit en dessous de ce seuil), 5.5 dollars (50% de la population vit en dessous de ce seuil)… Et on utilise aussi le concept de pauvreté relative, pour désigner le seuil de pauvreté à l’intérieur d’un pays, relativement au revenu moyen du pays. En France, on est ainsi considéré pauvre en dessous de 1000 euros par mois et par personne (soit 33 euros par jour).

Lutte contre la pauvreté : les leviers d’action

Dès lors, selon la définition de la pauvreté que l’on regarde, lutter contre la pauvreté ne correspond pas tout à fait aux mêmes enjeux, aux mêmes politiques publiques.

Pour lutter contre l’extrême pauvreté, notamment dans les pays pauvres, les études montrent qu’il est nécessaire de construire des infrastructures institutionnelles, sociales et de gouvernances stables, permettant à chacun de s’intégrer sereinement au système économique. Ainsi, ce n’est pas la croissance ou la compétitivité qui serait le levier principal de la lutte contre la pauvreté, mais l’existence d’un cadre légal permettant aux individus d’accéder facilement à la propriété et à l’emploi, ainsi qu’une protection sociale de base assurant la subsistance aux exclus. 

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en France, ces protections existent déjà. Il s’agit alors plus de les perfectionner, et de les associer à des politiques économiques et sociales pertinentes.

Pauvreté : où en est-on ?

Dans un cas comme dans l’autre, le travail est encore loin d’être accompli : un pays comme l’Inde par exemple compte près de 80 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté, avec une grande part d’exclus. 84% de la population indienne vit avec moins de 7 dollars par jour. Au Nigéria, ce sont près de 50% de la population, là aussi près de 80 millions de personnes, qui sont en situation d’extrême pauvreté.

En France, 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté de 1000 euros par mois, et ce nombre a même augmenté depuis 20 ans.

Alors que l’on a longtemps pensé que le problème de la pauvreté serait résolu avec celui de la production de richesse, la croissance économique et la prospérité globale. On voit aujourd’hui que même dans des pays créant énormément de richesse, la pauvreté continue d’exister, voire augmente. Elle existe parfois sous des formes plus subtiles, moins visibles, mais persistantes.