Les fêtes de Pâques arrivent et nombreux sont ceux qui vont les célébrer (de façon religieuse ou pas). Mais savez-vous comment les fêter de façon écologique ?

Comme toutes les grandes fêtes populaires, les fêtes de Pâques ne sont pas sans conséquences sur l’environnement. Prenez le chocolat par exemple, emblème de Pâques par excellence : selon les modes de culture, il peut émettre entre 1kg et jusqu’à plus de 10 kg de CO2 par kg de chocolat ! C’est plus que certaines viandes ou certains poissons. Il contribue aussi bien souvent à la déforestation de forêts tropicales essentielles à la biodiversité.

Forcément, si vous multipliez ces impacts par une surconsommation énorme au moment de Pâques, vous obtenez des impacts environnementaux multipliés. Mais pas de panique, il existe des solutions pour passer un bon moment à Pâques en réduisant son impact négatif sur l’environnement. Voici 3 conseils.

1 – Misez sur un repas plus écologique

À Pâques, pour beaucoup, c’est surtout l’occasion de faire un repas en famille. Et en général, la tradition veut qu’à Pâques, on mange de l’agneau. Oui, mais l’agneau, c’est la viande la plus polluante. Elle émet plus de gaz à effet de serre que le boeuf : jusqu’à 40 kg de CO2 par kg de viande, contre une vingtaine pour le boeuf dans le pire des cas. Quand on mange de l’agneau, mieux vaut donc y aller avec un peu de modération.

Pour Pâques, si on veut être un peu plus écolo, on peut donc d’abord choisir d’éviter l’agneau. Des viandes blanches comme la volaille polluent beaucoup moins que l’agneau par exemple. Mais si l’on tient à respecter la tradition, il y a tout de même des solutions.

D’abord, choisir une viande de qualité issue d’une filière d’élevage respectueuse de l’environnement. Concrètement, une étude menée sous la houlette du Ministère de l’Agriculture, de l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique et de l’Institut de l’Élevage montre qu’un agneau élevé dans de bonnes conditions émet nettement moins de CO2 (autour de 15 kg par kg de viande). Et encore, sans compter le CO2 éventuel stocké grâce au pâturage ou à l’élevage à l’herbe. En privilégiant une viande de qualité, on peut donc grandement réduire son impact. Mais bien souvent, c’est plus cher, on peut donc en acheter un peu moins.

Et c’est tant mieux ! Car à Pâques, il est fréquent accompagner l’agneau avec des légumes secs, comme les fameuses Mogettes de Vendée. Ces légumineuses contiennent de grandes quantités de protéines, ce qui compense largement le fait de moins consommer de viande.

Pâques, c’est aussi la pleine saison des asperges, et c’est malheureusement l’un des légumes les plus polluants (montant à plus de 10 kg de CO2 par kg !). Encore une fois, il est donc recommandé de se fournir auprès de filières de qualité pour limiter les impacts. Et aussi, de ne pas gaspiller ! Trop souvent, on a tendance à jeter de grandes quantités d’asperge consommable : il faut juste couper le « bois » de l’asperge, mais le reste de la tige est parfaitement consommable ! On peut même en faire un velouté.

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2 – Attention à la provenance du chocolat

On l’a dit, Pâques c’est aussi la saison privilégiée du chocolat. Mais en matière de chocolat, toutes les qualités n’ont pas le même impact environnemental.

Le chocolat, pour être cultivé de façon durable, doit être cultivé en respectant certains principes comme l’agro-foresterie. Le problème c’est que bien souvent, pour répondre aux exigences d’un marché en pleine croissance, les producteurs pratiquent la monoculture, et avec elle, la déforestation. Entre un chocolat bien cultivé et un chocolat mal cultivé, l’empreinte carbone peut être multipliée par 10. Il faut donc prendre garde lorsqu’on achète du chocolat, et notamment faire attention à sa provenance et aux méthodes de culture.

D’une manière générale, les chocolats très bons marchés sont issus de filières peu respectueuses de l’environnement. C’est seulement au prix de sacrifices sur la qualité des pratiques agricoles que l’on peut obtenir des prix si bas. Même si ce n’est pas une garantie à 100%, en se tournant vers des produits plus chers, on a souvent affaire à un produit de meilleure qualité, produits dans de meilleures conditions.

C’est le cas de nombreux chocolatiers de qualité aujourd’hui, qui se fournissent auprès de filières responsables. On parle alors souvent de « chocolat de gastronomie ». Evidemment, lorsqu’on s’adresse à des chocolatiers professionnels de ce type, les prix incitent à en manger un peu moins en quantité. Mais au niveau gustatif comme au niveau environnemental, cela vaut certainement le coup (et le coût !).

3 – Pensez à une décoration de Pâques recyclée

Enfin, pour Pâques, on a tendance à vouloir faire plaisir aux enfants avec plein de petites décorations colorées : oeufs colorés, paniers bien garnis, petits objets de déco.

Et pour tout ça, si on veut miser sur le côté écolo, il vaut mieux sortir du réflexe du plastique et du jetable. Certes, il est plus facile d’acheter tout fait des petits oeufs en plastique ou des animaux et des cloches déjà faites, mais on peut produire une déco tout aussi belle… en recyclant ! On a tous chez soi de tas de vieux objets inutiles, des vieux jouets, des cartons inutilisés, des paniers qui s’entassent dans le garage, des boîtes un peu cassées… Avec un peu de créativité, de la peinture et un peu de temps, on peut en faire des éléments de décoration pour Pâques.

Certains recyclent même leurs coquilles d’oeuf pour les peindre avec les enfants en vue de la chasse aux oeufs. Bref, il suffit d’adopter le réflexe « récup » au lieu du réflexe « achat » lorsqu’on prépare Pâques. Et ce n’est pas si compliqué.

Photo : chocolats sur Shutterstock