De plus en plus de CEO misent sur la RSE pour booster la performance de leur entreprise ! La RSE est-elle en train de s’imposer dans les hautes sphères des entreprises ?

La RSE est en plein développement dans les entreprises. Entre les nouvelles réglementations, les exigences du marché, les demandes des consommateurs mais aussi des salariés, les entreprises sont désormais forcées de mettre en place de nouvelles stratégies basées sur une triple dimension : une réussite économique, un impact social et économique positif, et un meilleur impact sur l’environnement.

Mais pour les entreprises, la RSE n’est pas juste une contrainte imposée de l’extérieur, bien au contraire. Les patrons des entreprises les plus performantes du monde, les meilleurs CEO et les dirigeants les plus reconnus font désormais de la RSE un vrai guide stratégique. Retour sur l’importance de la RSE chez les grands patrons.

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RSE et dirigeants d’entreprise : un changement de paradigme

En 2015, ce n’est ni le dirigeant d’Apple, ni celui de Google, d’Amazon ou de Facebook qui ont gagné le titre de CEO le plus performant de la planète. Non, c’est un patron relativement peu connu par le grand public, Lars Rebien Sørensen, patron de la compagnie pharmaceutique Novo Nordisk qui a pris la tête du top 100 des CEO les plus performants remis par la prestigieuse Harvard Business Review. Et si ce patron discret, dirigeant d’une entreprise moins médiatique et moins bien cotée en bourse que les géants du NASDAQ a remporté le prix, c’est notamment grâce à la RSE.

patrons dirigeants rse investissementCette année, la Harvard Business Review a en effet changé sa méthodologie de notation pour son classement : désormais en plus de la performance purement financière, c’est aussi la performance globale des groupes qui est analysée : leur performance sociale, économique, environnementale. C’est un vrai changement de paradigme qui reflète les nouvelles attentes de la société envers les entreprises. Dans un monde changeant, affecté par les innovations, les problématiques environnementales, la croissance des inégalités et la fluidification des sociétés, on n’attend plus désormais des entreprises qu’elles soient seulement financièrement rentables. On n’attend plus seulement l’augmentation des cours de la bourse et de la rémunération des actionnaires. On attend désormais d’elles qu’elles soient résiliantes, qu’elles s’adaptent à un univers plus chaotique, en étant plus juste, plus éthiques, plus respectueuses de l’environnement. On attend qu’elles aient un oeil sur le long terme. Finalement, on attend des entreprises qu’elles fassent de la RSE.

Et ça tombe bien, car les dirigeants d’entreprise sont de plus en plus conscients de l’importance de la RSE et des stratégies de développement durable.

La RSE parmi les priorités des dirigeants d’entreprise

Selon le McKinsey Global Survey, de plus en plus de dirigeants d’entreprise et de CEO placent la RSE parmi leurs priorités stratégiques. Ainsi, 36% classent la RSE ou la durabilité dans leur 3 priorités de business et 13% estiment que c’est leur priorité la plus importante. C’est le signe que de plus en plus d’exécutifs voient le lien entre une bonne performance RSE et une bonne performance commerciale. Comme le confirme le rapport de Network Business Sustainability, les CEO prennent conscience que la clé d’un business qui réussit, c’est d’évoluer dans une société qui réussit. Une bonne raison de mettre la RSE au coeur de son business model.

D’autres rapports confirment cette tendance, ainsi, selon le 17ème Rapport Annuel de PWC « Global CEO Survey », 74% des dirigeants d’entreprise considèrent que mesurer leur impact financier mais aussi extra-financier contribue à leur succès de long terme. 80% estiment qu’il est très important de mesurer et de réduire leur empreinte environnementale. 91% déclarent qu’il est important de préserver l’intégrité et l’efficience de leur supply chain. Et tous ces éléments sont au coeur des stratégies de RSE !

Les dirigeants prennent donc conscience de l’importance d’intégrer à leur business une stratégie de long terme, incluant des reporting et des objectifs non plus seulement économiques et boursiers mais aussi sociaux et environnementaux. Pour les marques, c’est tout autant un enjeu stratégique (réduction des coûts, gestion des risques, résilience) qu’une question d’image et de réputation. 64% des dirigeants ont ainsi augmenté leur investissement dans la RSE ces dernières années, conscients que c’est un élément indispensable pour construire un lien de confiance avec les salariés, les consommateurs et les parties prenantes.

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Les freins à l’engagement des CEO sur la RSE

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Néanmoins, on note encore de nombreux freins à un engagement encore plus profond des CEO sur les questions de RSE. Ainsi, selon un rapport Accenture, 37% des CEO ont encore du mal à faire le lien entre la RSE et la performance de leur business. Difficile dans ces conditions d’envisager un investissement stratégique dans des politiques RSE.

D’autre part, moins d’un CEO sur 2 (45%) considèrent que la durabilité est un enjeu « très important » dans l’entreprise. En 2010, ils étaient 54%, signe qu’avec l’enfoncement dans la crise économique, la concurrence de nouveaux acteurs disruptifs, et la remise en cause de plus en plus rapide des business models de certaines entreprises, la durabilité et la RSE passent au second plan par rapport à d’autres problématiques : la compétitivité, la productivité, l’innovation. Seulement, la RSE englobe justement toutes ces problématiques, mais la multi-dimensionalité de la RSE la rend sans doute difficile à identifier comme un vrai levier de performance.

De plus, les dirigeants d’entreprise agissent largement en fonction de ce qu’exigent leurs shareholders. Or seuls 12% des dirigeants estiment que leurs investisseurs poussent pour un développement des stratégies RSE dans l’entreprise. Enfin, l’engagement des CEO sur les questions de RSE dépend aussi de l’engagement de ses collaborateurs (management, mais aussi salariés).

Malgré l’engouement des salariés pour la RSE, les dirigeants estiment à 34% que plus de salariés devraient prendre des responsabilités dans le développement des stratégies RSE afin de développer une « culture RSE d’entreprise ». Cela contraste avec les résultats d’une précédente étude menée par Birdeo et qui montrait pourtant que 86% des salariés souhaiteraient plus s’investir dans la RSE de leur entreprise.

 

D’une manière générale, on observe tout de même une tendance : de plus en plus de patrons (souvent ceux qui sont à la tête des entreprises les plus performantes de leur secteur) sont conscients du rôle indispensable de la RSE pour la performance de leur entreprise. Ils sont de plus en plus nombreux à s’investir dans ce domaine, à la mettre au coeur de leur développement stratégique. Mais… il existe encore de nombreux freins : une difficulté à identifier la RSE comme un levier de performance, un manque d’engagement des actionnaires et financeurs, mais aussi la perception d’un manque d’engagement des salariés.

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