Chaque semaine, Youmatter décrypte l’actualité de la transition écologique et sociale en chiffres. Aujourd’hui on se penche sur les investissements bas carbone du pays à l’occasion de la publication de la première stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et de la politique énergétique nationale.
En proportion, le secteur public investit davantage que les entreprises et les ménages en faveur de la décarbonation, selon la première stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et de la politique énergétique nationale (SPAFTE) dévoilée fin octobre.
Ainsi, en 2022, les investissements bas-carbone du secteur public dans les secteurs des transports, des bâtiments et de la production d’énergie représentent 22 Md€, soit 20 % des investissements publics totaux (110 Md€) et sont concentrés dans les infrastructures ferroviaires et de transports en commun urbains. Le secteur privé a lui consacré 74 Md€ aux investissements bas carbone sur les 570 Md€ d’investissements totaux, soit 13%, principalement dans la production d’électricité pour les entreprises et dans les bâtiments bas-carbone pour les ménages. Un comptage qui reste toutefois plus difficile à assurer que pour la sphère publique, reconnaît le SPAFTE.
Favoriser les investissements bas-carbone privés
Si ces investissements bas carbone sont à la hausse, notamment à la faveur de la mise en œuvre de politiques publiques qui y sont favorables, ceux-ci doivent cependant être accélérés et doublés d’ici 2030 (110 Mds € supplémentaires) pour espérer atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris.
Dans ce cadre, « le secteur privé est évidemment incontournable pour assurer le succès effectif de cette stratégie », assurent les ministres de l’Economie et du Budget en préambule du SPAFTE. En 2023, les entreprises ont réalisé 60% des investissements réalisés dans le pays (377 Md€). Autant dire que « les choix d’investissements des entreprises ont un rôle majeur pour répondre aux besoins d’investissements de la transition écologique, et en particulier de la décarbonation », précise encore le document, que ce soit à travers la réduction de leur propre empreinte ou en favorisant la baisse de celle des autres.
La CSRD, un outil qui permet d’éclairer les choix des entreprises selon le SPAFTE
« L’intervention publique doit permettre les conditions de réorientation des flux de financements privés, à travers la mobilisation d’un panel d’outils de politiques publiques cohérents et complémentaires », note ainsi le document. Pour doper les investissements du secteur privé et notamment des entreprises, le SPAFTE prévoit plusieurs canaux comme l’accroissement de la rentabilité des actifs bas-carbone relativement aux actifs carbonés, mais aussi l’orientation des comportements par la réglementation ou l’information (subventions ciblées, substitution de dépenses vertes à des dépenses brunes, verdissement de la fiscalité, développement d’un cadre réglementaire adapté et d’une planification écologique).
Alors que les modalités de mise en oeuvre de la réglementation CSRD sur le reporting de durabilité est aujourd’hui remise en question par le Premier Ministre, le SPAFTE note pourtant que « les progrès en matière de transparence [ESG] ont des conséquences sur les choix des différents acteurs économiques » en termes d’attractivité des investisseurs ESG et donc « d’accès au financement »; en termes « d’attractivité sur le marché du travail »; mais aussi « en termes d’image des entreprises » et pour « la compétitivité de leurs produits ».
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