Greenpeace lançait, début février, Le Guetteur, une initiative pour alerter les consommateurs de la présence de certaines substances dans leurs assiettes.
Sous la forme d’un guide en version papier mais aussi via un site Internet, Le Guetteur analyse deux types de présence dans les produits de grande consommation : les OGM et les pesticides tueurs d’abeilles.
Pour l’association, l’objectif est d’inciter les grands groupes à développer l’agriculture biologique. Pour cela, elle s’attaque à leurs réputations en dévoilant au plus grand nombre leurs pratiques agricoles. L’ONG a d’ailleurs distribué le guide dans plusieurs lieux de grande consommation en France durant tout le mois de février.
Méthodologie
Pour la réalisation de ce guide, Greenpeace a interrogé 71 entreprises, représentant 144 marques et 301 produits parmi les plus vendus.
Le classement des marques a été fait à partir des déclarations de celles-ci sur une question simple : « avez-vous recours ou non, aux OGM et aux pesticides tueurs d’abeilles dans la fabrication de vos produits ? »
Chaque marque se retrouve alors repartie selon six catégories :
- Les marques n’ayant pas souhaité répondre à Greenpeace ;
- Les marques ne pouvant garantir l’absence de ces substances dans le processus de fabrication de leurs produits ;
- Les marques ayant entamé une démarche d’exclusion de ces substances mais ayant encore beaucoup à faire ;
- Les marques essayant de supprimer ces substances mais les utilisant encore un peu ;
- Les marques sur la bonne voie, a qui il manque un petit coup de pouce ;
- Les marques n’utilisant pas ces substances.
Les résultats
Plus de la moitié des marques n’ont pas répondu aux questions de l’association, ce qui révèle selon elle « un manque de transparence préoccupant ».
Parmi les marques qui ont répondu, les très bons élèves sont aux nombre de huit et représentent, en majorité, des marques bio ou équitables.
Greenpeace a également tenu à mettre en avant certaines marques très connues comme Bonduelle, Nescafé ou encore Lipton pour leurs actions qui sont « sur la bonne voie ».
Greenpeace ne s’arrête pas là. Son objectif est d’élargir davantage la sélection des marques.
Pour cela , Le Guetteur est un outil collaboratif. En effet, l’association invite chacun à devenir un guetteur en collectant des informations sur les marques. De plus, Greenpeace propose une lettre type à envoyer aux entreprises n’ayant pas souhaité répondre ou étant en bas de classement.
Les limites
Il s’agit ici d’une belle initiative pour sensibiliser les consommateurs, quelques limites peuvent être apportées à l’initiative et notamment sur sa méthodologie.
Peu d’indications sont données sur la méthodologie utilisée, comme sur la méthode d’interrogation des marques.
De plus, concernant les critères étudiés, « l‘absence d’OGM et de pesticides tueurs d’abeilles » ne semble pas être suffisant pour évaluer une marque sur son impact environnemental.
Enfin, aucune solution n’est réellement apportée par Greenpeace pour aider ces marques à s’améliorer.