Chaque année, depuis 6 ans, le mois de Novembre devient le mois de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Pour l’édition 2014, nous avons décidé de relayer un exemple concret de l’ESS. Notre regard s’est tourné vers Envie, une association qui fédère 49 entreprises de rénovation et de recyclage de DEEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques).
Mokhtar, du Sénégal à Trappes
Mokhtar est un bricoleur depuis toujours. Élevé au Sénégal, il arrive en France en 2013 grâce à son statut de réfugié politique. C’est un membre de l’association d’aide aux sans papiers de Trappes qui l’oriente vers Envie. Il candidate et sa motivation lui permet d’obtenir un poste. Cela fait maintenant 5 mois que Mokhtar suit une formation de rénovation d’appareil électroménager. « C’est un domaine que j’aime, tout ce qui est lié au bricolage m’intéresse ».
Chaque jour, dans son atelier à Trappes on donne à Mokhtar une ou deux machines à réparer seul. L’autonomie est au cœur de l’apprentissage mais l’esprit d’équipe n’est pas en reste. Lorsque qu’un nouvel opérateur arrive, il est d’abord formé sur les processus par ses collègues. Le tuteur garde du recul. Il se contente d’enseigner la méthode comme, par exemple, prendre du recul ou savoir quand poser les bonnes questions. C’est une pédagogie ouverte où l’opérateur en formation est pro-actif. Il apprend autant de savoir que de savoirs être.
Une formation dure deux ans chez Envie mais pour Mokhtar, l’aventure ne s’arrête pas si tôt. « Mon objectif est de continuer, de faire une formation en plus pour avoir un diplôme ». Frédéric, son tuteur, ne doute pas de lui. « Mokhtar est très autonome et a une grande marge de progression […] s’il continue comme ça il pourrait continuer en formation et poursuivre dans l’électroménager »
Une association qui donne envie d’y croire
Des parcours comme celui de Mokhtar ne sont pas si étonnants chez Envie. L’association se donne pour premier objectif de favoriser l’accès au monde du travail à des personnes éloignées de l’emploi. Elle se double d’un objectif de protection de l’environnement en favorisant le réemploi, le recyclage et les circuits courts.
Précurseur, l’association fête cette année ses 30 ans, une longévité qui témoigne de la pertinence de sa vision : un impact positif sur la société et l’environnement à condition d’être viable. Envie n’est pas une œuvre caritative mais bien un réseau d’entreprises. Une nécessité de chiffre d’affaires pour autonomiser les structures, mais l’ensemble des bénéficies sont totalement réinjectés. Aujourd’hui, ce modèle a permis à Envie de devenir le leader français de l’électroménager rénové garanti.
Néanmoins, redonner confiance à des personnes marginalisées est le principal objectif d’Envie. Même si rien n’est garanti, un nouveau futur s’offre à elles grâce à l’association. Les mots de Mokhtar témoignent « Il n’y a pas que l’argent qui compte, il y a aussi l’espérance ».