Verve Gallery (Santa Fe, Nouveau Mexique) accueille l’exposition photographique Cause & Effect et propose du 3 juillet au 5 septembre 2015 des regards singuliers sur les effets causés par le changement climatique. Bienvenue dans une nouvelle ère géologique : l’Anthropocène.
L’exposition rassemble les travaux de James Balog, Daniel Beltrá, Wyatt Gallery, Chris Jordan, Jamey Stillings et de deux artistes émergents Alejandro Durán et David Hyams. Ces artistes ont en commun de travailler la photographie d’art de manière passionnée et engagée. Ce projet développe l’idée « qu’une image vaut mille mots » et cherche ainsi à faire prendre conscience de l’état actuel du monde pour non seulement sensibiliser sur le caractère fragile de l’environnement, mais surtout mobiliser le public pour agir autrement.
Nous avons changé d’ère géologique. Après presque plus de dix mille ans, l’ère holocène – qui du fait de sa température chaude et stable a vu naître l’agriculture et l’industrie – prend fin. Les scientifiques s’entendent aujourd’hui et affirment que nous sommes entrés dans l’ère Anthropocène (du grec anthropos « être humain »). Terme popularisé à la fin du 20ème siècle par le météorologue et chimiste Paul Crutzen, il désigne une ère au cours de laquelle l’homme prend le contrôle de l’environnement de la planète et en modifie les caractéristiques géologiques. En effet, depuis la révolution industrielle, les activités humaines ont un impact global significatif sur l’écosystème terrestre : l’homme est devenu la principale force géophysique de la planète, capable de modifier son environnement.
Phénomène global, le changement climatique manifeste le caractère planétaire des bouleversements écologiques consécutifs aux actions humaines. L’exposition Cause & Effect témoigne de cette empreinte de l’humanité sur l’ensemble des écosystèmes et des ressources naturelles : eau, aridification et épuisement des sols, déforestation, raréfaction des ressources naturelles, destruction de la biodiversité, etc.
L’entrée dans l’ère anthropocène soulève l’hypothèse d’une nouvelle géopolitique et met en lumière un double défi : la lutte contre le changement climatique et la pauvreté. Comme l’évoquait déjà en 2011 Ignacy Sachs, un des pionniers du développement durable « Nous devons nous attaquer aux inégalités sociales béantes entre nations et à l’intérieur même des nations pour arrêter le scandale de la faim et du sous développement et pour ne pas aggraver les changements climatiques qui, je le rappelle, affectent plus fortement ceux qui sont au bas de la pyramide sociale. Prenons un exemple. Face au relèvement des eaux de mer, les Hollandais pourront sans difficultés ajouter quelques mètres à leurs digues. Mais qu’en sera-t-il au Bangladesh, aux îles Maldives, et dans tous les pays où les gens sont peu armés et préparés pour affronter le défi climatique ? » Question climatique et question sociale sont étroitement liées.