Le réchauffement climatique existe-t-il vraiment ? Quels sont les mythes et réalités autour du changement climatique ? Doit-on croire les scientifiques et les données ? Dédé a fait le tour des études et les a analysées pour vous, pour tout savoir et tout comprendre sur le réchauffement climatique. Alors, peut-on encore douter du réchauffement climatique ?
Malgré les mobilisations autour des COP pour le climat et des publications des rapports du GIEC, certains commentateurs sont encore sceptiques sur l’existence du réchauffement climatique. Certains estiment d’abord que le réchauffement climatique est largement surestimé, d’autres expliquent que même s’il existe, il n’est pas d’origine humaine. D’autres encore disent que l’on ne sait pas vraiment et que les scientifiques ne sont même pas d’accord entre eux. Et il y a aussi ceux qui doutent ddes conséquences du réchauffement climatique sur les écosystèmes, ceux qui pensent que le réchauffement climatique est bénéfique…
Pour bien comprendre ce qu’est ou n’est pas le changement climatique, jetons un œil à ce que l’on sait aujourd’hui sur le climat, ses évolutions et leurs causes.
Les températures sur la planète augmentent-elles réellement ?
La première question que l’on se pose face au changement climatique est la suivante : les températures augmentent-elles réellement ? Entre des hivers parfois très froids, des printemps pluvieux, des étés caniculaires ou maussades, il est difficile de se rendre compte de l’évolution réelle des températures.
Or les mesures sont plutôt claires : on sait déjà aujourd’hui que l’année 2015 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les températures moyennes sont déjà suffisamment hautes pour que même un hiver glacial ou une éruption volcanique majeure ne puisse faire descendre la moyenne de façon significative.
Le précédent record avait eu lieu en 2014, et celui d’avant en 2010. Sur les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées, 9 ont eu lieu depuis 2000. Face à ces chiffres, on comprend vite qu’il fait réellement de plus en plus chaud. Ces dernières années, il fait en moyenne autour de 14,5 degrés chaque année, contre 14 degrés en moyenne pour le 20ème siècle.
Même si on a parfois l’impression que certains hivers sont froids, il faut garder en mémoire que ce sont les températures moyennes qui comptent.
Les données climatiques sont-elles vraiment fiables ?
Certains sceptiques doutent malgré tout de la fiabilité de ces données.
Par exemple, on peut arguer que les mesures de température ne remontent pas assez loin dans le passé, et qu’il est donc difficile de savoir si la température actuelle est élevée ou normale à long terme. C’est pourquoi les scientifiques ont également trouvé des moyens fiables d’estimer les températures du passé, avant qu’elles ne soient systématiquement enregistrées (à partir des années 1850).
Par exemple, on peut évaluer les températures passées en analysant l’épaisseur des cernes de croissance des arbres, ou plus précisément encore en mesurant la composition isotopique de la glace polaire. On a ainsi pu mesurer que depuis l’an 500, les températures ont connu des évolutions variables (notamment 2 périodes froides), mais qu’à partir des années 1850, les températures ont connu une augmentation continue et rapide. A l’échelle de la planète, les 150 dernières années (et en particulier les 15 dernières) sont donc effectivement des années chaudes.
Le réchauffement climatique est-il une évolution normale du climat ?
Comme nous venons de le dire, le climat connaît des variations, notamment liées aux cycles solaires, à l’orbite terrestre mais aussi aux éruptions volcaniques qui empêchent le rayonnement solaire de réchauffer le sol. On pourrait donc penser que le réchauffement climatique fait partie de la « variabilité naturelle » du climat et que tout finira par revenir à l’équilibre.
Pourtant, si l’on observe les différents facteurs naturels influençant les cycles climatiques, on se rend compte que les températures devraient actuellement baisser. Par exemple, le cycle solaire est actuellement dans sa période froide et devrait donc influencer les températures à la baisse. Le réchauffement climatique n’est donc pas lié au cycle naturel du climat, ce qui indique qu’il existe une autre cause au changement climatique que l’on observe aujourd’hui.
A l’heure actuelle, l’hypothèse qui est globalement acceptée par la communauté scientifique est que le réchauffement climatique serait causé principalement par l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le CO2 étant l’un des gaz dont la concentration a le plus augmenté, c’est l’un des facteurs les plus déterminants dans le changement climatique récent.
L’activité humaine est-elle à l’origine du changement climatique ?
On sait que la concentration en gaz à effet de serre varie selon de longs cycles dans l’histoire de la planète. Ainsi au cours de l’évolution de la Terre, le CO2 dans l’atmosphère a oscillé assez régulièrement entre 200 et 300 ppm selon des cycles de 80 000 ans en moyenne.
Ce qui a changé depuis 1850, c’est que l’industrie humaine émet massivement du CO2 dans l’atmosphère ce qui modifie les cycles naturels du CO2. Depuis 150 ans, la concentration en CO2 dans l’atmosphère est passée d’environ 260 à 400 ppm. On est donc actuellement à un niveau au moins 30% supérieur aux taux les plus élevés atteints depuis environ 400 000 ans.
Une analyse scientifique publiée dans Bloomberg confirmait d’ailleurs que de tous les paramètres possibles, c’était bien le CO2 d’origine humaine qui provoquait le réchauffement climatique (voir le graphique interactif sur cette page. Au total, 97% des scientifiques investis dans la recherche sur le climat s’accordent à dire que c’est l’augmentation de la concentration de CO2 (et les autres facteurs liés à l’industrie humaine), qui cause l’augmentation des températures.
Pour les 3% restants, plusieurs études menées en 2015 établissent que 90 % d’entre eux étaient soit financés soit liés directement ou indirectement au géant pétrolier ExxonMobil, ce qui peut biaiser leurs recherches.
Pourquoi certains scientifiques réfutent-ils le changement climatique ?
Néanmoins, comme dans tous les domaines scientifiques, il est quasiment impossible que la communauté scientifique soit absolument unanime sur le changement climatique.
Si les critères choisis pour analyser un phénomène sont différents, les résultats seront différents. Si l’échelle de grandeur choisie est différente, le résultat sera différent. Toute la difficulté est de choisir des critères et des échelles qui reflètent bien la réalité.
Or la science est malgré tout faite par des êtres humains, qui ont leur biais et peuvent mal interpréter les données qu’ils mesurent (volontairement ou non). Par exemple, si l’on regarde l’évolution des températures juste entre 1940 et 1970, on observe une légère baisse des températures moyennes. Cela remet-il en cause le réchauffement climatique ? Non ! Car en réalité, la baisse s’explique par l’utilisation massive d’aérosols sulfatés à cette période qui a empêché le soleil de réchauffer correctement le sol. Si l’on regarde les données dans leur ensemble, on s’aperçoit que dans les années 1980, l’utilisation de ces aérosols baisse brutalement, et que le réchauffement repart. Et en moyenne entre 1850 et aujourd’hui, les températures ont clairement augmenté.
On appelle cela le « cherry-picking » : il s’agit de ne choisir (volontairement ou non) dans ses études que certaines données, celles qui correspondent avec la thèse que l’on veut défendre. Or une étude récente constatait que la majorité des études niant le changement climatique comportaient ce problème. De ce fait, lorsque des scientifiques tentent de reproduire ces études en analysant les données le plus objectivement possible, on obtient un résultat opposé. C’est pourquoi il est important d’avoir l’esprit critique sur ces études, et de bien examiner leurs méthodologies, afin de savoir si elles sont fiables ou non. Si l’on ne lit que la conclusion, on peut être trompé par des données trop partielles.
Conclusion : le changement climatique est réel, pas un mythe ni un complot
Dans l’état actuel de la recherche scientifique et des preuves physiques mesurables, il semble de plus en plus difficile de douter du réchauffement climatique et de son origine humaine. Les gaz à effet de serre sont les plus gros responsables de cette augmentation, et c’est pourquoi il est important de prendre conscience de nos émissions, notamment de CO2.
Mais comment nos activités participent-elles au réchauffement, quels secteurs émettent le plus de gaz à effet de serre ? Que faire contre le réchauffement climatique ? Quels sont les solutions au réchauffement climatique ?
Voilà encore de nombreuses questions auxquelles il faut répondre !