Dans le 1er article de notre dossier spécial COP21, nous expliquions pourquoi il est aujourd’hui de plus en plus difficile de douter du réchauffement climatique. La concentration de CO2 augmente, et avec elle, les températures moyennes. Mais en quoi les activités humaines sont-elles responsables ? Quelles sont les industries qui réchauffent le plus notre planète ?
Comment sait-on que le réchauffement climatique est causé par les activités humaines ?
Le système climatique est très complexe et les causes de ses évolutions sont difficiles à analyser avec précision. Pour cette raison, il n’existe aucune étude qui puisse dire « X tonnes de CO2 émises par les activités humaines vont faire augmenter la température de Y degrés ». La température varie en fonction de très nombreux critères (activité volcanique, solaire, capacité du sol à renvoyer les infrarouges…), il est donc impossible d’isoler un facteur. Cet argument est régulièrement utilisé par les climatosceptiques pour dire qu’il n’existe pas de preuve que le CO2 produit par l’Homme soit la cause de la montée des températures.
Ce que l’on sait en revanche, depuis plus d’une centaine d’années grâce au scientifique suédois Svante Arrhenius, est que le CO2 a la propriété de bloquer certaines radiations dans l’atmosphère, radiations qui font augmenter les températures. C’est le fameux effet de serre. Quand le CO2 augmente, les radiations (et donc la température) augmentent également. On sait enfin que si le CO2 dans l’atmosphère augmente, c’est notamment parce que l’activité humaine en rejette une quantité importante dans l’air et que les mécanismes naturels du cycle du carbone ne parviennent pas à compenser cette augmentation.
Pour le dire simplement : l’Homme produit du CO2 et d’autres gaz à effet de serre, ce qui créée les conditions d’une augmentation des températures terrestres.
Comment les activités humaines contribuent-elles au réchauffement climatique ?
Concrètement, les activités humaines produisent surtout 4 types de gaz à effet de serre (GES) : le dioxyde de carbone ou CO2 (77% des gaz émis), le méthane ou CH4 (15%), l’oxyde nitrique (7%) et des gaz divers comme les chlorofluorocarbures (1%).
Le CO2 est majoritairement émis par la combustion d’énergie. Le chauffage, l’industrie, les transports… toutes les activités énergivores émettent du CO2. Au total, elles contribuent à plus de 66% de émissions de GES des activités humaines.
Le méthane, quant à lui, est surtout émis par les activités agricoles (élevage et cultures qui représentent 13,8% des émissions), mais aussi par la production de déchets (3,2%). Les changements de l’occupation des sols (majoritairement la déforestation) participent à 12,2% des émissions et le reste est le fait des processus industriels (4,3%).
Quels secteurs économiques sont les plus gros producteurs de gaz à effet de serre ?
Le rapport du Word Ressource Index (qui étudie l’impact humain sur les ressources naturelles) indique que certains secteurs émettent plus de GES que d’autres. Voici dans l’ordre le classement des 10 secteurs économiques les plus « polluants » du point de vue des GES :
- La déforestation : en limitant la capacité naturelle des écosystèmes à absorber le CO2, elle contribue pour 11,3% à l’augmentation des GHG dans l’atmosphère ;
- Le transport routier : la consommation de pétrole des véhicules participe à hauteur de 10,5% ;
- La consommation énergétique des bâtiments résidentiels (10,2%) ;
- Les industries manufacturières (7%) ;
- Les industries du pétrole et du gaz (6,4%) ;
- La consommation énergétique des bâtiments tertiaires (6,3%) ;
- L’élevage (5,4%) ;
- La gestion des sols agricoles (5,2%) ;
- La production de ciment (5%) ;
- La production de produits chimiques (4,1%).
Peut-on envisager de réduire les émissions de GES de notre économie ?
Comme on le voit grâce à ce rapport, il est très difficile d’envisager que l’on puisse du jour au lendemain cesser d’émettre des gaz à effet de serre. La quasi totalité de l’activité de nos sociétés émet d’une façon ou d’une autre du CO2, du méthane ou d’autres GES. C’est pourquoi il est important que chacun à son niveau fasse ce qu’il peut pour réduire les émissions et pour avoir un mode de vie plus sobre.
Au total, entre la consommation énergétique des bâtiments résidentiels et le transport routier, nous sommes responsables en tant qu’individus de près de 15% des émissions (sachant que le transport personnel représente de 40 à 68% des émissions du transport routier selon les pays).
Lorsque Dédé vous dit d’éteindre la lumière en sortant d’une pièce, ou de ne pas prendre la voiture pour aller à la boulangerie, ce sont de petits gestes, mais qui peuvent avoir un impact significatif si chacun les applique. C’est aussi pour cette raison que beaucoup militent pour les énergies renouvelables, qui émettent moins de CO2 que l’énergie d’origine combustible.
C’est avec une attitude proactive et responsable que l’on fait progressivement bouger les lignes. C’est important car (comme nous le verrons dans notre prochain article mardi prochain) le réchauffement climatique a un impact significatif sur les équilibres naturels… et sur notre vie.
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