Mauvaise ambiance de travail, horaires décalés, pression constante… Le travail génère son lot de stress, et cela peut affecter la santé et la qualité de vie des travailleurs. Quelles conséquences ? Comment s’en prémunir ? Le point sur le stress au travail.
Le stress au travail serait aussi nocif pour la santé que le tabagisme passif. C’est le résultat d’une nouvelle étude menée par les chercheurs de la Harvard Business School et de l’Université de Stanford. Insomnie, troubles alimentaires, dépression, le stress au travail causerait une baisse significative dans l’espérance de vie des travailleurs. Alors le travail, est-ce vraiment la santé ?
D’où vient le stress au travail ?
Horaires prolongés, incapacité à concilier vie familiale et vie professionnelle, relations tendues avec ses collègues ou encore pression trop forte du management… les causes du stress au travail sont nombreuses.
Parmi les facteurs les plus souvent observés de stress au travail, c’est la peur d’être renvoyé qui arrive en tête. Une entreprise avec un turn-over élevé, qui ne parvient pas à maintenir une stabilité dans son personnel, est donc une entreprise où les travailleurs sont stressés. Les relations avec la hiérarchie et les collègues sont également un facteur important de stress au travail. Une bonne ambiance dans les bureaux réduit donc les risques. La qualité de vie au travail (qualité des espaces, bruits, ergonomie) influence également l’anxiété des salariés.
Enfin, la capacité d’un travail à être ou non épanouissant joue également sur le niveau de stress des employés. Mais alors, le stress au travail, qu’est-ce que c’est ? Derrière le flou apparent de ce mot, il existe une réelle pathologie.
Stress chronique et troubles physiques
Les premiers symptômes du stress chronique au travail sont des changements physiques. Fatigue, trouble du sommeil, maux de têtes ou encore sueurs inhabituelles sont fréquents en cas de stress prolongé.
Les douleurs musculaires sont également fréquentes : aujourd’hui, une grande partie des emplois consistent à travailler assis à un bureau. La posture assise prolongée est connue pour ses effets néfastes sur l’équilibre des muscles du bassin, du dos et des épaules. Lorsque l’on ajoute à cela une situation de stress qui contribue au raidissement de certains muscles, on obtient la recette parfaite pour des douleurs articulaires et posturales.
Le stress, souvent lié à l’augmentation du taux de cortisol, entraîne également une perturbation du métabolisme : résistance à l’insuline, tendance à prendre du poids, hypertension…
Stress au travail : conséquences émotionnelles et intellectuelles
Stressé, le travailleur devient aussi plus sensible, plus angoissé. Il est également moins sociable, plus irritable, et cela peut compliquer ses relations avec les autres, à la fois dans le cercle privé mais aussi sur le lieu de travail.
Le manque de concentration, les difficultés à prendre des initiatives sont aussi des conséquences du stress. En résumé, un employé stressé veut dire un employé moins performant, et une entreprise moins performante. Cela a également un coût direct pour l’entreprise puisqu’on estime que 50 à 60% des journées de travail perdues ont pour origine le stress. (Pour plus d’informations, consultez notre article : Comment santé et qualité de vie au travail améliorent la productivité des entreprises)
Comment réduire le stress au travail pour améliorer la santé des salariés ?
Réduire le stress au travail doit donc être une priorité de l’entreprise pour la santé de ses salariés mais aussi pour leur performance. Et cela passe d’abord par un manager mieux formé à ces questions. Plus à l’écoute, plus proche des employés, les Ressources Humaines ont un rôle important à jouer pour améliorer la qualité de vie au travail, résoudre les conflits dans les équipes et mieux gérer la répartition du travail. Dans ce domaine, il semble que la parité au travail soit aussi un facteur de réduction du stress au bureau. En effet, on constate que certaines femmes sont stressées de travailler dans un environnement trop masculin.
Permettre aux salariés de se couper de leur travail (et des outils de communication professionnels) est aussi une bonne manière de permettre un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle, et donc de mieux gérer le stress. On parle aujourd’hui de « droit à la déconnexion ».
D’autres méthodes sont envisagées pour réduire le poids du travail dans la vie des salariés : des week-end de trois jours seraient à la fois meilleurs pour la santé et pour la performance des salariés. La sieste au travail est également reconnue pour ses bénéfices sur la santé des travailleurs et pour sa capacité à réduire l’anxiété du travail. Enfin, une étude de la très sérieuse université d’Oxford affirme que faire travailler ses salariés avant 10 heures est une torture pour le corps et a des conséquences très néfastes pour la santé.
On veut bien les croire, reste à convaincre les patrons !
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