Dans le cadre de notre opération CAC21, nous avons permis aux internautes d’interroger des entreprises du CAC40 sur leur politique environnementale. Au total, les internautes ont posé plus d’une centaine de questions aux 20 entreprises qui ont accepté le défi #CAC21. En vidéo, les entreprises ont répondu. Vous pouvez consulter l’ensemble des vidéos et des questions sur notre page CAC21.

Dédé
La mise en contexte de
Dédé
Son avis :

Les moteurs essence émettent en moyenne 25% de CO2 supplémentaire par rapport à un moteur diesel de performance égale. Selon TÜV Nord et Transport Environnement, les moteurs à essence peuvent même émettre jusqu’à 10 fois plus de CO2 que les moteurs diesels. En revanche, les moteurs diesel rejettent de plus grandes quantités d’oxyde d’azote, benzypyrènes et autres particules fines, qui si elles ne sont pas forcément des gaz à effet de serre, sont réputées pour leurs effets néfastes sur la santé. Il faut toutefois noter que parmi les particules fines émises par les moteurs diesels, certaines comme le noir de carbone participent à l’effet de serre, d’après l’Agence Européenne de l’Environnement.

 
Les moteurs électriques et hybrides émettent quant à eux moins de gaz à effet de serre à l’usage. Le taux d’émissions dépend en fait largement du mix énergétique disponible pour alimenter leurs batteries. Ainsi, en France, où la production d’énergie émet peu de CO2, une voiture électrique émettra moins de CO2 qu’en Allemagne par exemple, où le recours aux centrales à charbon rend la production électrique plus carbonée. En revanche, la production des batteries est aussi très coûteuse en termes environnementaux notamment à cause de l’extraction des métaux lourds. Le bilan environnemental d’une voiture (électrique ou non) est donc plus complexe que la seule performance de son moteur en termes de CO2.

 
Néanmoins, si on devait établir un classement de ces 4 types de moteurs selon leurs émissions de CO2 par km parcouru dans le contexte énergétique français, le plus écologique serait l’électrique. Il serait suivi de l’hybride/diesel, du diesel, de l’hybride/essence et enfin l’essence. Ce classement ne prend en compte que les émissions de CO2 à l’usage, sans les autres pollutions possibles liées à ces moteurs, et sans comparer l’impact environnemental de la production de ces moteurs.

 

 
Patrice-Henry Duchêne, Délégué au Développement durable revient sur la politique environnementale et RSE du groupe PSA Peugeot-Citroën. Retour sur la question des modes de propulsion les plus écologiques. Essence, diesel, électrique ou hybride ?

Xavier Bellier, étudiant à Skema Business School interroge PSA Peugeot-Citroën :

« À court et moyen terme, quelles sont selon vous les meilleures solutions pour l’environnement en ce qui concerne le mode de propulsion des véhicules : hybride, électrique, ou autre ? »

Patrice-Henry Duchêne, Délégué au Développement durable de PSA :

« C’est une question extrêmement intéressante. Si on se situe à court terme, dans l’état actuel des technologies, compte tenu des contraintes qui sont les contraintes de CO2, je sais que ça va faire un petit peu grincer des dents à des gens qui ne sont pas forcément au fait de la réalité technologique, mais c’est le moteur diesel qui reste la meilleure solution.

Pourquoi ? Parce que le moteur diesel à puissance égale consomme beaucoup, 20% de moins de carburant qu’un moteur à essence, donc un bilan carbone qui est largement supérieur. Je rappelle qu’aujourd’hui PSA Peugeot-Citroën propose sur le marché des véhicules « best in class » en termes d’émission et de consommation, et notamment une Peugeot 208 qui consomme 3,9 litres aux 100. Alors bien sûr, tout dépend de l’usage que l’on peut avoir de ce véhicule. Si on en a un usage purement urbain, le véhicule électrique a toute sa légitimité. Ce sont des trajets courts, en général prévisibles, et on peut effectivement à ce moment-là privilégier le 0 émissions. Mais il ne faut surtout pas être schizophrène, c’est à dire vouloir à la fois une très forte qualité de l’air, 0 émissions et en même temps être exemplaire sur le plan du carbone. Parce qu’en France, vous le savez, nous avons une électricité qui est extraordinairement exemplaire, avec un bilan qui donne 17 g par Kilowatt en 2014.

C’est 20 fois moins que la moyenne européenne. Rouler en voiture électrique dans un pays comme l’Allemagne (je ne parle même pas de la Chine) où l’électricité est majoritairement issue de la combustion du charbon devient nettement moins vertueux. Et le bilan carbone d’un véhicule électrique roulant en Allemagne et s’approvisionnement en électricité allemande est très largement supérieur au bilan carbone d’un véhicule thermique de dernière génération, telle que nous les produisons. »