Vous êtes une PME et vous souhaitez vous investir dans une démarche RSE mais vous ne savez pas par où commencer ? Vous voulez mettre en place des actions en matière de développement durable et contrôler les résultats par rapport aux actions déjà engagées ? Ce tableau de bord est donc fait pour vous.
Un tableau de bord se présente comme un outil utile pour les entreprises dans la gestion des activités en RSE. Et pour cause, en permettant de mesurer les progrès sur les indicateurs RSE, il assure l’intégration des objectifs de durabilité dans les actions de l’entreprise. Il intègre des indicateurs de responsabilité sociale et de développement durable dans la stratégie adoptée et dans le mode opératoire. Cependant peu d’études ont été menées sur la mise en place d’un tableau de bord pour piloter une politique en développement durable destiné aux PME.
RSE et PME : qu’est-ce qu’un tableau de bord synthétique de pilotage de RSE ?
Les professeurs Francesco Perini et Antonio Tencati (2006) se sont intéressés à un tableau de bord adaptable à tout type d’entreprise appelé The Sustainability Evaluation and Reporting System. Ce tableau propose une méthodologie dans la politique de développement durable, permettant de mesurer sa performance sur les indicateurs RSE et ainsi de les intégrer aux prises de décisions de l’entreprise. Ce tableau fonctionne à travers trois modules :
- un système de Reporting comprenant un rapport annuel, un rapport sociétal et un rapport environnemental ;
- un système d’information et de gestion intégrée ;
- des indicateurs d’évaluation de la performance en développement durable.
En théorie, ce tableau est supposé s’adapter aux PME mais en s’y attardant de plus près, on constate que cet outil a quelques faiblesses vis-à-vis des petites entreprises. En effet, les petites entreprises n’ont pas forcément la capacité de disposer d’un système de gestion intégré ou d’un rapport environnemental. En outre, ce tableau présente une multitude d’enjeux (une trentaine) dont il semble parfois difficile de mesurer la performance.
Encore une fois, seules les grandes entreprises vont y trouver leur compte. Mais pour les chercheurs, ce n’est pas un obstacle. La communauté académique ainsi que le monde des affaires, se sont mobilisés pour trouver un outil qui réponde aux besoins et aux attentes des PME.
Un outil RSE répondant aux attentes des PME
De ce fait, les chercheurs Etienne Bosia et Dominique Wolff ont développé un tableau de bord adapté au pilotage du développement durable pour les PME. Il a pour objectif de simplifier au maximum la mise en place d’un système RSE dans les petites entreprises, en donnant des lignes directrices simples à suivre.
Les auteurs se sont fondés sur le Guide SD 21000 de l’Afnor, qui propose un autodiagnostic de développement durable. Quant aux indicateurs de performance, ils ont été simplifiés en se basant sur des indicateurs du Global Reporting Initiative.
Des enjeux RSE simplifiés pour les PME
C’est très simple, le tableau est composé de 4 thématiques déclinées en une vingtaine d’enjeux :
- Sociale : la gestion des compétences, l’insertion professionnelle, la politique de formation, les conditions de travail des employés et l’ambiance au travail, la question d’équité.
- Economique : la politique d’investissement, la répartition de la valeur ajoutée, la méthode de production, l’impact économique local.
- Environnementale : les émissions de GES, la réduction de la pollution des sols, réduction de la consommation d’énergie et de l’eau, la diminution du volume de toxicité des déchets, l’impact environnemental local.
- Gouvernance : l’identification des parties prenantes, la prise en compte de leurs attentes, l’engagement de la direction, la communication interne et externe.
Ces enjeux vont aider le dirigeant de PME à faire un état des lieux RSE sur son entreprise, une étape importante dans la gestion du tableau de bord.
Une méthodologie RSE adaptée aux ressources des PME
La gestion du tableau de bord prend en compte les relations entretenues avec les parties prenantes et repose sur une logique de hiérarchisation des enjeux au regard de l’activité de l’entreprise. Le gestionnaire de l’outil doit suivre trois étapes :
Etape 1 : le diagnostic de l’entreprise
Il suffit de commencer par un diagnostic de son entreprise. Cela signifie établir un état des lieux de la structure. Pour cela, le gestionnaire doit disposer de données moyennes obtenues grâce à des enquêtes sectorielles et périodiques (qui s’étendent de 4 à 5 ans). Ces données vont lui permettre de définir et sélectionner les enjeux importants au regard de l’activité mais aussi de connaître les relations existantes avec les parties prenantes.
Etape 2 : l’évaluation qualitative des relations avec les parties prenantes
Une fois la première étape effectuée, il faut évaluer la qualité de la relation qu’entretient l’entreprise avec ses parties prenantes, et en déterminer l’importance. Pour y parvenir, le gestionnaire peut avoir recours aux entretiens internes et aux enquêtes externes, en fonction de leurs coûts et de leur efficacité.
Etape 3 : Mesurer le niveau de performance de l’entreprise
Enfin, la dernière étape consiste à déterminer à quel niveau l’entreprise se situe dans les enjeux sélectionnés lors de la première étape. En effet, le tableau de bord s’articule dans une logique d’amélioration continue.
Les auteurs ont établi une échelle de mesure en cinq niveaux :
- Niveau 1: le dirigeant a conscience que l’enjeu est important mais n’a engagé aucune action à son sujet.
- Niveau 2 : le dirigeant a évalué la situation de l’entreprise et collecte des informations pertinentes grâce à des indicateurs.
- Niveau 3 : à ce stade, l’entreprise est déjà dans un processus d’amélioration grâce à des actions mises en place.
- Niveau 4 : l’entreprise a atteint ce qu’on appelle l’état de l’art car elle est capable d’identifier les impacts de son activité. Elle peut mener une politique d’éco-conception ou peut avoir intégré un système de gestion simplifié.
- Niveau 5: l’entreprise a atteint l’état d’excellence mais elle est en recherche constante d’innovation.
Cet outil a été testé par 246 managers de PME françaises (l’effectif moyen des PME étant de 64 salariés et d’un chiffre d’affaires de 12,069 millions d’euros).
Résultat
Même les plus petites PME peuvent s’y mettre car cela ne nécessite pas d’avoir de personnel spécialisé et dédié pour mener une stratégie RSE. Ce tableau laisse au dirigeant, le choix des axes de progrès et le rythme de ses réformes. C’est donc une première étape pour lancer une démarche de RSE dans une PME, en évaluant l’état d’avancée de l’entreprise en matière de RSE, puis en définissant des axes d’évolution progressifs.
Plus d’excuses… La RSE n’est pas réservée aux grands groupes et aux départements RSE complexes. Tout le monde peut s’y mettre grâce à ce tableau de bord simplifié !