243 secondes, c’est le temps accordé par Hillary Clinton et Donald Trump aux questions écologiques et environnementales lors de leur débat présidentiel. Un bien mauvais signe pour la lutte contre le changement climatique.
Hier soir aux Etats-Unis, c’était l’effervescence politique. En effet, tous les médias, observateurs et experts politiques étaient braqués sur le deuxième débat opposant Donald Trump et Hillary Clinton dans leur course à la Maison Blanche.
Quelques semaines avant le jour J de l’élection du 45ème président des Etats-Unis, les thèmes politiques de l’élection présidentielle américaine se font de plus en plus précis… Et visiblement, l’environnement n’en fait pas partie. En effet, sur l’ensemble du débat qui a pourtant duré plus d’une heure et demi, les deux candidats n’ont accordé que 243 secondes (soit moins de 5 minutes) à des questions liées à l’environnement. Pour être plus précis, ils ont accordé 243 secondes à la politique énergétique du pays, qui n’est qu’une partie du problème du changement climatique, lui même n’étant qu’une partie des problèmes environnementaux que la société américaine va devoir affronter dans les années à venir. Aucune mention des questions liées à la pollution des sols, des eaux, à la biodiversité, à la réforme de l’agriculture, aux pesticides ou encore à l’économie circulaire ni même à la croissance verte.
Changement climatique et environnement : les grands absents de la présidentielle américaine
Si ce chiffre illustre bien une chose, c’est que l’environnement ne fait clairement pas partie des thèmes prépondérants dans cette élection. Pourtant, 2016 devrait être une année charnière en matière de lutte contre le changement climatique. La semaine dernière, l’Union Européenne, en ratifiant la COP21 a donné le feu vert à la mise en application de l’Accord de Paris, qui prévoit que l’ensemble des pays du monde se lancent dans une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour la première fois de l’histoire, la Chine et les Etats-Unis sont parvenus à trouver un accord sur la question climatique en ratifiant tous les deux l’accord.
Il semble plus qu’urgent de conserver cette dynamique pour éviter que le changement climatique atteigne un point de non retour, et que les conséquences du réchauffement climatique sur la planète deviennent trop difficiles à supporter. Pourtant, les deux candidats à l’élection ne semblent pas vouloir faire de la lutte contre le réchauffement climatique un sujet de priorité dans leurs agendas politiques respectifs. D’ailleurs, aucun sujet écologique n’est réellement abordé jusqu’à maintenant dans cette élection : ni la question des gaz de schistes, ni celle de la pollution de l’air ou de la préservation de la biodiversité.
Le changement climatique : une urgence oubliée des politiques ?
Le deux candidats ont pour point commun de très peu parler d’environnement, mais leurs positions sont toutefois très différente sur le sujet. Donald Trump a publiquement déclaré qu’il reviendrait sur la signature de la COP21 s’il était élu. Dans le débat d’hier soir, il a même déclaré que les énergies renouvelables n’étant pas suffisantes et il fallait baser le mix énergétique américaine sur le charbon, un « charbon propre ». De son côté, Hillary Clinton a rapidement affirmé vouloir faire des Etats-Unis une « super-puissance renouvelable » pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais au-delà de la question énergétique, aucune autre problématique environnementale n’a été discutée.
Dans le premier débat qui avait opposé les candidats, l’environnement avait été abordé pendant à peine 82 secondes. Sur 3 heures de débat, cela représente donc moins de 6 minutes accordées à l’une des problématiques les plus urgentes de notre siècle. Le signe que le pays le plus polluant du monde n’a pas encore pris conscience de sa responsabilité face aux défis environnementaux. Après l’annonce par certains politiques et économistes de anglo-saxons de leur volonté de faire un « Clexit » (une sortie de la COP21) on peut s’inquiéter qu’une tendance politique commence à émerger : le rejet de l’écologie comme problème politique.
Reste à espérer que l’environnement et le réchauffement climatique semblent plus intéressants aux candidats de l’élection présidentielle en France, dans quelques mois !
