Et si l’on vous disait que votre ordinateur, votre boîte mail et votre réseau d’entreprise ont un impact non négligeable sur l’environnement ? Découvrez les résultats du rapport 2017 du Benchmark GreenIT, qui évalue l’impact environnemental de l’utilisation du numérique dans les entreprises françaises.
Aujourd’hui, la quasi totalité des entreprises utilisent d’une façon ou d’une autre le numérique. Que le numérique soit leur coeur de métier ou non, aucune entreprise ne peut aujourd’hui complètement se passer du numérique, des ordinateurs ou d’internet.
Bien entendu, ce passage au numérique a des avantages : il permet d’aller plus vite, de mieux gérer les données, de centraliser l’information, de créer de nouveaux business models, de nouveaux usages, de faciliter les liens… Mais qu’en est-il du point de vue environnemental ? L’utilisation du numérique dans les entreprises est-elle écologique ou est-elle au contraire une catastrophe pour notre environnement ? C’est pour tenter de répondre à cette question qu’a été élaboré le benchmark du Club GreenIT.
Le Club GreenIT regroupe les organisations françaises publiques et privées qui désirent évaluer et améliorer l’impact de leurs usages du numérique. Ces organisations cherchent à la fois à développer des usages plus écologiques, mais aussi plus responsables sur le plan social. Avec son benchmark annuel, le Club GreenIT parvient à évaluer l’empreinte environnementale de l’utilisation du numérique dans les entreprises, et donc à nous donner une idée de la pollution engendrée par notre travail sur ordinateur et via les outils digitaux au quotidien. Voici les résultats en infographie (et la version texte en dessous).
Quel est l’impact environnemental du numérique dans les entreprises ?
Les résultats sont plutôt instructifs. On apprend d’abord qu’en moyenne un salarié dans une entreprise consomme 3460 kWh d’énergie primaire à cause du numérique. C’est l’équivalent de 80 ampoules basse consommation qui seraient restées allumées 8 heures par jour pendant toute l’année (220 jours ouvrés, ou 1700 heures au total). Cette énergie, c’est à la fois celle qui est nécessaire pour faire fonctionner son ordinateur, mais aussi celle qui fait tourner les serveurs et les data centers. Mais c’est aussi l’énergie nécessaire à la fabrication des équipements, ou l’énergie utilisée pour entretenir les salles informatiques et les équipes IT.
Et bien entendu, toute cette énergie représente une contribution significative aux émissions de gaz à effet de serre. Chaque année, un salarié émet 360 kg de CO2 uniquement à cause de son utilisation du numérique en entreprise. C’est l’équivalent d’un trajet de 2400 km dans une voiture de consommation moyenne.
Mais ce n’est pas tout. En utilisant des équipements et des ressources informatiques (notamment en imprimant des documents), un salarié consomme indirectement 5 000 litres d’eau par an. Autrement dit, pour chaque jour travaillé, un salarié « consomme » 2.5 packs de 6 bouteilles d’eau (22.5 litres d’eau) à cause de son utilisation des outils numériques. En effet, pour produire les équipements informatiques, pour produire l’électricité qui va les alimenter, ou pour fabriquer le papier nécessaire aux imprimantes, il faut énormément d’eau. Et même si au quotidien on ne perçoit pas cette consommation d’eau, elle existe en amont de notre utilisation.
Si l’on étendait ces chiffres aux 27 millions de salariés français, on obtiendrait les chiffres suivants :
- 77 000 000 MWh d’énergie primaire (soit l’équivalent de la consommation électrique de 10,5 millions de français)
- 7 500 000 t CO2e (soit autant que l’empreinte carbone d’1 million de français)
- 131 000 000 m3 d’eau (soit autant que la consommation annuelle de 2,5 millions de français)
- 81 500 tonnes de déchets électroniques (autant que les déchets produits sur un an par 28 millions de français) ;
- 561 000 tonnes de papier (la consommation annuelle de 3,4 millions de français).
Comment réduire l’impact environnemental du numérique dans les entreprises ?
À partir de ces données et de leur analyse, le rapport du Club Green IT a aussi élaboré une liste de bonnes pratiques pour réduire cet impact environnemental. En effet, en analysant la provenance des impacts, on peut déduire quelles actions seront les plus efficaces pour développer un numérique plus vert en entreprise.
Ainsi on découvre que le meilleur moyen de réduire l’empreinte environnementale de ses équipements informatique est… de se mettre au réemploi ! Explications : en moyenne, une entreprise change son parc de postes de travail informatiques tous les 4 ou 5 ans avant de s’en débarrasser. La plupart de ces équipements sont ensuite jetés, au mieux recyclés. Mais il est possible de leur donner une seconde vie : en effet, en les remettant à zéro et en les reconditionnant, ils peuvent avoir une deuxième phase d’utilisation, soit chez des particuliers, soit dans des associations. C’est ce que l’on appelle le réemploi. Et comme la majorité des impacts environnementaux (notamment les émissions de gaz à effet de serre) ont lieu pendant la phase de fabrication des équipements, rallonger la durée de vie de ces derniers est un moyen d’amortir la pollution qu’ils ont généré. Bien sûr, il est aussi nécessaire d’entretenir correctement ses équipements afin de les garder fonctionnels plus longtemps.
Parmi les autres bonnes pratiques d’un Green IT (ou d’un numérique responsable) on peut citer : l’achat d’équipements certifiés, l’éco-conception des services numériques (autrement dit concevoir des site web ou des logiciels plus écologiques), imprimer moins et mieux. Mais aussi utiliser des énergies renouvelables (en choisissant un fournisseur d’électricité renouvelable par exemple), ou investir dans l’efficacité énergétique. Enfin, pour un numérique responsable, le Club GreenIT préconise aussi d’optimiser les trajets domicile travail des collaborateurs des équipes IT et informatique.