De plus en plus d’entreprises s’investissent dans les questions de responsabilité sociale des entreprises. Que ce soit par obligation légale, par intérêt économique ou pour répondre à un projet moral, elles essayent d’améliorer leur impact environnemental, de plus s’impliquer dans les dynamiques sociales ou dans le bien-être de leurs salariés et de participer au bon fonctionnement de leurs écosystèmes. Partout dans le monde on retrouve cette tendance de la RSE. Mais les entreprises françaises sont-elles performantes sur ces questions par rapport à leurs concurrentes internationales ? C’est ce que nous révèle le 2ème volet de l’étude EcoVadis.

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Comment évaluer la performance RSE des entreprises

Le rapport, publié fin mars 2017 s’attache à faire le comparatif de la performance RSE des entreprises françaises avec celle des pays de l’OCDE et des BRICS. Pour cela, EcoVadis a comparé les notations de plus de 20 000 entreprises internationales sur les critères RSE. Au total ce sont 21 critères de performance RSE qui ont été examinés, en se calquant sur les critères de la norme ISO 26000.performance rse entreprises francaises

En majorité, les entreprises étudiées sont des PME et des ETI (environ 80%). Pour avoir une idée de la performance RSE de ces entreprises, l’étude a pris en compte plusieurs types de données : les données du système de management RSE transmises par l’entreprise, les données issues des parties prenantes de l’entreprise (comme les ONG par exemple) et les données obtenues auprès de tiers experts (rapports d’audits par exemple). À partir de ces données, le rapport est parvenu à donner une note aux entreprises en évaluant à la fois la stratégie de l’entreprise (sa vision), les actions qu’elle a mis en place et les résultats qu’elle a obtenu grâce à son système de management de la RSE.

La pondération des différents critères
L’échelle de notation des performances RSE

 

Des scores RSE en hausse un peu partout

Les résultats sont plutôt instructifs : d’abord, on constate que depuis le rapport de l’année précédente, les scores RSE des entreprises sont en hausse. Les entreprises issues de pays de l’OCDE ont ainsi vu leur score augmenter de 7% en moyenne depuis l’année dernière. Dans les pays en développement, un peu moins matures sur le plan économique mais aussi réglementaire, l’augmentation existe également mais n’est que de 4%.

Sans surprise, les grandes entreprises (qui ont plus de moyens à accorder aux stratégies de RSE) obtiennent globalement un score légèrement plus élevé que les PME et les ETI. Ainsi, si en France, les PME et les ETI ont un score moyen de 47.1/100, les grandes entreprises obtiennent quant à elle un score moyen de 51.6/100. Il est toutefois intéressant de noter que malgré des manques de moyens et un cadre réglementaire plus souple sur les questions RSE, les PME et les ETI ne sont pas très loin derrière les grandes entreprises, qui sont pourtant supposées être plus matures sur ces questions. Ainsi, dans l’OCDE, les PME et les ETI égalent pratiquement les grandes entreprises (45 contre 45.6).

Enfin, là aussi sans grosse surprise, on constate que les pays dans lesquels les scores sont les plus élevés sont des pays aux économies très développées. Dans le top 3 des pays avec les meilleures scores moyens on retrouve en tête le Royaume-Uni suivi de la Suède et du Danemark. La France est quant à elle au pied du podium.

La France en progrès et en avance sur les pays de l’OCDE… malgré une réputation difficile

En effet, la France obtient des scores beaucoup plus élevés que la moyenne de l’OCDE sur les questions de performance RSE. Là où la moyenne de l’OCDE se situe à 45.4/100 (soit une croissance de 7% par rapport à l’année précédente) la France atteint 48.3/100 (soit une croissance de près de 10%).

C’est particulièrement sur les thèmes environnementaux et sociaux que la France se détache puisqu’elle y dépasse à chaque fois les 50/100, quand la moyenne de l’OCDE est respectivement à 47.1 et 46.8. En revanche, les entreprises françaises accusent un retard sur les thèmes liés à l’éthique des affaires, avec un score d’à peine 41.8 (contre 42.3 pour l’ensemble de l’OCDE).

Sur les performances RSE, la France semble donc être en avance. Mais cela contraste avec les résultats de l’étude de réputation menée en 2017 par RepTrak qui montre que globalement, en matière de RSE, les consommateurs français perçoivent les entreprises françaises comme en retard par rapport aux entreprises étrangères. Plus performantes, mais moins bien perçues ? Peut-être que désormais il faudra aussi penser à combler ce fossé en valorisant mieux ses engagements.