Les critères RSE sont de plus en plus importants dans les relations fournisseurs des entreprises. C’est en tout cas le résultat d’une nouvelle étude publiée par EcoVadis et Affectio Mutandi. En voici les enseignements principaux.
Avec les régulations RSE qui se renforcent (lois Grenelle, loi Sapin II par exemple) avec la généralisation des normes liées à la RSE comme l’ISO 26000, la RSE prend de plus en plus d’importance dans la vie quotidienne des entreprises. De plus en plus intégrée au marketing et à la communication des entreprises, voire à leur stratégie produit, la RSE s’impose, doucement.
Selon une étude menée par EcoVadis en partenariat avec Affectio Mutandi, la RSE est même en train d’envahir progressivement le secteur des achats et la supply chain des entreprises. Explications.
La RSE : un nouveau critère de négociation pour les acheteurs
Les concepteurs de l’étude ont interrogé une cinquantaine des plus importantes organisations mondiales impliquant des acheteurs ainsi que plus de 500 fournisseurs à travers le monde, afin de connaître la façon dont la RSE affectait leurs activités. Quels sont les codes de conduite de leurs contrats, comment les critères RSE influencent les relations acheteurs/fournisseurs, et quel impact en termes environnementaux, sociaux ou économiques ? Autant de questions qui visent à mieux comprendre comment la RSE s’intègre progressivement aux relations fournisseurs sur les supply chains mondiales.
Les résultats de l’étude sont assez intéressants tant ils montrent que, comme partout, la RSE commence à devenir omniprésente dans le métier des achats. Ainsi, près de 70% des entreprises déclarent inclure des critères RSE dans leurs appels d’offre. 87% d’entre elles incluent un critère environnemental, et elles sont également 87% à inclure des critères sur les droits humains ou les conditions de travail. 85% incluent un ou des critères sur la santé et la sécurité. En résumé : une majorité d’acheteurs incluent dans leurs contrats des données environnementales, sociales ou de sécurité. C’est donc un nouveau critère de négociation avec les fournisseurs, qui concerne désormais une majorité d’entreprises.
50% des entreprises font même une évaluation des performances environnementales de leurs fournisseurs, ce qui prouve l’intérêt croissant des entreprises et des acheteurs pour les critères de performance extra-financière sur leur supply chain. Au final, 83% des fournisseurs déclarent avoir déjà eu à signer des clauses relatives à la RSE dans leurs contrats, et 75% de ces clauses RSE contiennent une clause spécifique intégrant les fournisseurs du tier-2. On apprend même que 67% des fournisseurs déclarent que leurs clients leur ont déjà demandé des informations RSE sur les propres fournisseurs.
Des critères RSE encore mal définis et pas encore intégrés
Toutefois, cette présence croissance des critères RSE dans les processus achat cache une disparité importante en termes de maturité. Ainsi, beaucoup d’entreprises (73%) n’intègrent pas de clause RSE dans leurs contrats lorsqu’il s’agit de fournisseurs non-stratégiques, ou lorsqu’ils ne considèrent pas le contrat comme risqué (46%). Beaucoup d’entreprises semblent également intégrer des clauses RSE trop génériques ou mal définies à leurs contrats.
Conséquence : pour 80% des acheteurs, le principal challenge à propos de l’intégration de clauses RSE dans leurs contrats est de vérifier la conformité de leurs fournisseurs à cette clause. 26% d’entre eux considèrent par ailleurs qu’il serait trop complexe et trop coûteux de remettre en cause le contrat en cas de violation de la clause RSE. Au final, on voit donc que même si les clauses RSE se développent de plus en plus dans ces métiers, leur intégration effective est à la traîne.
À noter également des disparités de maturité sur l’intégration de la RSE dans les contrats d’achat en fonction de l’origine géographique des acteurs : l’Europe et l’Afrique étant en moyenne plus avancée que le reste du monde.
RSE et achats : un impact tout de même intéressant
Malgré certains aspects encore flous, l’intégration de la RSE dans les contrats d’achats a tout de même d’ores et déjà des effets positifs notables : 41% des fournisseurs interrogés déclarent que le fait d’voir des clauses RSE dans leurs contrats les a sensibilisé sur leurs performances environnementales ou sociales. La même proportion estiment que cela a même entraîné la mise en place d’actions concrètes dans le domaine de la RSE. Et pour la majorité ceux qui déclarent ne pas avoir mis en place d’actions RSE à la suite d’une clause spécifique, c’est parce qu’ils avaient déjà mis en place une stratégie RSE permettant de répondre à la clause.
Dans le domaine de la supply chain, l’intégration de critères RSE dans les contrats a donc une valeur de sensibilisation intéressante : les acheteurs agissent alors comme des prescripteurs de bonnes pratiques qui se répandent ensuite le long de la supply chain. La tendance est donc à suivre, car elle pourrait bien, dans les années à venir, avoir un impact significatif sur les bonnes pratiques des entreprises.
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