Les jeunes diplômés choisissent de plus en plus de se tourner vers les métiers du développement durable et de la RSE. C’est en tout cas ce que suggèrent de nombreuses études récentes.
La pétition a fait grand bruit à la rentrée 2018 : des dizaines de milliers d’étudiants déclaraient désormais refuser de travailler dans des entreprises polluantes ou dans les énergies fossiles. Pour beaucoup, ce mouvement marque un changement profond dans les vocations des jeunes, désireux désormais de se tourner vers des entreprises positives.
Et cela semble être une tendance de fond : de plus en plus de jeunes non seulement se détournent des grandes industries polluantes ou des entreprises les moins responsables, mais en plus, ils sont aussi de plus en plus nombreux à choisir directement les métiers du développement durable et de la RSE. Objectif : changer le système de l’intérieur. Décryptage.
Les jeunes et les métiers durables et responsables : une tendance lourde
Plusieurs études récentes ont montré l’intérêt des jeunes diplômés pour les métiers du développement durable. Au Royaume-Uni, une étude gouvernementale a ainsi démontré que près de 2/3 des jeunes (65%) préfèreraient un métier de la « green economy ». 67% d’entre eux voudraient que leur métier contribue à lutter contre le changement climatique, 49% d’entre eux voudraient travailler dans une entreprise plus éthique.
Même chose ailleurs dans le monde : une étude Cone Communications avait montré que 75% des jeunes seraient prêts à accepter d’être payés un peu moins pour travailler dans une entreprise plus responsable et plus contributive. 88% estiment que leur travail seraient plus intéressant s’ils travaillent dans une entreprise qui leur offre la possibilité d’avoir un impact positif sur la société et sur l’environnement.
72% des jeunes en France considèrent l’adéquation de leur travail à leurs valeurs comme un critère primordial dans le choix de leur futur métier. Tous ces chiffres tendent à montrer que de plus en plus de jeunes veulent se tourner vers des métiers qui ont du sens, et bien souvent, cela rime avec un métier ou une entreprise ayant un impact positif sur l’environnement ou sur la société.
Les métiers du développement durable et de la RSE ont le vent en poupe
Que l’on parle de commerciaux du secteur des énergies renouvelables, ou de métiers plus spécialisés comme les ingénieurs en efficacité énergétique, les consultants en environnement, les professionnels de la RSE ou encore les ingénieurs éco-conception, les métiers qui ont trait au développement durable dans les entreprises sont particulièrement plébiscités par les jeunes.
Selon le baromètre de l’emploi et de la croissance verte publié par Orientations Durable, l’Express et CGPME, tous ces métiers recrutent. En analysant les offres d’emplois dans les secteurs des entreprises durables, l’étude a montré une nette augmentation des offres dans ces secteurs (énergie renouvelable, efficacité énergétique, RSE, investissement socialement responsable…). En chiffres, cela donne des hausses de près de 120% des offres d’emplois de commerciaux liés à la transition énergétique, mais aussi des hausses de 6% dans le monde du conseil en développement durable ou en RSE.
Une étude de la Confédération des Grandes Écoles montre également que 2/3 des jeunes travailleurs sortis il y a peu de Grandes Écoles voudraient travailler dans des secteurs porteurs de sens comme l’ESS. Près de 50% des étudiants de ces mêmes écoles seraient intéressés par ces secteurs. Cela tend à prouver que de plus en plus, les jeunes sont à la recherche de métiers orientés « durabilité », alliant la création de richesse économique et celle de valeur positive (tant sur le plan environnemental que social).
Il semble que l’on observe en ce moment une tendance lourde : de plus en plus de jeunes se tournent vers ces métiers du développement durable, de la RSE ou encore de l’ESS. On voit sans doute dans ce phénomène la lassitude des jeunes face à un système économique qui ne leur offre plus aujourd’hui d’opportunité et d’espoir. Depuis des années, la prise de conscience des conséquences environnementales et sociales du système économique actuel ne fait qu’augmenter. De plus en plus de jeunes souhaitent remettre en question ce modèle, faire la transition vers quelque chose de plus positif. Et si longtemps de tels espoirs au sein de la jeunesse se sont traduits par des engagements associatifs, artistiques ou encore personnels, c’est aujourd’hui dans le monde professionnel qu’il se développe. Les jeunes veulent désormais changer le modèle économique de l’intérieur, via les entreprises. Ils veulent montrer que l’on peut créer de la valeur dans tous les sens du terme : valeur économique mais aussi environnementale ou sociale. Cela laisse de quoi espérer pour construire la transition positive dont nos sociétés ont tant besoin.