La Date de Durabilité Minimum : qu’est-ce que c’est ?
La Date de Durabilité Minimum est une date de péremption qu’on retrouve sur les denrées alimentaires qui se conservent. Cette Date de Durabilité Minimum remplace l’ancienne Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO), depuis l’entrée en application du Règlement européen n°1169/2011 concernant l’information du consommateur sur les denrées alimentaires (INCO) le 13 décembre 2014.
On la retrouve surtout sur les produits secs, comme les pâtes ou les conserves.
La Date de Durabilité Minimum est manifestée sur les produits par les mentions sur les emballages alimentaires « à consommer de préférence avant le » suivi de la date fixée par le fabricant ou la loi.
En cas de dépassement de la date indiquée, cela ne constitue pas un risque pour la santé des consommateurs. En revanche, cela peut avoir des incidences sur les qualités gustatives ou nutritionnelles du produit : texture moins ferme, goût moins présent…
Sur quels produits retrouve-t-on principalement la Date de Durabilité Minimum ?
Comme indiqué précédemment, la Date de Durabilité Minimum se retrouve essentiellement sur les produits dits d’épicerie, qui ne contiennent que peu d’eau. Parmi ces produits on retrouve :
- Les condiments (moutarde, ketchup, vinaigre, huiles) ;
- Le sel, le poivre et les épices ;
- Les féculents secs (pâtes, riz, blé, quinoa, lentilles, purée en flocons) ;
- Les sucres et les farines ;
- Les boissons (eaux, sodas, jus de fruits hors jus de fruits frais, lait UHT) ;
- Les conserves de légumes ou de poissons ;
- Les plats préparés en conserve ;
- Les gateaux secs ;
- Les gommes à mâcher et confiseries à haute teneur en sucre ;
- Le miel ;
- Le chocolat ;
- Le café, le thé, les tisanes…
Quelle est la différence avec la Date Limite de Consommation (DLC) ?
La principale différence entre la DDM et la DLC est que la consommation d’un aliment après dépassement de sa Date de Durabilité Minimum est sans incidence sur la santé. A l’inverse, il est impératif de respecter la Date Limite de Consommation.
En effet, la Date Limite de Consommation se retrouve surtout sur les produits frais (yaourts, viandes, poissons frais, certains fruits et légumes en sachet par exemples), riches en eau et donc propices au développement de bactéries pathogènes. Il convient donc de la respecter pour éviter tout risque de maladie.
Pourquoi la DDM est-elle si contestée ?
La Date de Durabilité Minimum fait l’objet de plus en plus de contestations. Pour comprendre les raisons de cette contestation, un bref retour historique s’impose.
Jusqu’au milieu des années 1980, aucune loi n’encadrait les dates de péremption des denrées alimentaires. Il y avait bien certaines dates sur les aliments, mais cela résultait uniquement du bon vouloir des fabricants et distributeurs.
En 1984, l’Etat a donc encadré l’étiquetage alimentaire relatif aux dates de péremption. Sauf que les produits étant très variés, tout comme leurs méthodes de fabrication, il est rapidement apparu qu’il était impossible de prévoir une règlementation uniforme et que l’encadrement de l’ensemble des produits représentait un travail titanesque. C’est pourquoi, pour certains produits, ce sont les fabricants et distributeurs qui indiquent toujours comme ils l’entendent la Date de Durabilité Minimum. Il plane donc sur ces dates de nombreux soupçons quant à leur validité réelle.
De plus, de nombreux consommateurs ne font pas la différence entre la DLC et la DDM. De la sorte, certains aliments dont la Date de Durabilité Minimum est dépassée finissent aux ordures, alors qu’ils sont encore consommables.
Dans ce contexte, plusieurs voix se sont montrées favorables à la suppression ou du moins à la modification de la DDM pour limiter le gaspillage alimentaire.
Un des premiers rapports notables à s’être prononcé en faveur de la modification voire suppression de la DDM est le rapport CESE intitulé Favoriser à tous l’accès à une alimentation de qualité, saine et équilibrée de 2014. Il a été suivi rapidement par le rapport Garot affirmant que : « de façon récurrente, la réglementation existante est mal comprise du fait de sa complexité (…) un effort de pédagogie est nécessaire, parallèlement à une recherche de simplification ».
Plus récemment, en février 2019, un Libre Blanc intitulé Les dates de péremption, une idée dépassée ? a été publié pour inviter le gouvernement et les industriels à modifier la DDM. Une des idées principales du rapport est d’ajouter après le « à consommer de préférence avant… » un « mais aussi après ». Le Livre Blanc appuie cette préconisation sur l’exemple norvégien, qui a modifié la façon d’écrire la DDM en 2017. Depuis, de nombreux produits comportent la mention : « à consommer de préférence avant le… mais pas mauvais après ».
Il faut néanmoins rappeler que le succès de cette initiative résulte à la fois de la modification de la mention elle-même mais aussi de la campagne de sensibilisation des consommateurs qui a accompagnée le changement.
Contestée ou non, la DDM doit donc avant tout être perçue comme une indication. Il faut quoiqu’il arrive faire preuve de bon sens : si la consistance, la couleur ou l’odeur d’un produit sont suspects, alors il y a fort à parier que l’aliment ne soit plus propre à la consommation. Par prudence, il vaut donc mieux ne pas le manger.
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