Selon un rapport de l’UNICEF, près de 3 jeunes adolescents sur 10 soit 17 millions de personnes, dans 39 pays d’Europe et Amérique du Nord, reconnaissent avoir harcelé d’autres élèves à l’école. Comment définit le phénomène ? Quelles sont ses conséquences ?

 

Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?

Définition

Le harcèlement désigne une violence répétée et s’inscrivant dans la durée, impliquant un rapport de domination, et avec la volontée délibérée de nuire à la victime.

Le harcèlement peut être de différents ordres :
-harcèlement moral / verbal / psychologique (moqueries, surnoms méchants, menaces, humiliations…) ;
-harcèlement physique (violences physiques diverses) ;
-harcèlement d’appropriation (racket : vol d’objets ou d’argent) ;
-harcèlement sexuel (baisers et/ou attouchements sous la contrainte, voyeurisme, sexting non consenti et revenge porn).

Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre, pour diverses raisons : infériorité numérique (être seul face à un groupe), infériorité physique (plus petit, moins fort), infériorité en termes d’estime de soi (apparence physique connotée péjorativement telle que l’obésité), infériorité en termes de prestige social (introverti contre extraverti bénéficiant auprès de ses pairs d’un certain charisme)…

Il prend souvent le visage de la banalité, dans le sens où il peut s’agir de remarques sournoises, l’air de rien, mais leur caractère répété apparente la situation à du harcèlement.

Le sentiment de solitude est un élément caractéristique chez la victime de hacèlement. Elle est persuadée que c’est de sa faute, a honte et peur de parler tout en continuant de souffrir.

Dans cet article, on vous explique le profil type des agresseurs et des victimes.

 

Naissance du concept

Le concept de « harcèlement scolaire » a été théorisé par le psychologue norvégien Dan Olweus en 1969. Il a ensuite été développé au cours des années 1990 par le britannique Peter K. Smith, professeur de psychologie au Goldsmiths College de l’Université de Londres. Ces deux hommes ont contribué à faire connaître le phénomène, en menant des enquêtes pour en mesurer l’ampleur, et en porposant des programmes de prévention.

C’est en 2012 sous la présidence de François Hollande qu’un cap est franchi, le harcèlement scolaire est reconnu officiellement dans la loi dans la réforme « refonder l’école »

 

Elargissement du concept : le cyber-harcèlement

Avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, le harcèlement comprend également le cyber-harcèlement.

Il inclut le sexting non consenti et le revenge porn (vengeance pornographique) : ces pratiques désignent la mise en ligne d’un contenu sexuellement explicite, sans le consentement de la personne apparaissant sur le contenu, dans le but de nuire à la personne, ou de se venger dans le cas du revenge porn.

 

Les conséquences du harcèlement

  • Ces violences peuvent avoir de lourdes conséquences, à court, moyen et long terme.

  • Concernant l’épanouissement personnel de l’élève, il peut être amené à développer des troubles anxio-dépressifs, une perte d’estime de soi, la peur d’aller vers les autres, des addictions, des troubles de l’alimentation, des somatisations (maux de tête, de ventre, maladies), voire des conduites suicidaires. S’ils ne sont pas pris en compte, ces effets peuvent se prolonger à l’âge adulte.
  • Sur le plan scolaire, nombre d’enfants harcelés voient leurs résultats scolaires chuter, décrochent ou ne vont plus à l’école par peur des agressions, développent des phobies scolaires…

 

Prévenir le harcèlement

Le principe d’une scolarité sans harcèlement est inscrit dans la loi depuis 2019 à travers la loi pour une école de la confiance.

Mais cela ne suffit pas. Il s’agit de former adultes et élèves autour de cette problématique tout en assurant une prise en charge adaptée des victimes et de leurs familles.

Cela passe notamment par des lignes d’écoute, gratuites, anonymes et confidentielles comme le 3020 ou le 0800 200 000 dédié au cyberharcèlement.

Des psychologues ou encore des professionnels des sciences de l’éducation répondent aux jeunes, aux parents et aux professionnels qui ont à voir avec une situation de harcèlement.