2021, malgré un phénomène La Niña intense, a été la 5ème année la plus chaude jamais enregistrée. Année après année, les relevés confirment donc la hausse constante des températures et la dangerosité de cette hausse.
C’est désormais une routine du journalisme environnemental : une année se termine, et le bilan des températures des 12 derniers mois peut enfin être tiré. Pour 2021, comme chaque année, des rapports comme le Global Temperature Report du Berkeley Earth, le rapport européen Copernicus ou encore les rapports de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) font donc le bilan de l’évolution des températures.
Alors ? Eh bien comme chaque année, les nouvelles ne sont pas très bonnes. Voyons ce que disent les chiffres.
2021 : 5ème année la plus chaude jamais enregistrée malgré La Niña
L’organisation à but non lucratif américaine Berkeley Earth, aidé du Hadley Center, service météorologique du Royaume-Uni, a compilé les données météorologiques de l’année 2021, comme il le fait depuis plusieurs années.
Le rapport qu’ils viennent de publier arrive à la conclusion que l’année 2021 est la 5ème année la plus chaude jamais enregistrée pour le températures terrestres, et la 7ème pour les températures océaniques. Les données publiées par le centre de recherche confirment (à peu de choses près) les données publiées par les autres organismes de recherche climatiques et météorologiques, notamment le rapport annuel de la NOAA.
Ce constat est d’autant plus alarmant que 2021 affichait un phénomène La Niña significatif qui aurait pu rafraîchir les températures mondiales. En effet, La Niña, anomalie météorologique caractérisée par des températures plus basses dans les eaux du Pacifique, est généralement associée à une baisse des températures moyennes sur la planète.
Une nouvelle année parmi les plus chaudes jamais enregistrées
La température moyenne sur Terre a été en 2021 de 1,21 degré au-dessus des normes pré-industrielles, ce qui est légèrement en dessous des moyennes des deux dernières années (1,33 degré en 2019, 1,36 degré en 2020, année la plus chaude enregistrée jusque là à égalité avec 2016). Globalement, la tendance confirme donc l’augmentation régulière des températures : les 7 dernières années sont les 7 années les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre, et 9 des 10 années les plus chaudes de l’Histoire ont eu lieu entre 2010 et aujourd’hui (2005 étant l’année manquante).
De nombreux pays ont ainsi affiché des records de chaleur, que ce soit pour leurs moyennes annuelles ou pour des pics journaliers. 25 pays ont ainsi dépassé leurs records pour la moyenne des températures annuelles : Bangladesh, Benin, Chine, Iran, Nigeria, Arabie Saoudite, Tunisie ou encore Corée du Sud, font partie de la liste. En Chine, les températures ont ainsi été de près de 2 degrés au dessus des normes pré-industrielles, ce qui a affecté plus d’un milliard de personnes.
Des évènements météorologiques significatifs
Ces températures exceptionnelles ont été visibles à de nombreux endroits, notamment à travers des phénomènes météorologiques exceptionnels. En France, le printemps a ainsi été extrêmement doux, ce qui a d’ailleurs provoqué des floraisons précoces qui ont mis en difficulté de nombreuses exploitations agricoles au moment des gelées d’avril-mai : certains vignobles ont perdu 50 à 80% de leurs récoltes par exemple. Dans d’autres régions du monde, on a observé des canicules exceptionnelles, notamment sur la côte pacifique du Canada et des Etats-Unis en juin. Des inondations record ont frappé la Chine, ainsi que des incendies très importants en Russie ou aux Etats-Unis.
Scientifiquement, il est bien sûr complexe d’attribuer formellement ces évènements météorologiques au réchauffement climatique. Toutefois, sur le long terme, on observe une hausse significative de la fréquence de ces évènements, hausse dont on sait avec certitude qu’elle est liée à la hausse des températures globales.
Bref, l’année 2021 apporte encore son lot de preuves du réchauffement climatique et de ses conséquences. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Pour l’heure, trop de médias ne traitent ces records de chaleur que sous l’angle des joies des belles journées de printemps ou du redoux hivernal, mais cela devrait surtout nous rappeler l’importance, plus que jamais, d’organiser rapidement la décroissance de nos émissions de gaz à effet de serre.