Comment définir une stratégie climat efficace et pertinente ? Voici 5 conseils pratiques à suivre et à intégrer à votre stratégie RSE.

Le climat est devenu ces dernières années une priorité pour de nombreux citoyens. De ce fait, de plus en plus d’entreprises cherchent à agir sur leur stratégie d’entreprise pour réduire leur impact climatique.

Le problème, c’est que ce n’est pas toujours évident de savoir par où commencer, comment agir, quels outils utiliser. Alors, au lieu de partir au hasard et de vous lancer dans des actions sans trop savoir, voici 5 conseils pour définir une stratégie climat de façon efficace.

1 – Compensation vs sobriété : ne pas se tromper de combat

Pour limiter son impact sur le climat, une seule solution : il faut diminuer ses émissions de CO2. Oui, diminuer. Pas compenser. Le GIEC est clair sur ce point : tous les secteurs économiques vont devoir réduire leurs émissions de CO2 si l’on veut atteindre nos objectifs climatiques. Certes, il faudra mettre en oeuvre des mécanismes de capture du CO2, en restaurant des écosystèmes forestiers par exemple ou en misant sur les technologies de stockage du CO2, mais ça ne sera que la cerise sur le gâteau après que chacun ait mis en oeuvre des réductions de ses émissions.

La priorité dans une stratégie climat d’entreprise c’est donc la sobriété. Pas la compensation carbone. Avant de chercher à mettre en place des opérations liés à la reforestation, à la compensation ou au stockage, il faut donc prioriser la baisse des émissions. Et plus précisément, la baisse des émissions liées au coeur de métier de l’entreprise !

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2 – Réaliser un bilan carbone scope 3

Pour cela, il y a un préalable : réaliser une évaluation fine de vos émissions de gaz à effet de serre. En gros, faire un bilan carbone. Mais pas n’importe quel bilan carbone. Un bilan carbone scope 3. Qu’est-ce que ça signifie ? C’est simple. Les scopes 1, 2 et 3 sont les échelles sur lesquelles on mesure un bilan carbone.

Le scope 1, ce sont les émissions directes de l’entreprise, quand on consomme des énergies fossiles, par exemple. Le scope 2, ce sont les émissions indirectes liées à l’énergie : en gros, les émissions de CO2 qui ont lieu pendant la production de l’électricité et de la chaleur que l’entreprise utilise pour ses diverses activités. Et le scope 3, et bien ce sont toutes les émissions indirectes générées par l’entreprise pour ses activités : les émissions de CO2 des matériaux nécessaires à la fabrication des produits vendus par l’entreprise, les émissions de CO2 des différentes étapes de la chaîne logistique de vos fournisseurs etc.

Pour savoir réellement comment une entreprise contribue au réchauffement climatique, il faut faire ce bilan carbone jusqu’au scope 3. Ainsi, on peut mesurer avec précision quelles étapes du cycle de vie des produits ou services commercialisés par l’entreprise génèrent des émissions de CO2.

3 – Prioriser les leviers les plus efficaces pour votre action climat

Grâce à ces données, il est donc possible d’identifier les activités de l’entreprise qui génèrent le plus de gaz à effet de serre. Par exemple, pour une entreprise de l’agro-alimentaire, l’essentiel des émissions de CO2 seront peut-être concentrées sur la production des matières premières agricoles, alors que pour une entreprise de service aux entreprises dans le tertiaire, ce seront peut-être les déplacements professionnels des salariés (domicile-travail et missions) qui génèreront le plus d’émissions de CO2.

Une fois que l’on sait où sont générées les émissions de CO2, il est possible de mettre en oeuvre une stratégie pertinente, sans se tromper, là encore, de combat. Par exemple, pour une entreprise de l’agro-alimentaire, investir de l’argent dans la conversion de son siège social aux énergies renouvelables ne sera sans doute pas une priorité, alors que travailler avec ses fournisseurs pour promouvoir de meilleures pratiques agricoles, ou retravailler ses recettes pour choisir des produits moins intenses en CO2 sera un levier bien plus pertinent.

Pour une stratégie climat pertinente, il faut savoir donner la priorité aux enjeux les plus importants, sans oublier de jouer sur les leviers qui représentent le potentiel de réduction des émissions le plus important. Il y a donc un travail d’analyse important à faire sur l’ensemble des activités de l’entreprise. Et pour compléter le bilan carbone, on peut mener des analyses de cycle de vie sur les principaux produits ou services commercialisés, pour avoir une idée encore plus précise des enjeux.

À ce stade, il est également pertinent de faire sa cartographie relative aux risques climatiques : quels sont les activités qui pourraient être affectés par les changements climatiques à venir ? Comment peut-on les éviter ? Comment s’y adapter ? Tout un volet peut aussi être construit autour de la notion d’adaptation au changement climatique, notion qui devient aujourd’hui incontournable face à l’incapacité de nos sociétés à enrayer le problème.

4 – Définir des objectifs chiffrés à atteindre

Une fois ces leviers identifiés, et une fois des axes d’action définis, il est important de se fixer des objectifs chiffrés précis, cohérents et réalistes.

Si l’on se contente de dire que l’on va mettre en oeuvre telle ou telle stratégie sans se fixer d’objectif, alors la mise en oeuvre risque bien de rester des mots sur un rapport RSE.

Pour bien faire, il faut que la direction fixe ces objectifs, si possible publiquement, et qu’elle les communique de façon officielle à l’ensemble des collaborateurs et des parties prenantes. Ces objectifs doivent être précis : réduction de 20% des émissions de CO2 par produit vendu (ou autre unité de mesure pertinente) d’ici 2030 par exemple. Ces objectifs doivent aussi s’accompagner d’une liste des leviers d’action, pour que chacun comprenne bien ce qui est attendu.

5 – Impliquer ses parties prenantes

Ensuite, il faut évidemment faire le nécessaire pour impliquer ses parties prenantes. Définir une stratégie et des objectifs, c’est bien. Mais ce qui est encore plus efficace, c’est d’adosser une partie des objectifs annuels des managers et collaborateurs concernés à l’atteinte de ces objectifs. Histoire d’assurer un peu la motivation en interne concernant ces transformations stratégiques ! Former ses salariés aux enjeux climatique de l’entreprise est également fondamental. Ce sont des manières d’impliquer les parties prenantes internes de l’organisation pour faciliter l’atteinte des objectifs.

Mais cela vaut aussi pour les parties prenantes externes : fournisseurs, intermédiaires, clients finaux et autres… Toutes les parties prenantes doivent être associées au projet, soit dans le cadre d’un dialogue parties prenantes général, soit dans le cadre plus spécifique de la stratégie climat de l’entreprise.

Photo par Sangga Rima Roman Selia sur Unsplash

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