Alors que le déconfinement commence et que la sortie de crise s’amorce, qu’attendent les Français de leur entreprise ? C’est ce qu’a voulu savoir le Forum de Giverny dans son dernier sondage.

Ces dernières semaines, l’Etat et les pouvoirs publics ont été largement sur le devant de la scène. C’est d’eux que l’on attendait la réaction face à la crise, la préparation du confinement et celle, ensuite, du déconfinement. Les entreprises, de leur côté, ont beaucoup été mises à l’arrêt, au second plan.

Mais à présent, alors que le déconfinement commence, l’activité économique reprend. Les entreprises redémarrent. Et il va être temps d’examiner leur rôle dans la transition vers les jours d’après. Qu’attendent les Français de leur entreprise dans ce contexte ? Que veulent-ils en termes d’engagement ? Comment envisagent-ils la relance économique ? Ce sont ces questions qu’aborde le dernier sondage mené par le Forum de Giverny et IFOP.

Entreprises : quel rôle dans la sortie de crise ?

D’abord, les Français semblent attendre de leurs entreprises qu’elles s’engagent pour la sortie de crise, qu’elles participent à l’effort collectif lié au déconfinement.

Ainsi, 84% des Français pensent que les entreprises peuvent se substituer à l’Etat pour proposer du matériel de protection (masques, gel hydroalcoolique…). 72% pensent qu’elles peuvent aussi remplacer l’Etat pour faciliter les démarches administratives liées à la crise économique, et ils sont même 61% à penser qu’elles peuvent se substituer à l’Etat pour informer sur la situation sanitaire en cours.

En résumé : une majorité de Français semblent penser que l’entreprise doit s’engager pour la sortie de crise, mais surtout qu’elle a la capacité de le faire de façon efficace, et même plus efficace que les acteurs publics.

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Un rôle pour limiter la crise économique

D’autre part, il est intéressant de noter que les Français attendent aussi des entreprises qu’elles s’engagent pour limiter les effets négatifs de la crise économique qui se profile avec le confinement.

Notamment, la première mesure jugée utile par les sondés serait un gel de distribution des dividendes aux actionnaires des entreprises. Près d’un Français sur 5 juge aussi qu’une réduction des salaires pour l’ensemble des
dirigeants des grandes entreprises serait utile pour limiter les effets de la crise économique.

On constate donc que les Français souhaitent que l’effort soit partagé suite à la crise sanitaire : que l’entreprise et notamment ses dirigeants et actionnaires (qui captent une forte proportion de la richesse créée par l’entreprise) se serre aussi la ceinture pour préparer la relance économique. Les Français ne souhaitent pas être la seule variable d’ajustement de la crise qui s’annonce.

Les entreprises après la crise sanitaire : quel engagement ?

Pour les Français, les entreprises vont aussi devoir s’engager après la crise, et notamment se transformer pour peut-être développer un modèle de société plus juste et écologique. 85% des Français estiment ainsi que l’entreprise a un rôle important à jouer dans la construction d’une société meilleure après la crise. Parmi les actions plébiscitées par les sondés, on peut citer :

  • Produire davantage en France en relocalisant certaines industries lorsque c’est possible, citée par 65% des Français
  • Favoriser les circuits courts de distribution, citée par 45% des Français
  • Améliorer le bien-être et les conditions de travail des salariés, citée par 26% des Français

D’autres actions sont également mentionnées (répartir plus équitablement les richesses par exemple) mais on constate que les enjeux environnementaux sont plutôt ignorés par les interrogés. Seuls 5% citent en premier l’idée de mieux protéger la biodiversité et 7% considèrent qu’il est prioritaire de donner autant d’importance aux résultats environnementaux
et sociaux qu’aux résultats financiers dans la mesure de la performance des entreprises.

On voit bien que pour la sortie de crise, la priorité pour les Français est la relance économique et la préservation de la sécurité économique nationale. Pour l’environnement, il faudra sans doute attendre un peu que les choses se tassent.

Photo by Anastasiia Chepinska on Unsplash