Départ en vacances rime souvent avec embouteillages. Mais saviez-vous que les bouchons entraînent de graves pollutions ? Découvrez pourquoi, et comment y remédier !
Chaque année en France, on enregistre des centaines de kilomètres de bouchons et d’embouteillages. Au moment des vacances notamment, les autoroutes vers le Sud de la France sont prises d’assaut par les automobilistes pour se rendre sur les plages.
Mais quel est l’impact de ces perturbations de trafic sur la pollution de l’air ? Et surtout, comment éviter que ces engorgements contribuent plus encore au réchauffement climatique et à la pollution ? On fait le point pour vous avant le grand week end du 14 juillet, qui s’annonce très chargé sur les routes.
Pourquoi les embouteillages polluent ? Consommation de carburant et la pollution
Il est relativement difficile d’évaluer la consommation d’un véhicule lorsqu’il est coincé dans un embouteillage. Cela dépend de nombreux facteurs : type d’embouteillage (arrêt complet ou non), du type de véhicule (diesel, essence, hybride ou électrique), des caractéristiques du véhicule et de son moteur (consommation moyenne, poids…). Une chose est sûre néanmoins, lorsque l’on est dans un embouteillage, la consommation d’essence augmente fortement. Entre les démarrages et accélérations répétés et les freinages, mais aussi la climatisation, une voiture bloquée dans un ralentissement a tendance à consommer plus : jusqu’à 88% de plus en moyenne dans un embouteillage sur autoroute, et 176% en agglomération.
Au final, cette consommation supplémentaire engendre forcément une pollution supplémentaire. Logiquement, si la consommation double pratiquement dans un embouteillage, la pollution et les émissions de CO2 doublent elles-aussi. Mais ce n’est pas tout ! Une étude de l’Observatoire Francilien de la Qualité de l’air montre que 41% de la pollution aux particules fines en Île-de-France est liée non pas à la combustion de carburant (diesel) mais à l’usure des pneus et de la route. Dans un embouteillage, avec des voitures alourdies par les bagages des départs en vacances, il est fort probable que l’usure augmente, surtout compte tenu des freinages répétés.
Embouteillages et pollution : un risque pour les automobilistes
Ce surplus de pollution a de nombreuses conséquences : bien sûr, cela contribue au réchauffement climatique et à la pollution atmosphérique. Mais c’est surtout une question sanitaire importante pour tous les passagers des véhicules. En effet, durant un embouteillage, la concentration de la pollution (et notamment des particules fines) augmente considérablement sur une zone réduite. Les automobilistes sont littéralement entourés de voitures dont les gaz d’échappements se libèrent à quelques mètres les uns des autres. En se cumulant, les taux de pollution atteignent des niveaux largement supérieurs aux taux recommandés par les agences de santé.
De plus, la pollution a tendance à s’accumuler dans les véhicules, comme un « effet bocal ». Contrairement à ce que l’on pourrait penser spontanément, une voiture, même fenêtres fermées, accumule la pollution. On observe des taux jusqu’à 100 fois supérieurs aux recommandations des autorités sanitaires européennes pour l’oxyde d’azote à l’intérieur des véhicules. En fait, la pollution à l’intérieur des véhicules serait 4 fois plus forte que celle de l’air extérieur à cause de cette accumulation. D’où une inquiétude notamment pour les enfants et les personnes sensibles (femmes enceintes ou personnes âgées), qui sont exposées, des heures durant, à des taux extrêmement élevés de pollution lorsqu’elles sont bloquées dans les embouteillages.
Comment adopter une conduite moins polluante et plus écologique dans les embouteillages
Fort heureusement, il existe des solutions pour éviter d’être confronté à de telles pollutions.
Eviter la voiture et les embouteillages
D’abord, la plus évidente est d’éviter les embouteillages. Eviter les jours de départs les plus chargés, privilégier des modes de transports plus écologiques comme les trains sont un bon moyen de réduire la congestion routière, de gagner du temps et de réduire la pollution. Pour les destinations inaccessibles par train, il reste encore la possibilité d’utiliser les bus ou les autocar, qui ont le double avantage là aussi de réduire la congestion (un bus peut remplacer jusqu’à 30 voitures), mais aussi de réduire l’exposition aux polluants, puisque l’on est en hauteur par rapport à la route.
Préparer sa voiture pour moins polluer
Si l’on décide tout de même de partir en voiture, il y a des gestes à adopter avant le départ :
- Éviter de surcharger son véhicule avec des bagages inutiles. Cela augmente l’usure des pneus et la consommation de carburant.
- Vérifiez aussi le bon état de vos pneus, de vos niveaux et de votre moteur. En effet, des pneus usés ou un moteur encrassé mènent à une augmentation de la consommation et donc de la pollution !
- Vérifiez aussi l’état de votre filtre à charbon.
- Nettoyez vos tapis et sièges pour éviter l’accumulation des polluants. Une voiture nettoyée est une voiture plus saine, et c’est important pour les longs trajets.
L’éco-conduite dans les embouteillages
Ensuite, même coincé dans les embouteillages, il reste des solutions pour réduire la pollution et/ou minimiser son impact. Adoptez d’abord une conduite plus écologique. Pour cela, il faut avoir une conduite souple. Evitez les accélérations et les freinages répétés est déjà un bon moyen de réduire sa consommation de carburant. Evitez de rester trop longtemps en première et passer rapidement aux régimes supérieurs, afin d’éviter le surrégime est aussi une solution. Concrètement, cela veut dire qu’il vaut mieux laisser le temps aux voitures devant soi d’avancer un peu pour éviter de s’arrêter toutes les 15 secondes.
Couper son moteur lors des arrêts longs est aussi une solution extrêmement simple à mettre en place. Sur les modèles de véhicules les plus récents, la consommation liée au démarrage du véhicule est de plus en plus faible. Au bout d’1 à 2 minutes d’arrêt, il est plus rentable d’arrêter totalement son moteur que de le laisser tourner ! De la même façon, évitez l’usage de la climatisation ou des appareils électriques dans les véhicules. La climatisation peut en effet augmenter votre consommation de 7% !
Pensez d’ailleurs à aérer votre véhicule. L’air intérieur étant plus pollué que l’air extérieur, il vaut mieux ouvrir ses fenêtres notamment lorsqu’il y a du vent, afin d’éviter que les polluants ne stagnent. En revanche, lorsque le véhicule roule à grande vitesse, évitez les fenêtres ouvertes car cela fait perdre l’aérodynamisme du véhicule.
Avec ces gestes simples, on peut déjà réduire de façon significative la pollution de l’air dans les embouteillages ! Mais les bouchons restent une problématique inquiétante d’un point de vue écologique et sanitaire. Alors si vous le pouvez, éviter la voiture pour partir en vacances ! Pour en savoir plus, consultez notre article « 5 conseils pour des vacances éco-responsables« .