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Le fil de l’actu

Après avoir été l’un des premiers à l’adopter, Danone abandonne le Nutriscore pour certains de ses produits. La cause ? Des règles durcies qui font désormais basculer les Actimel ou Danonino dans les lettres repoussoir pour les acheteurs (D ou E). Après Daikin, c’est Arkema qui voit son projet d’extension d’un site de fabrication de PFAS menacé dans le Rhône. Des riverains, appuyés par Notre affaire à tous et Générations Futures, viennent de déposer un recours en référé suspension.⏸Le Dieselgate enfin au tribunal en Allemagne, 9 ans après les faits. L’ancien patron du constructeur allemand, Martin Winterkorn,est jugé au pénal pour « fraude en bande organisée », faux témoignage et manipulation du marché. Le procès doit s’étaler sur plus d’un an. ⚖️ La détention du défenseur des baleines, Paul Watson, a de nouveau été prolongée de 28 jours au Groënland, le temps que le ministère de la justice danois examine la demande d’extradition du Japon. Une audience est fixée au 2 octobre 🐋 En cas de retour à la Maison-Blanche, Donald Trump prévoit de lever toutes les régulations possibles, notamment en matière de protection de l’environnement. « Pour chaque nouvelle régulation, nous éliminerons au minimum 10 anciennes lois, et franchement on n’aura aucun mal à le faire », a-t-il déclaré lors d’un discours à New York. 💣Toujours plus chaud : l’été 2024 est le plus chaud jamais observé avec +0,69°C au-dessus de la moyenne de 1991-2020 sur juin-août. C’est 1,5°C par rapport à un été moyen pendant l’ère pré-industrielle.🔥Nouvelle marée noire en vue, cette fois en mer rouge après l’attaque d’un pétrolier grec chargé d’un million de barils et attaqué par un groupe armé yéménite. Le sauvetage a été annulé, un désastre environnemental est à craindre.🛢Les intempéries de la vallée d’Aspe ont causé de gros dégâts matériels : 25 maisons détruites ainsi que de nombreux véhicules, une route effondrée…

La guerre du capital

Alors que l’écologie ne semble plus à la fête chez les dirigeants politiques et économiques, « Le risque est celui d’un ralentissement du rythme de la transformation. Mais le risque d’un retour en arrière, au moins en Europe et dans le monde, est limité. Les fabricants ont fait leur choix », estime l’économiste Jean Pisani-Ferry dans un entretien au Financial Times.« À l’époque de la révolution industrielle, les intérêts agraires s’opposaient aux intérêts manufacturiers : il y avait une lutte entre ces deux courants du capitalisme. Je pense que c’est un peu la même chose. Il y a un capitalisme vert qui s’est développé et qui s’est renforcé. C’est une guerre entre deux courants du capitalisme, le vert et le brun. » Toute la question est de savoir qui va in fine gagner le match. 

Taxonomie verte

55 % des 60 entreprises cotées analysées par KPMG dans 14 secteurs d’activité (hors finance) disent piloter leur stratégie ESG en tenant compte de la taxonomie verte européenne. 53 % ont publié de manière complète les tableaux d’analyse pour donner une vision des KPIs éligibles et alignés sur les 6 objectifs de la taxonomie (ex : atténuation du changement climatique, adaptation, transition vers l’économie circulaire…). 87% estiment qu’une partie de leur chiffre d’affaires, de leur CapEx ou de leur OpEx est alignée sur un ou plusieurs de ces objectifs. Parmi les leaders : EDF qui publie un CA à 90% éligible, Getlink (94 % de son CA éligible) ou Legrand (91% du CA éligible). Si « l’évolution des modèles d’affaires demande un engagement sur le long terme », l’évolution des CA et des CapEx montre qu’il existe « une forte volonté de réaliser des investissements de manière durable », estime l’étude. 

Financement & biodiversité

Alors que nous vivons la sixième extinction de masse de la biodiversité, celle-ci est loin d’être prise en compte à sa juste valeur par les acteurs financiers. Dans une étude réalisée par Bartle, Novethic et les Acteurs de la Finance durable, la maturité du secteur est évaluée à 2,36 sur 5. C’est peu. Si 80% des acteurs interrogés assurent avoir mis en place une stratégie biodiversité, 74% reconnaissent que la biodiversité n’est pas intégrée au bon niveau dans les scores ESG des entreprises. Pour y remédier, ils attendent notamment des scoring internes basés sur une ou plusieurs pressions ainsi que des référentiels. Ceux-ci commencent à se construire au niveau international, notamment sous la pression des réglementations qui se multiplient. En attendant, on note encore peu d’engagement actionnarial sur ces sujets et seulement 1,2 milliard d’euros sont actuellement fléchés vers des fonds thématiques biodiversité soit moins de 0,1% des encours d’OPC. 

Finance & économie circulaire

Alors que les entreprises peinent à faire financer leurs projets d’économie circulaire,  trois banques françaises – BNP Paribas, La Banque Postale et Oney viennent de créer un groupe de travail Finance circulaire sous l’impulsion du réseau d’experts Circul’R. Objectif : analyser les blocages qui freinent le financement des projets et identifier des solutions innovantes. A l’issue des travaux, un rapport à destination des acteurs financiers sera publié. 

Finance et santé

80 investisseurs gérant 13 000 Mds $ d’actifs appellent les dirigeants mondiaux à agir contre l’antibiorésistance. Celle-ci est responsable de la mort de plus de personnes que le VIH/ Sida et le paludisme en 2019. Et elle pourrait coûter jusqu’à 450 milliards de dollars par an en pertes de productivité d’ici à 2035.Ce risque systémique est en effet comparable en termes. Le risque systémique qu’il fait peser sur la planète est comparable à celui du Covid-19 ou de la crise financière de 2008. Les investisseurs signataires estiment ainsi que l’antibiorésistance « n’est pas seulement une menace pour la santé des personnes et de la planète, mais aussi pour le bien-être financier de ceux qui comptent sur les rendements des investissements pour financer leur retraite », explique Jeremy Coller, Fondateur et Président de FAIRR

IA et environnement

L’intelligence artificielle est énergivore, on le sait. Un groupe de chercheurs et dirigeants de Meta, Hugging Face, Salesforce et autres viennent donc de lancer une initiative appelée projet AI Energy Star. Inspirée par les classements Energy Star de l’Agence américaine de protection de l’environnement pour des produits comme l’électroménager, le système « peut aider les utilisateurs à choisir rapidement les modèles les plus appropriés à leur cas d’utilisation », affirment les auteurs à Nature. Parmi leurs recommandations, celle notamment de pousser à la divulgation de la consommation d’énergie des produits utilisant l’IA.