Les jeunes talents issus des grandes écoles veulent des entreprises plus engagées, et ils restent sceptiques face aux stratégies RSE mises en place actuellement.
On l’a vu ces dernières années : les français sont de plus en plus attentifs à la RSE des entreprises. Ils attendent que les entreprises s’engagent sur les sujets environnementaux, sociaux ou de santé. Et c’est particulièrement le cas chez les jeunes. Le Collectif Pour un Réveil Écologique a ainsi récemment lancé un grand mouvement pour inciter les entreprises à s’engager plus en profondeur sur les sujets de transition écologique.
Et ils ne sont pas seuls. Selon le baromètre « Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi » porté par Boston Consulting Group, la Conférence des Grandes écoles et Ipsos, les jeunes talents sont plus que jamais en demande d’engagement de la part de leurs (futurs) employeurs.
Les jeunes veulent travailler pour être utiles à la société
Cette étude, menée auprès des étudiants et alumnis récents des grandes écoles, montre que les jeunes attendent des entreprises plus d’engagement.
Un chiffre résume l’intérêt des jeunes talents (jeunes diplômés ou proches de l’être) pour l’engagement des entreprises : ils sont 76% à considérer que leur poste doit être en phase avec leurs valeurs. Ils ne sont que 49% à estimer en revanche que la rémunération soit un critère important dans le choix d’un poste, et moins de 20% à penser que la renommée de l’entreprise compte.
Cela montre que les jeunes talents sont aujourd’hui focalisés sur la façon dont leur activité contribue positivement à la société. Ainsi, près des 2/3 des sondés estiment que ce qui les rendrait le plus fier dans leur activité professionnelle serait « d’avoir été utile, d’avoir apporté des changements positifs à la société ». C’est l’élément le plus important pour eux dans ce domaine, loin devant la fierté d’avoir exercé un poste à responsabilité (moins de 20% des sondés).
La majorité considèrent même que l’utilité sociale d’un poste est un prérequis absolu au moment de choisir sa carrière.
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Des carrières orientées vers les domaines liés à la RSE
Cela se ressent d’ailleurs dans leurs volontés de carrière : c’est dans l’environnement que les jeunes veulent travailler massivement. 76% d’entre eux se disent intéressés par la perspective de travailler dans le secteur environnemental, 66% visent le secteur énergétique (fortement lié à l’environnement) et seulement 55% seraient intéressés par les activités de conseil.
Ils sont aussi nombreux à se dire intéressés par la possibilité de travailler dans l’économie sociale et solidaire (70% aimeraient la découvrir). Et au sein de l’ESS, c’est encore l’environnement qui est perçu comme le sujet majeur (71% des sondés), devant l’éducation (56%) et la santé (37%).
77% des sondés s’estiment même prêts à réduire leurs ambitions salariales pour travailler dans une entreprise de l’ESS ou une entreprise engagée sincèrement sur ces sujets.
Une attention portée à l’engagement et à la RSE de leur entreprise
Evidemment, tout cela se retrouve dans le regard porté par ces jeunes sur l’engagement RSE de leur employeur. Les jeunes se disent prêts à plus de 90% à s’engager dans un plan d’actions sociales/ environnementales mis en place par leur entreprise.
Mais dans le même temps, ils considèrent les entreprises comme peu engagées sur ces sujets et ils sont même sceptiques. Ainsi, seuls 20% des sondés estiment que les grandes entreprises sont réellement engagées sur les sujets RSE, alors qu’ils sont près de 80% à penser que ces dernières auraient les moyens de changer les choses. Pour les PME, les scores sont très proches et il n’y a que vis-à-vis des start-up que les jeunes talents sont plus optimistes (60% estiment que les start-up sont engagées sur le plan social et environnemental).
Aussi, les jeunes sont sceptiques face aux engagements RSE des entreprises. Ils constatent bien qu’il y a une montée de ces sujets en interne : près de 80% pensent que les entreprises sont plus engagées qu’il y a 10 ans. Mais ils voient dans cet engagement une forme de cynisme et d’opportunisme. Seuls 8% des sondés estiment que les entreprises agissent réellement par conviction pour améliorer les choses, et la majorité estiment que c’est uniquement pour améliorer leur image. 4% à peine des jeunes talents estiment que les entreprises font un effort à la mesure des enjeux environnementaux par exemple.
La RSE devient un critère de choix pour les candidats
Finalement, ils sont de plus en plus nombreux à se poser des questions sur ces sujets. Ils semblent vouloir que les entreprises s’engagent plus, plus efficacement, plus sincèrement. Près des 3/4 des jeunes talents estiment que la RSE d’une entreprise est un critère important dans le choix de leur poste, et 30% le jugent même essentiel.
Pourtant, une fois en poste, ils sont 40% à estimer être encore mal informés sur les enjeux RSE de leur entreprise. Il y a donc là un décalage flagrant entre les attentes des jeunes vis-à-vis de la RSE de leur entreprise et l’investissement mené par leurs employeurs. Plus de formations aux sujets RSE, plus d’opportunités de s’engager : voilà ce vers quoi il faut désormais tendre pour rattraper cet écart.
Photo par NordWood Themes sur Unsplash