À l’occasion du mois de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), e-RSE.net revient sur la tendance de l’économie sociale et solidaire, une économie inclusive qui donne du sens au travail et qui prend de plus en plus d’importance dans l’économie mondiale.
Le boom de l’économie sociale et solidaire
On parle souvent de l’économie sociale et solidaire comme d’une évolution récente de notre modèle économique. En réalité, le modèle des associations, coopératives et autres mutuelles investies dans le développement économique et social a émergé il y a près de 200 ans en même temps que les courants de pensée mutualistes et socialistes. (voir la définition de l’économie sociale et solidaire – ESS)
En revanche, depuis une quinzaine d’années, il est vrai que l’économie sociale et solidaire se développe de façon très rapide. Dans les pays occidentaux, le capitalisme de marché a commencé à montrer ses limites, avec les crises financières et économiques et l’installation durable du chômage, de la pauvreté et de l’exclusion. Face à ce constat, certains entrepreneurs ont voulu encourager un mode d’entreprenariat plus inclusif, qui participe au développement économique et social du territoire, à l’inclusion des populations et à une gouvernance économique plus démocratique.
Concrètement, les entreprises et associations de l’ESS sont des organisations qui respectent les critères suivants :
- Un objectif de participation au développement social ;
- Une gouvernance démocratique prévoyant la participation des associés et des salariés ;
- Une gestion financière particulière qui redirige la majorité du bénéfice vers le développement de l’activité.
Les associations, les fondations d’entreprise, les coopératives, les mutuelles ou encore les entreprises sociales et solidaires forment aujourd’hui un écosystème de plus en plus important et de plus en plus dynamique.
L’économie sociale et solidaire en chiffre
Beaucoup pensent encore que l’ESS est un secteur marginal de l’économie, limité à des associations à but non lucratif, sans production réel et sans emploi durable. En réalité, c’est tout l’inverse depuis plusieurs années.
Aujourd’hui, l’ESS est très large et diverse : elle rassemble près de 220 000 établissements et près de 2,4 millions de salariés en France. C’est plus de 7% des entreprises françaises et 10% des employés. Près de 3 600 entreprises de l’ESS se sont créées entre 1991 et 2011, ce qui en fait l’un des secteurs les plus dynamiques sur cette période.
Au total, l’économie sociale et solidaire représente près de 61 milliards d’euros de masse salariale, 100 milliards d’euros de valeur ajoutée pour l’économie française et plus de 6% du PIB du pays. Elle est présente dans tous les secteurs d’activité et dans tous les types de métier.
L’impact de l’économie sociale et solidaire
Bien sûr, les organisations de l’économie sociale et solidaire n’affichent pas des réussites économiques aussi fulgurantes que certaines entreprises classiques. Du fait même de leur business model, ces entreprises ne peuvent pas dégager des chiffres d’affaires exorbitants et rémunérer leurs actionnaires autant que les grandes entreprises cotées.
Mais elles ont malgré tout un impact positif important sur l’économie de leur territoire. D’abord, elles emploient des personnes souvent exclues des circuits classiques et permettent de redynamiser des territoires et des activités.
Une étude menée en 2012 par le cabinet McKinsey pour le compte d’Ashoka montre que toutes ces actions permettent de faire économiser beaucoup d’argent à la collectivité. Les 10 cas étudiés dans ce rapport auraient permis d’économiser près de 50 milliards d’euros en une année en réduisant les dépenses publiques (économies d’allocations chômage, RSA, ou encore sécurité sociale) et en créant du revenu pour la société (charges patronales, impôts).
Ces entreprises ont aussi de nombreux bénéfices pour la société qui ne sont pas chiffrables. Elles recréent du lien social, dynamisent la culture, permettent aux personnes prises en charge d’être plus indépendantes, créent de l’apaisement social et de l’intégration ou encore améliorent la qualité de vie.
Aujourd’hui, les organisations de l’ESS donnent du sens à notre économie, au point que l’APEC révélait que les cadres sont de plus en plus attirés par les associations pour leur vie professionnelle.
Si vous aussi l’ESS vous intéresse, participez au mois de l’ESS !
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