Selon un sondage mené par Morgan Stanley et Bloomberg, la majorité des asset managers considère désormais l’investissement responsable comme une priorité. Ils sont même de plus en plus nombreux à le considérer comme un levier indispensable pour maximiser les bénéfices financiers.
Depuis plusieurs années, la tendance monte : même le monde de la finance se tourne vers la durabilité, la responsabilité. L’investissement responsable devient de plus en plus mainstream. Des plus grands groupes de financeurs comme Black Rock aux grandes banques internationales, tous les acteurs de la finance internationaux commencent à s’intéresser à la durabilité de leurs porte-feuilles d’investissement.
Une nouvelle étude menée par le Morgan Stanley Institute for Sustainable Investment et Bloomberg confirme cette tendance. 300 asset managers originaires d’entreprises dotées de plus de 50 millions en actions clients ont été interrogés. Les résultats montrent un intérêt croissant pour l’investissement responsable, qui est même désormais considéré comme un levier indispensable pour maximiser les bénéfices.
Les gestionnaires d’actifs se tournent de plus en plus vers l’investissement responsable
D’abord, près des 3/4 des gestionnaires d’actifs interrogés disent que leur compagnie offre aujourd’hui à ses clients des stratégies d’investissement durable. Ce chiffre n’était que de 65% en 2016. Cela tend à montrer que le secteur est en croissance et qu’il intéresse de plus en plus les asset managers. Est-ce le signe que la finance se tourne de plus en plus vers des actifs durables et responsables . En tout cas, 89% estiment que la tendance de l’investissement durable est une tendance de long terme, qui devrait perdurer dans les années à venir.
Pour soutenir cette tendance, les firmes interrogées emploient des stratégies variées : analyse ESG des porte-feuilles, investissement d’impact ou social impact bounds, investissements verts… Ils sont toutefois encore 70% à considérer que le secteur manque d’une méthodologie fiable pour évaluer la performance extra-financière des porte-feuilles et des actifs. Cette absence de cadre consensuel d’évaluation est sans doute ce qui empêche l’investissement responsable de se développer aujourd’hui à son plein potentiel, et cela représente une opportunité considérable pour ceux qui pourraient combler ce gap, en construisant une méthodologie d’analyse de risque extra-financier globale.
L’investissement responsable considéré comme un levier pour maximiser les bénéfices
Les gestionnaires interrogés sont également de plus en plus nombreux à considérer que les résultats financiers et les bénéfices sociaux et environnementaux soient liés. 82% disent par exemple qu’il est possible de maximiser ses retours sur investissement en choisissant des actifs durables et responsables. Cela montre qu’un vrai changement de paradigme est progressivement en train de s’opérer : alors qu’il y a quelques années l’investissement responsable était encore considéré comme une sous-catégorie à part, sans réel intérêt en matière de performance financière, les choses sont en train de changer. Désormais, de plus en plus de professionnels de la finance considèrent qu’un investissement qui rapporte doit aussi être un investissement qui créé de l’impact positif sur le plan social ou environnemental.
De nombreuses études ont par ailleurs prouvé que ce type d’investissement permettait de réduire les risques d’investissement, de créer des fonds plus stables, plus résilients, moins sujets aux fluctuations du marché. Cette tendance est-elle le signe que les excès de la finance sont en voie de se résorber ? Probablement pas, ou en tout cas pas encore. Mais ils sont le signe encourageant que les esprits sont en train d’évoluer et que la finance, progressivement, se retourne vers la société qu’elle avait peut-être un peu oublié.