RAW Design, Ferris + Associates et Curio ont monté ensemble la compétition internationale de design Winter Stations – à Toronto – ouverte aux artistes, designers, architectes et paysagistes. Le 9 janvier dernier et parmi 4 autres projets lauréats, c’est le « Snowcone » des deux étudiantes Diana Koncan et Lily Jeon qui a particulièrement retenu l’attention du jury. Il s’agit d’un poste de secours cinétique en forme de cône-igloo organique qui adapte la direction de ses pétales colorées selon la luminosité et la température extérieure.
Pour l’édition 2015, le Winter Stations avait pour thème « La chaleur ». Les participants étaient invités à créer des installations ancrées sur des postes de sauvetage côtiers et de surveillance de baignade. L’objectif : que ces installations engagent le public dans un dialogue collectif entre l’oeuvre, la volonté artistique des architectes et le paysage environnant. Les critères de sélection des projets prennent en compte l’originalité, la créativité, l’éco-conception, la valeur artistique, la faisabilité et la durabilité.
Cette initiative témoigne de l’engagement de plus en plus prononcé des architectes à adopter une démarche de développement durable dans leur exercice professionnel. Nouveaux enjeux, nouvelles exigences. Le concept du développement durable ne fait pas seulement référence à la croissance sociale, au développement économique et à la protection des ressources naturelles. Il vise également à améliorer les conditions d’existence des communautés humaines. Un objectif qui fait alors écho à la vocation de la profession de l’architecte qui est de faciliter et d’améliorer le bien-vivre, le mieux-vivre ensemble. Aujourd’hui, l’architecture responsable s’engage à faire du développement durable le cadre incontournable de sa pratique, et s’appui sur quatre piliers :
- Environnemental : préserver l’intégrité environnementale, respecter les écosystèmes en place, garantir la mise en œuvre de dispositifs écologiquement sains.
- Social : favoriser l’équité sociale entre les individus, les générations, faciliter l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins, au logement. À la qualité de vie.
- Économique : améliorer l’éco-efficience par une saine gestion des ressources allouées à la satisfaction des populations, responsabiliser les entreprises et les citoyens au regard des biens qu’ils produisent et qu’ils consomment.
- Culturel : contribuer, par la créativité, à enrichir l’expression culturelle des communautés humaines dans l’aménagement et la fabrication des territoires et des agglomérations qu’elles habitent.
« Une société se définit à travers sa construction au sens large du terme. L’architecture doit concilier plus que jamais les aspirations des individus et les contraintes collectives dans une pratique qui prend aussi en compte l’intérêt des générations futures. La construction du 21ème siècle ne peut plus ignorer tout à la fois les limites physiques de la planète, les exigences sociales des populations urbaines croissantes, leurs attentes de sécurité et de confort, l’importance du bâti dans la culture, les contraintes fortes de l’environnement et de l’économie (…) L’acte architectural ne peut plus faire l’économie d’une réflexion en amont prenant en compte ces nouvelles contraintes. À ce titre, l’architecte se revendique comme un expert qui délivre cette dimension durable, tout en admettant qu’il n’est qu’un des acteurs de la filière, à l’écoute de ses partenaires, utilisateurs, maîtres d’ouvrage et constructeurs. Car la clé de la réussite, c’est le partage des convictions. »
Patrice Genet, Président de la Commission développement durable de l’Ordre des architectes.