Dernière étape avant la COP21, dernier thème de notre dossier spécial COP21 : changement climatique, économie et société. Jusqu’à la COP21, nous allons nous intéresser à la façon dont le changement climatique va concrètement affecter nos vies quotidiennes, notre consommation et notre vie sociale. Commençons aujourd’hui avec les 10 produits que l’on ne consommera plus du tout comme avant avec le changement climatique.
1 – L’eau
Cela paraît évident, mais avec l’augmentation des températures, on ne consommera plus l’eau de la même façon. De plus en plus de restrictions vont peser sur les utilisateurs, notamment dans les zones à risque de sécheresse. C’est déjà le cas cette année en Californie, qui est depuis 4 ans dans une période de sécheresse grave.
Il va donc falloir s’habituer à arrêter l’arrosage automatique de son gazon, à prendre des douches plutôt que des bains, et à faire attention globalement à sa consommation d’eau.
2 – Le poisson et les fruits de mer
Les poissons sont probablement les espèces dont la vie va être la plus menacée par le changement climatique (à l’exception peut être des abeilles). D’abord, le réchauffement climatique entraîne une montée des températures des océans. Beaucoup de poissons qui se développent dans les eaux froides auront plus de mal à se développer dans ces environnements (les saumons, les truites par exemple) et risquent de migrer vers des zones plus froides. Tout l’écosystème marin risque de se modifier. Mais la montée des températures et des niveaux de CO2 contribue également à acidifier les océans.
Dans ces conditions, certaines espèces vont avoir du mal à survivre et à continuer à se développer : c’est le cas par exemple des fruits de mer comme les huîtres. En effet, ces espèces ont besoin d’un environnement qui ne soit pas trop acide pour former leurs coques, par un processus nommé la « calcification ». Si l’océan est trop acide, leur capacité à transformer le calcium présent dans l’eau en coquille (ce qui leur permet de se développer) va baisser. On aura donc des fruits de mer plus petits, moins charnus.
Plus de saumon et plus d’huîtres et de saint-jacques, ça risque de faire drôle sur les tables de Noël.
3 – Le chocolat, les noisettes… le Nutella.
Dans la liste des victimes du changement climatique, on pourra aussi bientôt ajouter le chocolat. Le cacaoyer ne poussant que dans des zones bien précises du globe, sous des climats bien définis, toute modification importante et rapide du climat peut-être néfaste pour le chocolat. La plante est très sensible aux variations de températures, et d’après un rapport d’experts financé par la fondation Bill et Melinda Gates le changement climatique pourrait rendre la production de cacao difficile, et donc faire augmenter les prix.
Sachant que le changement climatique affecte déjà la production de noisettes, qui connait cette année une crise importante, cela risque d’être problématique pour certains industriels de l’agro-alimentaire. C’est le cas notamment du Nutella, qui pourrait dans les années à venir être forcé d’augmenter très sensiblement ses prix.
4 – Les boissons de votre petit déjeuner
Que vous soyez amateur de thé ou de café au petit dej’, là aussi le changement climatique ne vous laissera pas tranquille. Dans les zones où l’on produit les meilleurs cafés du monde, le changement climatique commence déjà à poser problème. Les conditions de culture sont bouleversées mais surtout, la modification des températures a créé les conditions favorables au développement d’une maladie endémique qui détruit les récoltes.
Même problème pour le thé, qui est extrêmement sensible aux variations du climat.
5 – L’alcool : le vin, la bière
Nous avions vu récemment sur e-RSE.net que le changement climatique allait modifier notre façon de consommer du vin. Alors que le Sauternes est menacé d’extinction, les Bordeaux, Bourgognes et autres terroirs risquent aussi de se transformer.
Mais le phénomène affecte aussi la bière : la maison Cantillon, une brasserie belge plus que centenaire annonçait cette semaine que la bière serait la prochaine victime du changement climatique. L’augmentation des températures aurait en effet réduit les capacités de brassage. Désormais il faut réfrigérer les bières pendant leur préparation, ce qui augmente les coûts, et donc le prix final pour le consommateur. Le même problème commence à se poser en République Tchèque, où les producteurs de pilsner et autres bières à basse fermentation sont en difficultés à cause des températures.
6 – Le miel et le sirop d’érable
On sait que le changement climatique affecte les abeilles et pourrait contribuer à réduire leur population. Forcément, cela va affecter la production de miel, qui sera plus difficile et donc plus chère. De la même façon, le sirop d’érable, symbole du grand nord canadien, pourrait voir sa production baisser avec l’augmentation des températures. L’industrie du sirop d’érable a d’ores et déjà commencé à souffrir du manque de production, et cela pourrait s’accélérer.
7 – La vanille
Comme beaucoup d’épices, la vanille ne pousse que dans des conditions très précises. Les îles comme Madagascar, ou Tahiti qui produisent de la vanille sont déjà menacées physiquement par la montée des eaux. Mais en plus, leur climat devenant plus sec, la vanille a plus de mal à pousser, et les productions baisse. Là encore, cela se répercute sur le consommateur avec une augmentation des prix. Et bien évidemment, tout cela se ressentira aussi dans vos pâtisseries et boulangeries préférées.
8 – Les biscuits : les macarons et autres financiers
Si vous trouviez déjà les macarons des célèbres boutiques parisiennes trop chers, préparez vous à payer encore plus dans 20 ans. Le petit biscuit parisien à base de poudre d’amande souffrira comme son confrère le Nutella de la difficulté des oléagineux à supporter la modification des conditions climatiques. De plus, les amandes sont une culture qui nécessite énormément d’eau : non seulement elles auront du mal à pousser, mais il sera de plus en plus difficile de justifier une production si gourmande dans des zones qui souffriront plus de la sécheresse…
Moins d’amandes, de moins bonne qualité, et plus chère… Un macaron à 4,50 euros, ça vous tente ?
9 – Les fruits et légumes
Les fruits et légumes seront également affectés bien entendu : certaines espèces pousseront moins bien là où elles poussent aujourd’hui et on devra déplacer les productions. Les fruits qui ont besoin de périodes froides pour se développer comme les raisins ou les cerises se développeront probablement moins bien si les températures montent. Mais d’une façon générale, toutes ces cultures devraient devenir plus difficile à mesure que le climat devient plus irrégulier.
10 – Les cosmétiques
Enfin, pour les plus coquets d’entre nous, sachez que les cosmétiques seront aussi affectés par le changement climatique. Et oui, votre petite crème à l’aloe vera est menacée elle aussi. En effet les cosmétiques et notamment les parfums contiennent généralement des plantes rares, des végétaux qui poussent dans des zones qui sont aujourd’hui menacées par le changement climatique. Ces ressources pourraient devenir rares, et évidemment plus chères.
Difficile donc d’échapper au changement climatique et à ses conséquences, que ce soit dans l’assiette, dans notre salle de bain ou dans notre vie quotidienne en général. Encore de bonnes raisons de se motiver à agir pour réduire notre impact sur le climat.
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Crédit image : climate change, chocolat, vin, macarons sur Shutterstock.