100 grandes villes dans le monde ont 70% ou plus de leur énergie provenant de sources renouvelables. Voici la liste et quelques enseignements à tirer de leur expérience.
Dans la recherche d’une société plus responsable et plus durable, l’un des plus gros challenges est la transition énergétique. Comment produire de l’énergie et alimenter nos différents usages à partir de sources moins polluantes, plus résilientes et moins dépendantes des ressources finies ? Voilà un enjeu de taille.
Face à cet enjeu, on sait que les Etats commencent à établir des feuilles de route. Mais c’est aussi le cas des villes ! Dans le monde, de plus en plus de villes s’engagent sur des projets d’énergie renouvelables. D’après une étude du Carbon Disclosure Project, une centaine de grandes villes dans le monde s’alimente d’ores et déjà majoritairement en énergie renouvelable. Quelles sont ces villes ? Comment font-elles ? Et que peut-on tirer de leur expérience ? Faisons le point.
Ces villes dont l’électricité est majoritairement renouvelable
Dans son rapport, CDP fait ainsi la liste de 100 grandes villes qui ont su mettre en place une politique d’alimentation énergétique majoritairement (au moins 70%) renouvelable. De façon étonnante au premier abord, on ne trouve dans la liste presque aucune ville issue d’un pays champion des énergies renouvelables comme l’Allemagne par exemple.
La plupart des villes sont issues de pays émergents comme le Brésil, certains pays africains comme le Kenya. Bien entendu, on trouve aussi des villes norvégiennes ou islandaises, mais finalement assez peu. Aucune ville française ne fait partie du classement.
Akureyri, Islande Alba-Iulia, Roumanie Alcaldía de Córdoba, Venezuela Angra dos Reis, Brésil Aparecida, Brésil Aracaju, Brésil Arendal, Norvège Aspen, USA Assis, Brésil Asunción, Paraguay Auckland , Nouvelle-Zélande Bærum Kommune, Norvège Bangangté, Cameroun Basel, Suisse Belém, Brésil Belo Horizonte, Brésil Birigui, Brésil Bogotá , Colombie Bolzano, Italie Braga, Portugal Brasília, Brésil Brotas, Brésil Brusque, Brésil Burlington, USA Cabreúva, Brésil Cajamar, Brésil Campinas, Brésil Campos de Goytacazes, Brésil Canoas, Brésil Capivari, Brésil Cascais, Portugal Caxias do Sul, Brésil . |
Cerquilho, Brésil Chorrera, Panama Curitiba, Brésil Dar es Salaam, Tanzanie Estância Climática de São Bento do Sapucaí, Brésil Estância Hidromineral de Águas de São Pedro, Brésil Estância Turística de Guaratinguetá, Brésil Estância Turística de ITU, Brésil Eugene, USA Extrema, Brésil Fafe, Portugal Fernandópolis, Brésil Florianópolis, Brésil Foumban, Cameroun Gladsaxe Kommune, Danemark Goiânia, Brésil Harare, Zimbabwe Hobart, Australie Ibagué, Colombie Inje , Corée du Sud Jaboatão dos Guararapes, Brésil Kapiti Coast , Nouvelle-Zélande Kisumu, Kenya Lausanne, Suisse León de los Aldamas, Mexique Limeira, Brésil Lorena, Brésil Maceió, Brésil Mairiporã, Brésil Medellín, Colombie Moita, Portugal Montes Claros, Brésil Montreal, Canada |
Nairobi, Kenya Nakuru, Kenya Niterói, Brésil North Vancouver, Canada Nova Odessa, Brésil Nyon, Suisse Oristano, Italie Oslo, Norvège Palmas, Brésil Porto, Portugal Prince George, BC, Canada Quelimane, Mozambique Quito, Equateur Reykjavík, Islande Salvador, Brésil Santiago de Cali, Colombie Santos, Brésil São Caetano, Brésil São Gonçalo, Brésil São João da Boa Vista, Brésil São José do Rio Preto, Brésil São José dos Campos, Brésil Seattle, USA Stadt Zürich, Suisse Stockholm, Suède Tatuí, Brésil Temuco, Chili Uberlândia, Brésil Vancouver, Canada Vinhedo, Brésil Vitória, Brésil Wellington, Nouvelle-Zélande Winnipeg, Canada |
Comment font ces villes à l’électricité renouvelable ?
Lorsque l’on regarde le classement, on s’aperçoit rapidement de la prédominance du Brésil. 47 villes sur 100 dans ce classement sont des villes brésiliennes. Les autres pays représentés sont essentiellement la Norvège, la Suisse, le Canada et le Portugal. Globalement, tous ces pays (et donc les villes qui les représentent dans le classement) ont un atout de taille : elles disposent d’un réseau hydroélectrique conséquent. Au Brésil, 80% de la production électrique se fait grâce à l’hydraulique, aux barrages. En Norvège c’est 95%, en Suisse 56%, au Canada 58% et au Portugal 31%. C’est le même constat pour la Colombie ou encore le Kenya, le Panama et bien d’autres pays présents dans le classement. En comparaison, la France qui compte tout de même un assez bon réseau hydroélectrique n’a que 9% de sa production acquise via l’hydroélectrique.
En résumé, les villes qui parviennent à produire une partie significative de leur électricité grâce aux renouvelables sont toutes ou presque dépendantes de l’hydroélectricité. Seules certaines villes (notamment Braga ou Cascaïs au Portugal) semblent se satisfaire d’énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien. Cela tend à montrer qu’aujourd’hui malgré le déploiement massif du solaire et de l’éolien dans le monde, ces énergies ne parviennent pas à s’imposer pour des productions massives et continues d’électricité adaptée à la consommation de grandes villes. Cela est sans doute lié au fait que ces énergies, intermittentes, peuvent difficilement fonctionner pour une production à ces échelles sans stockage et sans énergie d’appoint.
Quelles leçons tirer pour les villes dans la transition vers le renouvelable ?
La première leçon à tirer de ce classement, c’est que l’hydroélectricité reste à ce jour la première source de production d’électricité renouvelable susceptible d’être utilisé à l’échelle de grandes aires de population. Pour les villes qui veulent faire la transition vers l’électricité renouvelable, disposer de ressources hydrologiques est donc un atout non négligeable. Le problème, c’est que la possibilité d’installer une infrastructure hydroélectrique ne se décrète pas : il faut faire avec les contraintes géographiques.
Toutefois, en examinant les données complètes du CDP, on se rend compte que certaines villes parviennent aujourd’hui à utiliser les énergies renouvelables intermittentes (énergie éolienne et solaire) pour une bonne part de leurs consommations électriques. Ainsi, une quinzaine de villes avec des populations variant de 20 000 à 200 000 personnes, notamment au Portugal et au Danemark, parviennent à fournir plus de 30% de leur électricité grâce à l’éolien. Une quinzaine de villes dépassent aussi les 10% de leur électricité provenant de l’énergie solaire.
On voit donc que la transition énergétique dans les villes n’est pas une problématique aisée : pour les villes disposant d’une possibilité d’infrastructure hydroélectrique, la tâche est plus facile que pour les autres. Pour celles qui n’en disposent pas, il est encore difficile de s’alimenter grâce aux énergies solaires et éoliennes. Et pour ces villes, le recours aux énergies fossiles est encore malheureusement une nécessité pour palier l’intermittence des énergies renouvelables. Cela tend à prouver que pour une transition électrique efficace, il faut à la fois penser la transition vers le renouvelable, et la diminution des consommations électriques, la question du stockage, et bien d’autres problématiques complexes.
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