Quels sont les meilleurs gestes pour être plus écolo au quotidien ? Comment VRAIMENT réduire son impact environnemental ? On a sélectionné pour vous les 5 gestes qui auront le plus d’effet sur votre impact sur l’environnement.
L’année commence et avec elle, ce sont les bonnes résolutions. Et si cette année, vous preniez la décision de changer un peu vos habitudes pour réduire votre impact sur l’environnement ? Le problème c’est qu’en matière d’environnement, on ne sait pas toujours par où commencer : vaut-il mieux miser sur le zéro déchet ? Changer son alimentation ? Ou encore se passer de certains produits ? Tous les gestes « écolo » ne se valent pas en termes d’efficacité.
Mais en regardant de plus près l’empreinte environnementale d’un français, et en particulier son bilan carbone, on peut identifier les actions les plus efficaces. Voici 5 gestes (classés par efficacité) qui vous permettront d’être plus écolo, mais aussi de préserver votre santé et (souvent) votre porte monnaie.
1 – Changer un peu de modes de transport (et vivre en ville).
Le premier poste de pollution et d’émissions de CO2 d’un français, en moyenne, c’est le transport. Plus de la moitié des émissions de CO2 d’un français (54%) est due à l’usage des transports et 79% de ces émissions est causée par l’usage des véhicules individuels seuls. En d’autre terme, environ la moitié de votre impact carbone (et donc de votre impact sur l’environnement via le changement climatique) est causé par votre usage de la voiture au quotidien.
Prendre sa voiture chaque matin pour aller au travail est donc probablement la chose la plus polluante que vous ferez cette année. La première chose à faire pour être un peu plus écolo c’est donc de moins prendre le volant. Bien sûr, ce n’est pas forcément évident, surtout si vous habitez dans des zones rurales ou des petites communes, où les transports en commun sont peu (ou mal) développés. Mais si vous habitez en ville, c’est facile ! Une étude montre qu’en moyenne, les citadins qui habitent dans de grandes agglomérations ont un impact sur l’environnement moins fort que ceux qui habitent loin des villes, et cela est principalement dû aux transports ! En effet, dans les grandes villes, il est très simple de se déplacer sans utiliser sa voiture. Voici comment :
- Prendre le vélo : en ville, c’est le moyen de transport le plus rapide ! 15 à 16 km/h, contre par exemple seulement 14 pour la voiture. Pour tous les déplacements de moins de 5 km, le vélo est le mode de déplacement idéal. Et puis c’est bon pour la santé : une étude publiée dans l’American Journal of Preventive Medecine montre qu’aller au travail chaque jour en vélo est un moyen plus efficace de préserver sa santé que d’aller régulièrement à la salle de sport. Autre avantage et non des moindres, si vous utilisez votre vélo plutôt que la voiture, vous économisez le coût de l’essence !
- Marcher : si vous avez la chance d’habiter près de votre lieu de travail, la marche est le moyen idéal de se déplacer en ville. C’est gratuit, ça n’émet aucune pollution, et là aussi c’est bon pour votre santé. La marche serait notamment l’une des meilleures méthodes de prévention du diabète, des maladies cardiovasculaires mais aussi… du cancer colorectal (c’est bon à savoir).
- Prendre les transports en commun : les transports publics sont en général beaucoup moins polluants que la voiture individuelle. En moyenne les transports type tramway, métro, trains (intercités etc..) ont une empreinte carbone comprise entre 20 et 45 g de CO2 par km et par passager. En comparaison, la voiture individuelle se situe plutôt autour de 135 g de CO2 par km et par passager (en conditions de circulation très fluides) et autour de 310 g de CO2 par km et par passager en ville (plus en cas d’embouteillages). Le bus lui se situe quelque part entre les deux (80 g de CO2 / km / passager environ). Un étude américaine suggère que prendre les transports en commun permet de réduire d’environ 2 kg votre empreinte carbone annuelle (soit près de 28% de baisse).
Attention, halte aux idées reçues : les transports en commun, le vélo ou la marche ne signifient pas nécessairement galère, retards et pertes de temps. À Paris par exemple, 97% des passagers du métro arrivent à l’heure, et autour de 90% des passagers du RER et des autres modes de transports. Dans les agglomérations, le vélo est presque toujours aussi rapide, voire plus rapide que la voiture (voir le comparatif à Albi, à Vannes ou à Paris). Quant à la marche : pour un trajet de 2 à 3 km, la marche est systématiquement plus rapide que les transports en commun (avec une correspondance au moins), et parfois plus rapide que la voiture selon les conditions de circulation et la facilité à trouver une place de parking. En fait, la seule chose qui vous empêche vraiment de vous mettre à ces modes de transports, ce sont vos habitudes, vos idées reçues et la peur du changement !
Dans le cas où ces alternatives ne sont pas envisageables (parce que les transports en commun ne desservent pas votre zone de travail par exemple), on peut envisager d’autres solutions : l’intermodalité par exemple ! Prendre sa voiture pour se rendre à une station de métro qui dessert votre travail ! Ou prendre les transports jusqu’à une zone de location de vélo urbains proche de votre boulot. On peut aussi envisager le covoiturage, qui peut être mis en place dans les entreprises grâce aux PDE (plans de déplacement d’entreprise), afin de réduire l’impact des transports des salariés. Mais gardez à l’esprit que vous faites probablement partie des 43% de français qui prennent leur voiture alors qu’un mode de transport alternatif équivalent en temps existe pour leurs trajets quotidien !
2 – Bien choisir et entretenir son logement (voire le rénover)
Le deuxième poste le plus important de pollutions pour les français c’est… le logement ! En effet, la consommation énergétique et de chaleur dans les logements représente environ 30% des émissions polluantes d’un français. Sur ces émissions, c’est surtout le chauffage (et la consommation électrique) qui font monter la facture environnementale. Ils comptent pour 84% des émissions polluantes des logements des français, contre 16% seulement pour les émissions liées à la production des équipements ménagers.
Autrement dit, si l’on veut réduire son impact environnemental et en particulier celui de son logement, la première chose à faire est d’avoir un mode de vie plus sobre. Par exemple, on peut diminuer un peu la température de chauffage de son logement (et mettre un pull !), prendre moins souvent des bains et de longues douches. L’idée est aussi de réduire nos besoins utilisant des équipements adaptés : des ampoules basse consommation, des thermostats permettant de réguler la température par pièce, ou des compteurs d’eau permettant de mesurer et de réguler sa consommation d’eau quotidienne.
Et puis surtout, il peut être très rentable (économiquement et écologiquement parlant) de faire rénover son logement afin de renforcer l’isolation. Cela peut passer par le remplacement des fenêtres, des travaux d’isolation des combles, ou la mise en place d’un insert au lieu d’une cheminée ouverte dans votre maison. À ce sujet, consultez le guide très complet de l’ADEME qui donne toutes les clefs pour se chauffer de façon écologique (quelle installation choisir, comment la rénover, comment se chauffer au quotidien). Sachant que le chauffage c’est 67% des consommations énergétiques des ménages, c’est LE point le plus important à considérer pour réduire l’impact environnemental de son logement.
Mais ce n’est pas tout : l’habitat collectif (les immeubles) sont aussi plus écologiques que les maisons individuelles en moyenne. Non seulement parce qu’on fait des économies sur la construction, mais aussi parce que l’habitat concentré permet de mutualiser les ressources consommées (un habitant d’un maison individuelle consomme 7% d’énergie en plus qu’un habitant d’un immeuble). Conclusion : avoir une maison individuelle et un grand jardin, ce n’est pas forcément écolo, et cela favorise l’étalement urbain. Donc misez sur des petits logements, proches des centres-villes et des transports en commun (pour éviter d’avoir à prendre la voiture à chaque sortie).
3 – Réduire (ou changer) sa consommation de viande (et de produits laitiers)
Le troisième poste d’émissions de gaz à effet de serre pour un français c’est l’alimentation. En France, environ 22% de nos émissions de CO2 proviennent de notre nourriture ! Pour l’essentiel, ce sont les produits laitiers (48% des émissions de notre alimentation) et la viande (30%) qui alourdissent notre impact sur l’environnement (voir notre article : L’impact environnemental de notre alimentation). Pour réduire son empreinte carbone, il faut donc commencer par réduire sa consommation de produits laitiers et de viande.
En France, nous consommons plus de 85 kg de produits laitiers par an (3.1 kg de beurre, 3.7 kg de crème, plus de 28kg de yaourts, 38 kg de lait ou encore 12 kg de fromages). Or du point de vue environnemental ces produits sont loin d’être anodins ! Pour produire 1 litre de lait, on émet généralement environ 1 kg de CO2 (en France, mais d’après une étude américaine, ce chiffre peut monter à plus de 4 kg de CO2 par litre). En effet, les vaches produisent énormément de méthane (un polluant très puissant en partie responsable du changement climatique), et leur alimentation peut coûter cher en termes de pollution si elles ne sont pas en pâturage… Quand on sait qu’il faut environ 22 litres de lait pour faire 1 kg de beurre, ou 12 litres pour 1 kg d’emmental, on comprend vite que la consommation de produits laitiers a un impact énorme sur l’environnement.
Du point de vue écologique, il est donc intéressant de réduire notre consommation de ces produits. Les français sont déjà parmi les premiers consommateurs de « laitages » au monde (1er pour le beurre et le fromage) et les données indiquent que nous en consommons… trop. Or depuis quelques années, certaines études suggèrent que la sur-consommation de produits laitiers peut augmenter le risque de développer certains cancers à cause d’un surplus de calcium. D’un autre côté, l’OMS estime que la consommation de lait et de produits laitiers (au delà de la moyenne) ne diminue par les risques d’ostéoporose. Sur le plan nutritif et sanitaire, il n’est donc pas contre indiqué de réduire sa consommation de produits laitiers, en particulier en la remplaçant par des fruits et légumes riches en calcium (c’est ce que préconise l’OMS).
Mais les produits laitiers ne sont pas seuls responsables, car les viandes ont aussi un impact non négligeable sur notre planète : comme pour la production de lait, l’élevage de races à viande pollue énormément. Et comme nous consommons plus de 86 kg de viande par an et par habitant, nous avons donc une bonne marge pour réduire cette consommation-là. Ce qu’il faut retenir c’est qu’en termes environnementaux, c’est surtout la production de boeuf et d’agneau qui pose problème : ces viandes sont sans aucun doute parmi les aliments les plus polluants, avec autour de 11 kg de CO2 émis pour 1000 calories. D’un autre côté le porc, le poulet ou le canard sont à un peu moins de 4 kg de CO2 pour 1000 calories, comme les fruits et légumes (en moyenne), tandis que les céréales et légumineuses se situent autour de 2.8 kg de CO2 pour 1000 calories en moyenne. Une étude menée par Shrink That Footprint montre d’ailleurs qu’un régime sans boeuf et sans agneau est largement plus écologique qu’une alimentation riche en boeuf (pratiquement équivalent à un régime végétarien en termes d’impact environnemental).
Il est tout à fait possible de consommer moins de viande (et moins de boeuf notamment) et c’est même conseillé par plusieurs institutions d’autorité sur le sujet. Ainsi, l’OMS estime que la surconsommation de viande rouge (et en particulier la viande transformée industriellement) a probablement un effet négatif sur la prévalence des cancers, en particulier lorsque cette viande est très cuite ou cuite à haute température. Donc pour être plus écolo, mangez moins de boeuf, moins d’agneau et moins de viande en général !
4 – Partir en vacances et en week-end plus près de chez soi (et bien choisir ses loisirs)
Quand on parle de pollution et d’impact environnemental, une chose est rarement mentionnée : les riches polluent systématiquement plus que les pauvres. Outre le fait que les riches consomment généralement plus (ce qui alourdit leur bilan carbone), le problème vient surtout de leur mode de vie et en particulier de leurs loisirs et leurs voyages. Par exemple, un simple voyage en avion à l’étranger peut considérablement aggraver votre bilan carbone. Si par exemple vous décidez de partir en vacances au Mexique, votre vol aller-retour émettra environ 2.4 tonnes d’équivalent CO2 (soit près d’un tiers de l’empreinte carbone annuelle moyenne d’un français).
Donc si votre but est d’être plus écolo, choisissez de partir en vacances plus près de chez vous, à des destinations accessibles en train par exemple. Non seulement vous économiserez, mais en plus vous protégerez la planète. Et puis, sachez que ce ne sont ni Mexico ni Phuket ou Sydney qui sont au top des 10 endroits à visiter en 2017 d’après Lonely Planet, mais bien Bordeaux, qui sera accessible en 2 heures grâce à la LGV depuis Paris. Bien sûr, rien n’interdit de partir en voyage en avion découvrir les merveilles de l’autre bout du monde, mais dans ce cas, suivez nos 5 conseils pour des vacances plus éco-responsables (et évitez les escales !).
En dehors des voyages, les loisirs ont aussi un impact important sur le plan environnemental. Ainsi, si votre dada c’est le motocross vous serez forcément plus polluant que si vous êtes un jardinier compulsif. Et si vous êtes accroc au surf par exemple, attention : les surfeurs émettent en moyenne 50% de plus qu’un individu lambda lorsqu’ils passent trop de temps dans leur voiture à chercher le bon spot. En bref, comme pour le reste, les mêmes conseils s’appliquent aux loisirs : évitez de sur-utiliser la voiture notamment !
5 – Vivre en communauté, partager, échanger
Enfin, pour réduire son impact environnemental, rien de tel que de vivre en communauté ! En effet, les personnes vivant seules polluent en moyenne plus que les familles et les ménages nombreux. La raison est simple : quand on est nombreux dans un logement, l’énergie dépensée pour chauffer ou éclairer le logement est partagée entre les individus. Quand on est seul, on pollue seulement pour soi. Les collocations sont donc une bonne idée pour réduire son impact environnemental !
Mais vivre en communauté, c’est aussi apprendre à partager et à échanger. C’est l’éternel exemple de la perceuse : presque tous les foyers en ont une, et plus de 99% du temps elle est rangée dans un placard sans être utilisée. Il serait largement plus rentable et plus écologique que des voisins n’achètent qu’une perceuse tous ensemble et se la prêtent le moment venu… Ou qu’ils louent ! Si l’économie du partage et l’économie collaborative se généralisait, cela représenterait d’énormes économies de ressources. Et on peut mettre en place la même idée avec le covoiturage, et bien d’autres choses !
Avec ces 5 gestes, on peut réduire drastiquement son empreinte carbone. Bien sûr, d’autres gestes sont importants : réduire ses déchets, bien les trier et participer au recyclage par exemple. Mais en termes d’efficacité pure, ces 5 gestes sont les plus efficaces. Par exemple, en réduisant ne serait-ce que de 30% son utilisation de la voiture, un français économisera 1 tonne de CO2 par an en moyenne. Pour arriver au même résultat en réduisant ses déchets, il faudrait par exemple réduire de 300 kg sa production annuelle de déchets plastiques (c’est-à-dire plus que ce qu’un français produit en un an) ! Autre exemple : se passer simplement de boeuf permettrait à un français d’économiser 600 kg de CO2 par an !
Voilà, vous savez tout. Avec ces 5 gestes pour être plus écologique, vous pouvez désormais mieux choisir comment mieux respecter la planète au quotidien.