Un récent rapport classe la France à la première place des pays ayant le système alimentaire le plus efficient du monde. Parmi les indicateurs observés : la durabilité écologique. Mais quels sont les pays dont l’agriculture est la plus écolo ? Décryptage.
L’alimentation est un enjeu majeur de la transition écologique : l’agriculture représente environ un quart des émissions de CO2, son empreinte sur les écosystèmes a des conséquences notables sur la biodiversité, elle a un impact sur la qualité des sols… À ce titre, comprendre quels sont les systèmes alimentaires les plus écologiques permet d’identifier les bonnes pratiques, de comparer les modèles, ce qui est essentiel pour la transition écologique.
Un récent rapport mené par The Economist Intelligence Unit et le Barilla Center for Food and Nutrition a mené l’enquête sur ce sujet. Ils ont comparé les modèles agricoles de 67 pays et ont comparé leurs résultats sur 3 indicateurs principaux : la qualité nutritionnelle, l’impact environnemental et la gestion des stocks (le gaspillage, les déchets…). Résultat ? La France disposerait du système agricole et alimentaire le plus efficient du monde, combinant de bonnes performances nutritionnelles, une agriculture relativement écologique et une bonne gestion des pertes et du gaspillage alimentaire. Mais quels sont les autres pays du classement ? Lesquels ont l’agriculture la plus écolo ? Creusons un peu.
Le classement des pays dont l’agriculture est la plus écologique
Le rapport analyse les systèmes agricoles des différents pays autour de 3 grands indicateurs, eux-même composés de plusieurs niveaux de sous indicateurs. Ces trois indicateurs sont : l’indicateur « durabilité » représentant la performance écologique du système agricole, l’indicateur « qualité nutritionnelle » qui étudie la capacité du système agricole à répondre correctement aux besoins nutritionnels des individus, et l’indicateur « gaspillage » mesurant comment le pays gère la question du gaspillage alimentaire, des déchets agricoles et alimentaires.
L’indicateur de durabilité est construit en analysant l’impact de l’agriculture sur l’eau, les sols et la qualité de l’air, en utilisant un certain nombre de sous-indicateurs. Par exemple, l’indicateur « eau » est composé de plusieurs sous-indicateurs, notamment : l’impact environnemental de l’agriculture sur l’eau, la durabilité de la pêche, l’accessibilité des ressources en eau, la durabilité des prélèvements d’eau pour l’agriculture,la gestion et le traitement des eaux… Au total, 21 indicateurs sont utilisés pour mesurer les différents impacts du système alimentaire sur l’environnement : émissions de CO2, empreinte au sol, bien-être anomal, diversification du système agricole, politique de lutte contre le changement climatique.
En étudiant cet indicateur de façon isolée, obtient donc un classement des différents systèmes agricoles en fonction de leur impact sur l’environnement. Alors, la France est-elle toujours bien classée sur cet indicateur ? Voici les pays du top 20.
1 | Autriche |
2 | Danemark |
3 | Israël |
=4 | Allemagne |
=4 | Pologne |
6 | Pays-Bas |
7 | Hongrie |
8 | Colombie |
9 | Irlande |
10 | République Tchèque |
11 | Belgique |
12 | Côte d’Ivoire |
=13 | Australie |
=13 | Japon |
=13 | Corée du Sud |
16 | Canada |
=17 | Suède |
=17 | Zambie |
19 | Cameroun |
=20 | France |
=20 | Rwanda |
Une agriculture écologique : c’est quoi ?
Ce classement regroupe des réalités agricoles très différentes, preuve qu’il n’existe pas un seul modèle pour une agriculture écologique.
L’Autriche, par exemple, qui est en tête du classement, est un des leaders de l’agriculture biologique en Europe et dans le monde (avec 23% de sa surface agricole utile). Elle dispose d’une agriculture très diversifiée, mêlant élevage et cultures végétales diverses. Ses politiques de bien-être animal sont parmi les plus avancées au monde.
Inversement, le Danemark, s’il a réduit considérablement son usage des pesticides depuis 30 ans, n’est pas extrêmement avancé sur le plan de l’agriculture bio : seuls 8% de sa SAU sont en bio, essentiellement dans des secteurs secondaires. L’élevage est un des produits les plus importants de l’agriculture danoise, qui mise à fond sur l’innovation technologique et sur le développement de grandes fermes productives.
On retrouve également dans le top des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Rwanda. Ces pays où l’agriculture est longtemps restée vivrière ont entrepris depuis une quinzaine d’année des transformations massives pour industrialiser l’agriculture, la rendre plus productive, plus moderne. Toutefois, cette modernisation s’est aussi accompagnée, par endroits, d’une vraie prise en compte des enjeux agro-écologiques : agro-foresterie du cacao, préservation et développement des pratiques agricoles durables… Si la situation est contrastée, elles ont globalement de bonnes performances.
L’agriculture française : durable et écologique ou pas ?
Quant à la France, elle se classe à la 20ème place sur l’indicateur durabilité. Elle affiche des performances très correctes sur les sujets liés aux sols, à l’air et au climat, notamment grâce à une agriculture productive. Elle est première sur la lutte contre le réchauffement climatique, ou sur la gestion de la propriété du foncier agricole. Mais ses résultats sur la qualité de l’eau sont contrastés : l’empreinte eau de l’agriculture française est assez forte, en particulier dans des zones qui sont de plus en plus soumises à la sécheresse.
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