Le prix des bières risque d’exploser à cause du réchauffement climatique, d’après une étude publiée dans la revue Nature Plants. Pourquoi ? À cause de la baisse des rendements agricoles. On vous explique.
La bière est la boisson alcoolisée la plus consommée dans le monde et également l’une des plus populaires en France. Pourtant, comme on vous l’expliquait déjà dans notre article « Ces 10 aliments menacés par le changement climatique« , la bière risque bientôt de devenir un produit de luxe, à cause de la montée des températures.
Une étude publiée en octobre 2018 dans la revue Nature Plants confirme ce phénomène : le prix des bières risque de fortement augmenter avec la montée des températures. En cause : la diminution des rendements agricoles liés aux changements du climat. Explication.
[box]Pour plus d’informations voir : Définition du réchauffement climatique[/box]
Réchauffement climatique, rendements agricoles et prix des bières
Pour fabriquer de la bière, on a besoin de céréales, en particulier l’orge. Ce sont ces céréales que l’ont fait fermenter pour produire de l’alcool. Aujourd’hui, le système agricole international permet de produire ces céréales en grande quantités à un coût relativement faible, ce qui permet de produire partout dans le monde une grande variété de bières.
Mais avec le changement climatique, tout cela pourrait être de plus en plus difficile. En effet, le réchauffement climatique fait baisser les rendements agricoles. Par exemple, en Europe ces dernières années, la sécheresse a fait baisser régulièrement, année après année, le rendements des céréales. En juillet 2018, la Commission Européenne a ainsi publié un rapport constatant une baisse de 2 à 5% sur les principales cultures de céréales en Europe notamment à cause des conditions météorologiques très chaudes de cette année.
Or, plus le réchauffement climatique va se renforcer, plus ces conditions météorologiques seront fréquentes et intenses. Il y aura donc plus de sécheresse, mais aussi plus de catastrophes climatiques comme les tempêtes qui peuvent détruire les récoltes. Globalement, cela risque de faire baisser assez significativement les rendements des céréales comme l’orge utilisées pour la fabrication de la bière. Ainsi, selon l’étude publiée dans Nature Plants, les rendements de l’orge pourraient baisser de près de 17% si l’on atteint les 2 à 3 degrés d’augmentation des températures. Même dans un scénario relativement optimiste, avec une augmentation des températures autour des 1.4 degrés, les rendement de l’orge baisseraient de 9%
Évidemment, dans ces conditions, le prix des céréales va augmenter, avec lui, le prix des bières.
Des bières plus chères dans un climat plus chaud
Selon l’étude, si les températures augmentent de 2-3 degrés, le prix des bières belges pourrait par exemple augmenter de 4.78 euros par litre, soit un prix pratiquement multiplié par 2 par rapport à la valeur moyenne actuelle de 2.46 euros par litre. Dans certains pays comme l’Irlande, le prix pourrait même augmenter de 193%.
Un climat plus chaud signifie donc des bières plus difficiles à produire mais aussi plus chères. Et encore, cette étude ne prend pas en compte les autres facteurs qui pourraient affecter le prix des bières (et des autres denrées alimentaires). En effet, dans un monde plus chaud, tout coûte plus cher : il est plus complexe de réfrigérer les denrées, de les transporter, de les conserver. Le prix des énergies risque lui aussi d’augmenter face à la nécessité de réduire nos émissions de CO2.
Le prix de la bière n’est donc qu’un symptôme d’un phénomène plus large : le réchauffement climatique va rendre toutes nos productions plus complexes et donc plus chères. À la fin, c’est le consommateur qui paiera cette addition.
Encore une preuve de la nécessité d’agir ensemble et dès maintenant pour réduire rapidement nos émissions de CO2 afin d’éviter les pires scénarios.