Le réchauffement climatique n’est pas qu’une question de thermomètre. L’augmentation des températures a de multiples conséquences sur les écosystèmes et le climat, et pourrait bien bouleverser la planète.
Lorsque l’on parle de réchauffement climatique, il est souvent difficile d’évaluer réellement les conséquences que cela peut avoir concrètement sur l’écosystème. On sait que les températures augmentent, et on parle même d’une augmentation de près de 2 degrés (jusqu’à 4,5 degrés selon les estimations les plus pessimistes), mais concrètement, qu’est-ce que cela représente ?
Un réchauffement climatique de 2 degrés, quelles conséquences ?
C’est une question que l’on se pose naturellement. Est-ce vraiment grave si les températures augmentent de 2 degrés ? Après tout, on observe régulièrement des hivers très froids, et des étés pluvieux, alors le climat ne serait-il pas plus clément avec 2 degrés de plus ? Evidemment, la réponse est non.
D’abord, il faut garder à l’esprit qu’en pensant ainsi, nous ne raisonnons qu’à l’échelle européenne. Cette année, en Inde, en Egypte ou en Iran, les vagues de chaleur caniculaires ont causé la mort de plus d’une centaine de personnes. Rien que dans le Maghreb, près de 800 personnes ont été hospitalisées à cause de la chaleur et de la déshydratation. En comptant l’Afrique, l’Asie du Sud, le Moyen Orient ou encore l’Amérique Latine, c’est plus des deux tiers de la planète qui est déjà affectée par des chaleurs dangereuses. Dans ces conditions, 2 degrés représentent une augmentation assez alarmante.
Et même sous nos latitudes, on se souvient de la canicule mortelle de 2003. 2 degrés de plus, cela signifie des canicules plus fréquentes et plus fortes.
Conséquences du réchauffement climatique : multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes
Surtout, le réchauffement climatique pourrait contribuer à l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Canicules, mais aussi tempêtes et tornades, inondations ou sécheresses, ou encore feux de forêt.
Certains analystes prévoient même que des cyclones pourraient avoir lieu dans le golfe persique, où ces évènements sont aujourd’hui inconnus. Le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan créerait des conditions favorables au développement de ces phénomènes météorologiques. Dans les zones où des tempêtes et des tornades sont déjà relativement courants, comme dans le Sud-Est des Etats-Unis, ils deviendraient plus violents et plus puissants, et causeraient des dommages plus forts.
Globalement, le changement climatique pourrait perturber les systèmes circulatoires du climat, et modifier le rythme des saisons. Des phénomènes globaux comme El Niño pourraient ainsi s’accentuer et se modifier, avec pour conséquence de transformer les conditions « normales » du climat. Ainsi, des été plus chauds et surtout plus secs favoriseraient les feux de forêts (comme on le voit actuellement en Californie). Ailleurs dans le monde, comme en Asie du Sud, les moussons pourraient se raréfier, et devenir plus tardives. Enfin, avec un climat plus chaud, l’évaporation des eaux augmente, et avec elle le risque de pluies diluviennes et d’inondations, notamment en Europe.
Enfin, l’une des conséquences du réchauffement climatique pourrait évidemment être la multiplication des incendies et des feux de forêts, notamment dans les zones de forêt sèches.
Changement climatique et biodiversité : quelles conséquences ?
Ces transformations auraient alors rapidement des conséquences sur la biodiversité. Si le changement climatique a lieu à son rythme actuel, il sera bien trop rapide pour que les espèces vivantes puissent s’y adapter correctement. Aujourd’hui déjà lorsque El Niño est fort, la faune locale est affectée. Les populations de poissons des côtes américaines diminuent fortement, et leurs prédateurs aussi (notamment les oiseaux). A grande échelle, les transformations climatiques pourraient donc affecter la biodiversité et faire disparaître de multiples espèces d’insectes, de plantes et d’animaux. Cela a déjà commencé dans les grandes barrière de corail ou dans certaines zones fragiles. Le premier mammifère disparu à cause du changement climatique était d’ailleurs un petit rongeur d’une Île de la Grande Barrière de Corail.
Les conséquences du réchauffement climatique sur les océans
Le réchauffement climatique a aussi des conséquences dramatiques sur les océans et l’écosystème marin. L’augmentation des températures et des concentrations en CO2 perturbent la vie des planctons, entraînent l’acidification des océans, et diminuent l’oxygénation des zones marines.
Pour en savoir plus, consultez notre article : les conséquences du réchauffement climatique sur les océans.
Ces changements ont-il des conséquences importantes sur notre façon de vivre ? Le décryptage du changement climatique continue dès Jeudi dans notre Dossier Spécial COP21.