La protection de l’environnement est un enjeu international de plus en plus important. Après la COP21, il est attendu des gouvernements qu’ils soient de plus en plus investis dans cette problématique. Mais quels sont les pays les plus actifs en matière de protection de l’environnement ?
Chaque année, depuis 15 ans, l’Université de Yale publie son Environmental Protection Index, où elle analyse près de 180 pays et leurs stratégies de protection de l’environnement. L’Environmental Performance Index (EPI) est construit par le calcul et l’agrégation de plus de 20 indicateurs reflétant les données environnementales au niveau national. Ces indicateurs sont regroupés en neuf catégories d’enjeux, chacun d’entre eux correspondant à deux objectifs principaux : la vitalité de l’écosystème (protection de l’écosystème, gestion des ressources, pollution) et la santé environnementale (l’impact de l’environnement sur la santé humaine).
Parmi les enjeux mesurés : la gestion des ressources en eau, l’agriculture, la gestion de la pêche, des forêts, mais aussi du changement climatique, de la biodiversité ou de l’air. Les pays sont notés de 0 à 100, 100 indiquant un pays dont la stratégie de protection de l’environnement est conforme à l’objectif écologique idéal, 0 indiquant un pays dont la stratégie en est la plus éloignée. Les détails de la méthodologie sont disponibles ici.
Retour sur les enseignements à tirer du rapport 2016, juste après la COP21 qui a placé les questions environnementales au devant de la scène médiatique et politique.
L’Europe et les pays du Nord : les champions de la protection environnementale
Premier constat notable cette année encore : ce sont les pays du Nord, scandinaves, qui sont les plus avancés en matière de protection de l’environnement. Comme pour la protection sociale et le système scolaire, ces pays trustent les premières place avec des scores proches du maximum.
Le top 5 compte ainsi 4 pays du Nord de l’Europe (FInlande, Islande, Suède et Danemark), suivis de la Slovénie, avec chacun des scores proches de 90/100. La raison de ces scores favorables ? Dans la plupart de ces pays, il existe des contraintes légales ou des accords obligeant l’Etat à s’engager sur les questions environnementales. Par exemple, la Finlande a promulgué une loi l’obligeant à atteindre près de 38% de son mix énergétique en renouvelables d’ici 4 ans. Tous les efforts sont donc mis en place de façon effective pour y parvenir.
Globalement, l’Europe domine ce classement, puisque le top 10 ne comprend que des pays européens, et le top 20 seuls 3 pays hors Europe (Nouvelle-Zélande (11ème) Australie (13ème), et Singapour (14ème)).
Les autres pays de l’OCDE comme le Canada (25ème) et les Etats-Unis (26ème) apparaissent plus tard dans le classement.
Les pays en développement et les émergents à la traîne pour la protection de l’environnement
Assez logiquement, les pays en développement et les grands émergents sont à la traîne, leur croissance économique étant encore trop dépendante des grandes industries et des énergies fossiles pour pouvoir amorcer une vraie transition écologique. Les mieux classés se situent en Amérique Latine avec l’Argentine (43ème) le Brésil (46ème) ou le Mexique (69ème).
Evidemment, la Chine est loin derrière, classée 109ème, suivie de l’Inde, 141ème. La fin du classement est occupée par une majorité de pays africains ou de pays en grandes difficultés économiques. Pour tous ces pays, le développement économique est une priorité plus forte que la protection de l’environnement. La promesse des pays développés de leur donner les moyens de mettre en oeuvre une transition écologique via le Fond Vert n’ayant pas encore été mise en place, leurs difficultés environnementales sont assez logiques.
De façon assez paradoxale, ce sont donc des pays très menacés par les questions environnementales et le changement climatique qui ont le moins de moyens pour lutter contre les problèmes environnementaux (voir notre article « Quels pays sont les plus menacés par le changement climatique » pour plus d’infos).
La France et la protection de l’environnement : du bon et du moins bon
Dans ce classement, la France s’en tire bien, puisqu’elle est classée 10ème, loin devant l’Italie (29ème) ou l’Allemagne par exemple (30ème). Néanmoins, sa gestion est loin d’être homogène. Malgré les polémiques sur le projet de loi biodiversité, l’enjeu de la biodiversité et de l’habitat est celui où la France s’en sort le mieux avec un score de 99.5. La qualité de l’eau est également excellente. Au niveau agricole, le développement des infrastructures « bio » a permis a la France de bien gérer le cycle du nitrogène et donc d’obtenir un bon score. C’est l’enjeu où la France a connu les meilleures améliorations depuis 10 ans.
En revanche, en matière de gestion des ressources halieutiques ou forestières, la France est plutôt en retard par rapport aux bonnes pratiques, et cela est visible notamment par la perte de couverture forestière et la diminution des stocks de poissons. Des progrès sont donc à réaliser dans ces domaines.
Une fois encore, on constate donc de gros écarts entre les pays et au sein des pays sur les questions de la protection de l’environnement. Les engagements de la COP21 sauront-ils lancer un mouvement de progrès dans ce domaine ? Rendez-vous l’an prochain pour découvrir les avancées réalisées en 2016.