La 28e édition de la Conférence des Parties sur le Climat, la COP28, arrive à grands pas et se déroule à Dubaï (Émirats arabes unis) du 30 novembre au 12 décembre 2023. À l’ordre du jour : financement de la transition écologique, fonds « Pertes et dommages », fin des subventions des énergies fossiles et développement des énergies renouvelables.
Pour la COP28 à Dubaï qui se déroulera en fin d’année 2023 l’objectif reste le même, faire en sorte que le réchauffement climatique ne dépasse pas la barre des +1.5 °C, mais avec pour crédo : « Énergie, Climat, Croissance ». Alors comment y arriver ? C’est justement le sujet de discussion de ces rendez-vous annuels entre les pays membres de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques).
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La COP28 marque une première étape importante pour les États. 8 ans après l’Accord de Paris à la COP21, les gouvernements nationaux devront rendre disponible leur premier bilan national qui décrit les avancées (ou non) des pays en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Et pour le reste, quels sont les sujets sensibles qui seront traités lors des négociations à Dubaï ?
Respecter la promesse des 100 milliards de dollars par an pour le climat
La crise écologique nécessite de la part des États des investissements conséquents afin d’adapter et d’atténuer les effets du réchauffement climatique sur les sociétés. Les pays du Nord s’étaient engagés à mobiliser chaque année 100 milliards de dollars pour les pays du Sud dès l’année 2020. Cette promesse a été faite il y a 14 ans à Copenhague, mais n’avait pas encore été atteinte selon les données de l’OCDE.
Les financements mobilisés ont connu une hausse notable en 2021, 89,6 milliards de dollars ont été réunis grâce à des fonds privés et publics. Cependant, “une nouvelle hausse est nécessaire pour atteindre l’objectif de 100 milliards USD qui avait été fixé pour 2020, mais les données préliminaires dont dispose l’OCDE indiquent que les pays semblent avoir atteint cet objectif en 2023”, a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann.
Un objectif sans doute validé pour 2023, mais qui doit l’être aussi dans le futur. Nombre d’observateurs souhaitent s’assurer que les pays du Nord respectent leurs promesses et qu’ils s’accordent pour augmenter ces aides dans les prochaines années.
Rendre opérationnel le mécanisme du fonds pour les pertes et les dommages
L’année dernière à Charm-el-Cheikh (Égypte) lors de la COP 27, les pays s’étaient accordés sur l’importance de créer un fonds, le fonds “pertes et dommages”, pour les pays les plus impactés par le changement climatique. Généralement, ce sont les pays en développement qui subissent de plein fouet, depuis des décennies déjà, des sécheresses, des cyclones et des inondations destructrices sur leur territoire.
L’idée derrière le fonds “pertes et dommages” est de reconnaître la grande responsabilité des pays développés dans la crise écologique. Les émissions de GES des pays du G20 représentent 75% de l’ensemble des émissions dans le monde. Ils ont donc une dette envers les autres pays, une dette écologique. Ces pays se doivent donc d’amortir en partie les pertes et dommages que les pays en développement ont subis, et vont subir dans le futur à cause du changement climatique.
Cela fait déjà plus de trente ans que ce mécanisme est l’objet de discussions entre les pays, et la COP28 devrait permettre en théorie d’avancer concrètement pour rendre opérationnel ce fonds pour les pertes et les dommages. Mais il ne faut pas être trop optimiste. Les récentes négociations en octobre 2023 menées par une délégation de pays du Nord et du Sud auront abouti à un texte non satisfaisant pour les pays du Sud, car non contraignant pour les pays du Nord. En d’autres termes, le texte n’obligera pas les pays du Nord à placer de l’argent dans ce fonds. Il reste encore de nombreuses étapes pour que ce fonds soit opérationnel.
Ce texte servira tout de même de base aux négociations qui se tiendront à Dubaï.
Mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles
Les combustibles fossiles (pétrole , charbon, gaz) sont les premiers responsables du réchauffement climatique. Ils représentent 75% des émissions de gaz à effet de serre. Et pourtant, les énergies fossiles demeurent des investissements encore privilégiés et fortement subventionnés par les États. Plus de 900 milliards d’euros ont été offerts en subventions par les États aux combustibles fossiles en 2022. Un montant jamais atteint jusqu’à présent.
La commission européenne de l’environnement appelle dans un communiqué de presse « à mettre fin de toute urgence à toutes les subventions directes et indirectes aux combustibles fossiles, tant au niveau de l’UE qu’au niveau national, dans les meilleurs délais et d’ici 2025 au plus tard ».
Les députés européens à l’origine de la résolution en vue de la COP28 encouragent également les autres pays à prendre les mêmes dispositions afin de couper les financements aux projets climaticides.
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Développer les énergies renouvelables
La sortie des énergies fossiles d’ici à 2050 nécessite une grande réorganisation pour les États. L’économie mondiale est prise à la gorge par une dépendance aux énergies fossiles. La COP28 sera l’occasion pour les pays de s’accorder sur un objectif commun, celui de tripler la capacité de production des énergies renouvelables d’ici 2030 pour satisfaire la demande mondiale et remplacer les énergies fossiles.
En parallèle, les pays devront s’assurer que des politiques de sobriété énergétique sont effectives sur leur territoire et que l’énergie est judicieusement utilisée.
Photo officielle de la COP28 Dubaï.