Pourquoi l’économie de marché a-t-elle du mal avec la prise en compte de l’écologie ? Pourquoi les acteurs économiques et politiques ne donnent-ils pas plus d’importance aux questions environnementales ? La raison se trouve peut-être dans la structure même de notre marché.
À l’heure actuelle, l’écologie est unanimement reconnue comme une priorité politique. À chaque élection, pratiquement tous les candidats revendiquent une posture écologique et prétendent mettre en place une politique supposée lutter contre le réchauffement climatique, limiter la dégradation des écosystèmes, préserver les ressources naturelles ou encore la biodiversité.
Pourtant, dans les faits, les choses n’avancent pas. Chaque année, les émissions de CO2 globales continuent d’augmenter, peu de progrès sont faits en matière de réduction des déchets ou encore de préservation de la biodiversité. Les transports durables restent marginaux, l’engagement des entreprises à travers leurs politiques RSE est bien insuffisant : bref, on a l’impression de stagner. Même les citoyens, quand ils pensent être « écolo » ont en réalité du mal à passer à l’acte quand il s’agit de consommer plus responsable ou de renoncer à certaines pratiques polluantes.
Mais pourquoi ce paradoxe ? Pourquoi l’écologie qui est au coeur des discours politiques, citoyens ou corporate est-elle presque toujours reléguée au second plan dans la réalité ? Et si tout cela était lié à la structure même de notre système économique et social ? Creusons un peu.
L’économie de marché : le modèle économique dominant
De manière générale, le système économique mondial peut être qualifié de ce qu’on appelle une « économie de marché ». En gros, une économie de marché est un système économique dans lequel les décisions (vendre, acheter, produire, consommer) sont prises à partir de la confrontation de l’offre et de la demande dans un marché où les acteurs sont libres. Dans une économie de marché, des acteurs (entreprises, individus…) produisent des biens, et des consommateurs les achètent. Les prix de ces bien (mais aussi le montant de la monnaie, les salaires…) sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande : plus un bien est recherché, plus il est cher, en résumé.
En théorie, dans une économie de marché, le système s’équilibre de lui même car les individus prennent des décisions rationnelles, utilitaristes (on appelle ça le modèle de l’équilibre général). Si un producteur vend un bien trop cher, personne ne l’achètera (la demande baisse) et le producteur, rationnel, sera obligé d’ajuster son comportement (baisser son prix) pour vendre à nouveau. Toujours en théorie, ce système produit une situation économique optimale dans la mesure où les décisions des acteurs sont rationnelles. Tout le monde a intérêt à travailler (pour gagner de l’argent), à produire quelque chose d’utile (que les gens vont acheter), à un prix raisonnable, chacun travaille et bénéficie du travail des autres… Bref, tout le monde y gagne. Mais pour ça, il faut que chaque individu soit libre de prendre ses décisions : il faut la libre concurrence, la libre circulation, le libre commerce…
La généralisation de l’économie de marché et le problème de l’écologie
Ce système, fondé sur les idées d’économistes libéraux à partir des 18 et 19ème siècles, a été adopté un peu partout dans le monde. Ainsi, progressivement, la majorité des pays du monde (Europe en tête) ont abaissé leurs barrières douanières, libéralisé leurs économies, donné plus de libertés aux entreprises et aux entrepreneurs, en considérant qu’en maximisant ainsi la production économique on maximiserait le bien-être global.
Et ça a plutôt bien fonctionné. Sans aucun doute, la généralisation de l’économie libérale a produit une grande quantité de richesses économiques. Elle a contribué au développement majeur de l’humanité depuis deux siècles, elle a contribué à faire émerger de nombreuses innovations dans de très nombreux domaines. L’industrie et l’agriculture se sont modernisés et cela a permis de nourrir et de subvenir aux besoins d’un nombre toujours plus important d’individus, de faire baisser la pauvreté, la faim dans le monde…
Mais cela a aussi, incidemment, produit des conséquences négatives sur l’environnement (entre autre) : pollution, réchauffement climatique, dégradation de la biodiversité. On sait depuis les années 1980 au moins que ces problématiques vont remettre en cause la capacité de nos systèmes économiques à produire, voire à survivre. Pourtant, nous continuons sur la même voie. Pas très « équilibré » ni « rationnel », non ? Tout se passe comme si le système économique, durant 40 ans, avait été incapable de prendre en considération la contrainte écologique et de s’y adapter, alors que la capacité d’adaptation est en théorie l’intérêt même d’une économie de marché.
Il semble en fait que l’économie de marché se régule bien uniquement quand il s’agit d’ajustements de court terme comme les prix, les taux d’intérêt ou les salaires. Par exemple, s’il y a peu de liquidités (d’argent) en circulation sur le marché (dans les réserves des banques par exemple) et que de nombreuses acteurs veulent emprunter de l’argent, les taux d’intérêt montent. Il devient alors plus dur d’emprunter, ce qui fait baisser la demande et régule le taux. Inversement, si on a beaucoup d’argent en circulation et comparativement peu d’acteurs prêts à emprunter investir dans des projets, alors les taux baissent. Idem pour les prix, ou encore les salaires. En résumé : tout ce qui représente un coût quantifiable s’ajuste généralement assez bien dans une économie de marché.
Mais l’économie de marché semble avoir du mal à prendre en compte les enjeux de plus long terme, surtout quand ils sont non monétaires, comme l’écologie. Prenons un exemple. Les émissions de CO2 sont à la hausse, on sait qu’elles dérégulent le climat au point que cela met en danger nos sociétés, et pourtant tous les acteurs économiques continuent à augmenter leurs émissions de CO2 d’année en année, en consommant des énergies fossiles. À première vue, ce n’est pas très rationnel. Et pourtant, dans une économie de marché, c’est logique.
Le problème de la prise en compte des enjeux écologiques dans l’économie de marché
D’abord parce que dans la réalité, les individus ne sont jamais 100% rationnels. On le voit très bien au quotidien : une personne souhaitant perdre du poids pour préserver sa santé peut malgré tout craquer sur un tiramisu à la fin d’un repas déjà bien garni, alors que rationnellement, elle devrait s’en passer. Mais c’est assez logique : autant il est facile d’évaluer rationnellement un phénomène qui nous touche immédiatement (comme le fait de se brûler quand on touche une casserole chaude) autant cela devient plus compliqué lorsqu’on parle de phénomènes diffus se déroulant sur un temps long. Un tiramisu ne fait pas prendre du poids, c’est la répétition de l’action dans le temps qui engendre in fine le problème. Et c’est la même chose pour les problèmes écologiques : 1 tonne de CO2 dans l’atmosphère ne change rien, c’est leur accumulation qui créé le problème. L’incitation à agir de façon rationnelle est donc moins évidente car le problème lui même se perçoit moins bien. Ces biais dans la prise de décision sont un thème de recherche fondamental de l’économie comportementale.
D’autre part, dans une économie de marché, les acteurs économiques sont soumis à une logique de coût. On l’a vu, ce qui créé les ajustements dans une économie de marché, ce sont les prix (donc les coûts). Les données sur lesquelles se basent les acteurs pour choisir sont donc essentiellement des données monétaires : combien coûte ma main d’oeuvre, combien coûtent mes ressources, à quel prix je peux vendre, quel est mon bénéfice… Alors évidemment, comme la crise écologique ne coûte rien à ces acteurs économiques (entreprises, consommateurs…), en tout cas pour l’instant, cela n’affecte pas leurs capacités ou leurs gains. Là encore, l’incitation à changer de comportement est faible. Et c’est même pire que ça. En effet, bien souvent, adopter un comportement écologique représente un coût (en tout cas au départ). Par exemple, choisir des matières premières de qualité, cultivées durablement, est souvent plus cher pour les entreprises de l’agro-alimentaire. L’interêt collectif à long terme (l’écologie) est donc contradictoire avec l’intérêt financier (et parfois social) à court terme.
Voir aussi : Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire – ESS
L’écologie : un dilemme du prisonnier dans une économie de marché
De fait, la prise en compte des enjeux comme l’écologie dans une économie de marché se traduit par une sorte de système global de dilemmes du prisonnier. Le dilemme du prisonnier est un concept de la théorie des jeux décrivant une situation où des joueurs auraient intérêt à coopérer, mais où, individuellement, en l’absence de communication et de concertation, chacun à intérêt à trahir l’autre. L’exemple classique du dilemme du prisonnier est une situation où deux complices d’un crime sont retenus par les autorités séparément, sans possibilité de se concerter . Les autorités n’ont pas assez d’éléments pour condamner les deux suspects à de lourdes peines : s’ils ne disent rien, ils prendront 2 mois de prison. Mais les autorités offrent un marché à chacun des prisonniers : une remise en liberté contre la dénonciation de leur complice, qui prendra alors une lourde peine de 5 ans. Ou alors une peine modérée de 2 ans chacun s’ils se dénoncent tous les deux. Chaque prisonnier ne peut pas savoir si l’autre le dénoncera.
On voit bien à travers cet exemple qu’en théorie, les prisonniers auraient intérêt à ne rien dire tous les deux : ils seraient alors dehors au bout de 2 mois. Mais comme aucun ne sait ce que va faire l’autre, chacun est devant un dilemme : s’il ne dit rien et que l’autre le dénonce, il prendra 5 ans. S’il dénonce son complice et que ce dernier ne dit rien il sera libéré. Et s’ils parlent tous les deux, alors ils ne prendront que 2 ans. Dans cette situation le choix rationnel est donc de dénoncer, même si on risque alors de prendre 2 ans au lieu de seulement 2 mois si chacun se taisait.
Le dilemme du prisonnier illustre la façon dont parfois les intérêts individuels et l’intérêt collectif ne convergent pas exactement, et cela s’applique très bien au problème de l’écologie. À long terme, chaque acteur individuel a intérêt à coopérer en adoptant une attitude écologique : c’est le seul moyen d’éviter une crise globale. Mais individuellement, cette action a un coût : changer de modèle de production, aller vers les énergies renouvelables, ne plus vendre des produits polluants même s’ils sont demandés par les consommateurs… Rien ne permet de savoir ce que vont faire les autres acteurs : vont-ils s’engager pour l’écologie ou ne rien faire ? Si je suis le seul acteur à m’engager, alors je risque de perdre des parts de marché car mes coûts augmenteront et je ne serais alors plus concurrentiel. À terme, je peux même faire faillite. Individuellement, sans être sûr de ce que les autres feront, le choix le plus rationnel est donc de ne rien faire.
Le marché, l’écologie et la rentabilité
Finalement, dans une économie dirigée par des logiques de coût et de concurrence, les acteurs économiques qui doivent rester compétitifs, ne s’engagent dans des pratiques écologiques que lorsque celles-ci deviennent rentables. Le marché des énergies renouvelables par exemple, s’est développé parce que le prix des énergies fossiles commençait à monter et que l’on a cherché des solutions alternatives. Avec les subventions publiques accordée aux énergies renouvelables, qui ont permis d’investir, on a mis au point des systèmes de plus en plus efficients. Les énergies renouvelables sont alors devenues progressivement de plus en plus rentables et un marché s’est créé. Le marché de l’agriculture biologique est un autre exemple. Le modèle de l’agriculture biologique existe depuis les années 1920 mais il est longtemps resté peu rentable face à l’agriculture productiviste. Dans les années 1970, le modèle de l’agriculture biologique s’est institutionnalisé, mais il a continué à progresser très lentement : l’agriculture biologique coûte plus cher et trouve donc difficilement sa clientèle. Aujourd’hui, même si de plus en plus de consommateurs sont prêts à payer plus cher pour une agriculture biologique, cette dernière ne représente encore que 5-6% des parts de marché de la consommation alimentaire en France.
Les marchés « écologiques » ne se développent donc apparemment que lorsque le seuil de rentabilité est proche d’être atteint. Or, puisque la crise écologique ne coûte pas grand chose aux acteurs économiques, ce seuil est rarement atteint et quand il finit par l’être c’est bien souvent grâce à un phénomène externe au marché : une crise géopolitique, une subvention publique, une taxe…
La question de la régulation écologique de l’économie de marché
Certaines écoles d’économistes estiment pour toutes ces raisons que pour mieux prendre en compte les phénomènes de long terme comme l’écologie et pour pallier le manque d’information, de concertation et de données sur le marché, ce sont les pouvoirs publics qui doivent avoir un rôle de régulateur. Ce serait à l’Etat de faire en sorte, par exemple, de répercuter le coût des produits polluants sur les producteurs (selon le principe du pollueur-payeur) ou encore d’établir des régulations qui interdisent certaines pratiques, ou encore en créant des taxes comme la taxe carbone qui s’appliquerait à tous. En théorie, l’idée fonctionne très bien : on taxe les produits polluants, ce qui doit par contraste rendre les produits moins polluants plus compétitifs. L’idée est d’ajuster l’économie de marché en intégrant les coûts écologiques aux coûts monétaires des actions économiques.
Pourtant, alors même que la demande des citoyens sur l’écologie n’a jamais été aussi forte, les gouvernements prennent en réalité assez peu de mesures de régulation allant dans le sens de l’écologie. Une part assez restreinte des ressources financières publiques va vraiment à l’écologie.
Écologie : réguler dans un monde concurrentiel
Là encore, il se peut qu’une partie du problème soit liée à notre système économique. En effet, l’un des rôles essentiels des gouvernements (le rôle pour lequel ils sont mandatés par les citoyens qui les élisent) c’est de maintenir un système économique bénéfique pour leur pays : un système qui créé de l’emploi, de la richesse, du bien-être et du confort. Aujourd’hui, même si les citoyens ont à coeur l’écologie, ils ont aussi à coeur de conserver leur emploi, leur confort, leur niveau de vie. On voit bien que les attentes des citoyens sur ces sujets sont paradoxales : en septembre 2019, un sondage mettait la protection de l’environnement en tête des préoccupations des Français (à 52%). Deux semaines plus tard, dans un autre sondage, 61% des Français déclaraient prioritaire pour l’Etat de baisser la fiscalité écologique. Difficile de faire plus contradictoire. Dans ce contexte le rôle de l’Etat est un peu ambigu : il doit réguler l’économie de marché, mettre en place des taxes écologiques, des régulations, des interdictions, et à la fois, il doit garantir la pérennité du système économique, préserver les emplois, le pouvoir d’achat, la compétitivité.
Or là encore, faire les deux dans un système économique mondialisé et concurrentiel est difficile. Pour un pays, seul, établir une taxe carbone suffisamment lourde pour avoir un impact sur ses émissions de CO2 reviendrait à perdre en compétitivité. Donc à perdre des emplois à terme et probablement en pouvoir d’achat. D’ailleurs, certaines études ont montré que les tentatives de taxation carbones mises en place dans l’OCDE avait eu entre 1992 et 2008 un impact négatif sur la compétitivité de nombreuses entreprises dépendantes de l’énergie, notamment quand la taxe est mise en place dans des pays qui sont importateurs. D’autres études ont montré que les régulations environnementales en général avaient un impact négatif sur la compétitivité des entreprises.
Evidemment, les régulations écologiques n’ont pas qu’un effet négatif sur l’économie : elles permettent aussi de faciliter la transition vers de nouveaux modèles de production, permettant ainsi d’accéder à de nouveaux marchés, donc de créer parfois des emplois. C’est ce qu’a démontré un rapport publié par des chercheurs de la London School of Economics dans la Review of Environmental Economics and Policy. La Banque Mondiale fait le même genre de conclusions dans son rapport sur le sujet. Mais les conditions pour que les politiques écologiques aient un effet positif sur l’écosystème et sur l’économie en même temps sont difficiles à réunir. Financer la transition par la dette ? Difficile dans le système monétaire international. Taxer ? Difficile dans un contexte concurrentiel.
La difficulté du consensus international
Les gouvernements sont en quelque sorte face au même dilemme du prisonnier que les autres acteurs économiques : ils ne peuvent pas agir seuls sans remettre en cause la compétitivité de leur économie. Pour éviter l’impasse, il faudrait alors être capable d’établir un consensus international. Si tous les pays du monde étaient capables de se mettre d’accord sur une politique économique globale intégrant dans les coûts économiques les externalités environnementales et sociales, alors l’économie de marché pourrait se réguler et mieux prendre en compte l’écologie, sans qu’un pays, seul, doive sacrifier sa compétitivité.
Mais là encore, la difficulté est immense. Comment pousser près de 200 pays aux intérêts divergents à se mettre d’accord sur des mesures aussi globales et contraignantes ? Par exemple, comment exiger des pays en développement, qui doivent encore gérer la faim, l’extrême pauvreté et la précarité sanitaire, de renoncer aux sources d’énergie bon marché qui leur permettent de se développer ? Comment pousser Etats et entreprises à arrêter ou limiter l’exploitation de certaines ressources alors même que des milliers d’emplois en dépendent ? Toutes les négociations internationales font l’objet de rapports de force et d’oppositions sur ces sujets. Au coeur de l’Accord de Paris sur le climat par exemple, on trouve la question du financement : comment les pays développés, qui sont les premiers responsables historiques de l’augmentation des gaz à effet de serre, doivent financer la transition dans les pays en développement ?
Pour toutes ces raisons, il est très difficile d’obtenir un consensus international suffisamment ambitieux pour qu’une politique écologique globale soit mise en place. Dans l’histoire, très peu de négociations sur ces sujets ont réellement abouti. Le seul exemple véritablement probant est celui du Protocole de Montréal sur la couche d’ozone qui a permis l’interdiction progressive des CHC (chlorofluorocarbures). Mais dans ce cas, toutes les conditions économiques étaient réunies : les CFC avaient déjà une alternative viable (les HFC ou Hydrofluorocarbures), l’enjeu économique était faible, peu d’emplois étaient menacés… Par ailleurs, vingt ans plus tard, on a constaté que le remplacement des CFC par les HFC n’avait pas que des aspects positifs : les seconds ayant un pouvoir de réchauffement 53 fois plus important que le CO2, ils participent massivement au réchauffement climatique. Et une autre conférence internationale (celle de Kigali) a du être lancée pour régler ce nouveau problème : pour l’instant sans succès.
L’écologie face à la complexité
En fait, tout cela illustre l’un des grands paradoxes de l’écologie. Alors qu’en théorie, l’écologie paraît simple (il suffirait de se mettre d’accord pour consommer moins et autrement) sa mise en place réelle est autrement plus complexe. L’écologie est en compétition permanente avec d’autres enjeux, notamment économiques et sociaux. Et puisque le système international, libéral et concurrentiel par nature rend très difficile la concertation et la coopération, l’écologie se trouve bien souvent mise à l’arrière plan de considérations plus immédiates, plus monétaires.
La situation semble alors quelque peu verrouillée… Toutes les solutions réellement efficaces face à la crise écologiques semblent irréalistes dans un tel contexte. Trop de blocages et d’inerties sont inhérents à la structure économique et politique internationale pour que la coopération puisse réellement émerger sur le thème de l’écologie. En même temps, changer ce système à la racine semble aussi bien idéaliste : cela nécessiterait encore un consensus international et une transformation massive de nos structures juridiques, économiques et sociales. Et même si un ou plusieurs Etats décidaient seuls de se lancer dans un révolution économique, leur poids serait sans doute insuffisant pour infléchir la dynamique du reste du monde (en admettant qu’ils s’en sortent sur le plan économique).
Les marges de manoeuvre sont donc finalement assez limitées : des réformes de surface sont possibles, comme la mise en place de légers incitatifs financiers et fiscaux, ou des régulations peu contraignantes. C’est le cas par exemple des éco-taxes ou éco-participations, des essais récents sur la taxe carbone ou encore des accords internationaux comme l’Accord de Paris… Mais cela est pour l’instant bien trop insuffisant pour résoudre quoi que ce soit à la crise environnementale. Parviendra-t-on à un engagement plus global, plus profond et collectif permettant de traiter cette crise ? C’est la grande question qui reste aujourd’hui en suspend.
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