Pour répondre au problème du changement climatique, la COP21 était organisée à Paris à partir du 30 novembre 2015. Cette année, la COP22 prend la suite à Marrakech. Mais qu’est-ce que représentent réellement ces négociations climatiques ? Comment en est-on arrivé là ? À quoi tout cela sert-il vraiment ?
Si vous avez suivi en 2015 notre Dossier COP21, vous savez désormais ce qu’est le réchauffement climatique, pourquoi l’homme est responsable du changement climatique, et les conséquences de ce changement sur nos écosystèmes et sur la société. La COP21, tout le monde l’a bien compris, était un Sommet réunissant les dirigeants de la quasi-totalité des pays du monde pour tenter de trouver un accord pour mieux répondre au problème du changement climatique. Et cette année, les négociations continuent avec la COP22. Mais alors, à quoi servent ces négociations exactement ? Retour sur l’histoire des négociations climatiques.
La prise en compte de l’environnement et du climat dans la politique mondiale
La préservation de notre éco-système est une question qui s’est posée relativement tard dans l’histoire moderne. Jusque dans les années 1960, la protection de l’environnement était surtout synonyme de protection de la vie sauvage, ou de la lutte contre la pollution des eaux et de l’air. L’idée que les actions humaines pouvaient avoir un effet de long terme sur l’environnement et le modifier durablement comme le réchauffement climatique était quelque chose d’assez peu connu.
C’est dans les années 1960 que plusieurs livres et études vont mettre en évidence l’impact de l’Homme sur la nature. Silent Spring de Rachel Carson en 1962 va émettre les premiers doutes sur l’utilisation des engrais chimiques, le Club de Rome en 1968 va fonder un groupe de recherche qui étudie les effets des activités humaines sur l’environnement.
En une quinzaine d’année, l’environnement devient un véritable problème politique et fait partie intégrante du débat public. La première candidature écologique à l’élection présidentielle en France aura d’ailleurs lieu peu de temps après, en 1974 avec René Dumont.
Pour répondre à cet enjeu, le gouvernement suédois propose d’organiser en 1972 le 1er « Sommet de la Terre », où sera créé le Programme des Nations Unies sur l’Environnement (PNUE), afin de réfléchir à des solutions face aux problèmes environnementaux.
Dans les années suivantes, les dirigeants mondiaux vont commencer à mettre en place des accords pour protéger la planète. La « Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Menacées » est signée en 1973, la « Convention de Carthagène sur la Pollution Marine » en 1883, ou encore le « Protocole de Montreal pour la Protection de la Couche d’ozone » en 1987. Ce n’est qu’en 1988, plus de quinze ans après Stockholm, qu’est créé le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) pour étudier l’évolution du climat constatée par les météorologues : le réchauffement climatique.
Histoire des négociations climatiques et des COP : de 1992 à la COP22
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, la connaissance des problèmes environnementaux s’améliore. La Convention mondiale sur l’Environnement de l’ONU publie en 1988 le rapport Bruntland sur le développement durable, et en 1990, le GIEC livre son premier rapport sur les risques du réchauffement climatique.
En 1992 (pour les 20 ans du Sommet de la Terre) est organisé le Sommet de Rio, où les dirigeants mondiaux vont encore une fois se réunir pour chercher des solutions à la préservation de l’environnement. C’est à ce sommet qu’est créée la « Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique » autour de 154 pays, dans le but d’agir pour réduire le changement climatique. Trois ans plus tard, les parties signataires se réunissent à Berlin pour réfléchir à de nouveaux accords et solutions et ont renouvelé ces réunions une fois par an depuis (deux fois en 2001). On appelle ces réunions les Conférences des Parties, ou Conferences of the Parties (COP).
En 2015 a eu lieu la 21ème, la COP21 à Paris, où a été signé l’Accord de Paris. Les Etats se sont engagés à réduire leurs émissions de CO2 de manière à ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique. À la COP22, ils devront préciser comment ils vont s’y prendre.
COP3, COP15, COP21 : qu’ont fait les politiques pour le climat depuis 25 ans ?
Depuis la 1ère COP, les négociations climatiques ont permis plusieurs pas importants dans la politique internationale du climat et l’environnement.
En 1997, la COP3 a permis la signature du Protocole de Kyoto, qui prévoyait que les Etats signataires diminuent leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% d’ici 2012 par rapport à leurs niveau de 1990. Près de 185 Etats ont signé ce protocole qui est entré en vigueur en 2005. A partir de 2001 et de la COP7 de Marrakech, des essais de marché du carbone ont été mis en place avec pour objectif de permettre aux entreprises de réduire leurs émissions de CO2. En 2010, la COP16 de Durban a donné lieu à la mise en place d’un Fond Vert qui aide à financer la lutte contre le réchauffement climatique et l’adaptation au changement climatique dans les pays les plus pauvres.
Les différentes COP ont permis, chacune à leur manière, de faire évoluer un peu les règles et la prise de conscience en matière de climat. Bien sûr, il reste encore énormément de travail à accomplir pour agir concrètement sur le réchauffement climatique.
L’enjeu de la COP21 était de parvenir enfin à un accord contraignant qui mette réellement les pays sur la voie de la réduction des gaz à effet de serre. Ce fut donc un succès, puisque l’Accord de Paris a été signé et il engage près de 200 Etats dans la réduction de leurs émissions. Mais si l’Accord est entré en vigueur le 4 novembre 2016, il reste encore à définir comment il sera mis en place concrètement. Ce sera tout l’enjeu de la COP22, qui s’annonce de ce fait encore plus déterminante.
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Crédit image : Kyoto CO2 sur Shutterstock.