Une nouvelle étude confirme le rôle crucial que jouent les activités humaines dans le réchauffement climatique. Et les chiffres sont alarmants : d’après cette étude, l’Homme multiplie la vitesse du changement climatique par 170.
Depuis que le changement climatique actuel a été identifié par les scientifiques, une questions est demeurée constante dans le débat public : le réchauffement climatique est-il vraiment d’origine humaine, où est-il un phénomène naturel ? L’écrasante majorité des scientifiques s’accordent à dire que le réchauffement climatique actuel est largement causé par les activités humaines. Néanmoins, certains, qui doutent du rôle que l’Homme peut jouer dans ce phénomène, prétendent au contraire que le réchauffement climatique est un phénomène naturel, causé par le rayonnement solaire, les forces géologiques ou biosphériques.
Comme dans toute controverse scientifique, des questions subsistent et sont entretenues par certains scientifiques. L’Homme est-il vraiment responsable du changement climatique ? Peut-il vraiment y faire quelque chose ? Et s’il y contribue, dans quelle mesure, quelle est sa part de responsabilité ? Sur ces questions, les « climato-sceptiques » ont voulu instiller le doute, remettre en cause les travaux des climatologues. Mais désormais, une étude de grande ampleur apporte toutes les réponses.
Les causes naturelles du réchauffement climatique : quasi-inexistantes
L’étude publiée par Owen Gaffney et Will Steffen (ancien directeur de d’Université Nationale Australienne et de la Commission Australienne du Climat) a voulu résoudre une équation simple : parmi tous les facteurs qui peuvent influencer le climat (les facteurs astronomiques, géologiques, biosphériques et humains) lesquels sont les plus importants, et dans quelle mesure ?
Pour cela, les chercheurs ont mesuré l’influence des différents facteurs naturels ayant un effet sur les températures avant le début de l’influence industrielle (les années 1800). D’après les résultats de l’étude, les facteurs atmosphériques, géologiques et les mécanismes internes aux écosystèmes terrestres auraient une influence assez faible sur le climat depuis au moins 7 000 ans. Mais plus étonnant : ils auraient plutôt contribué à faire baisser la température, à un rythme d’environ 0.01 degré par siècle. Cela confirme d’autres études qui avaient déjà identifié que, selon les tendances naturelles, le climat devrait plutôt se refroidir (le cycle de l’énergie solaire notamment, est en baisse).
En résumé : sans l’Homme, les températures devraient baisser, et pourtant elles augmentent. Et grâce aux données disponibles, les chercheurs ont pu calculer à quel point l’activité humaine influençait le climat.
Le climat bouge 170 fois plus vite à cause de l’être humain
Depuis que l’Homme a commencé à avoir une influence significative sur le climat, les choses ont changé. D’abord, la température ne diminue plus. Au contraire, elle augmente. Et elle augmente très vite.D epuis les années 1800, la température a augmenté en moyenne de 0.7 degré par siècle. C’est donc un rythme de transformation 70 fois plus rapide que précédemment dans l’histoire. Mais le plus étonnant, c’est que ce changement a lieu dans le sens inverse de ce que les phénomènes naturels devraient produire !
Et depuis quelques années, les choses s’accélèrent. Dans les 45 dernières années, les températures ont augmenté en moyenne de 0.017 degrés par an. Dit comme cela, cela paraît peu. Mais en réalité, si la tendance se poursuit, cela donnerait une moyenne de 1.7 degrés d’augmentation par siècle … soit un rythme 170 fois plus élevé que ce que le cycle naturel pouvait laisser prévoir. Et encore une fois, il faut préciser que ce rythme devait en principe avoir lieu dans le sens inverse !
L’équation de l’Anthropocène : ce qui cause le réchauffement climatique
Grâce à ces travaux, les chercheurs ont identifié une équation simple qui résume notre époque et la façon dont elle influence la transformation du système terrestre. C’est l’équation de l’Anthropocène. Elle peut s’écrire ainsi : (avec A comme forces astronomiques, G comme forces géologiques, I comme forces biosphériques internes à l’écosystème de la terre, et H comme l’influence de l’Homme)
Ou plutôt, puisque les forces « naturelles » tendent à avoir un impact négligeable sur la transformation de l’écosystème, elle peut s’écrire ainsi :
Derrière cette équation apparemment abstraite, ce qu’il s’agit de dire c’est que c’est l’Homme qui transforme le climat et l’écosystème. Et l’Homme, ce H dans l’équation, c’est une fonction de 3 paramètres essentiels. La population (P), la consommation (C) et la technologie (T, qui correspond surtout à nos consommations d’énergie).
Cela confirme donc ce que toutes les données disponibles nous disent déjà. Nous détruisons notre climat, et ce pour une raison principale : nous consommons trop de ressources et d’énergie. Et comme nous sommes aussi très nombreux, cette surconsommation a un impact énorme sur notre planète. Tellement énorme que notre ère géologique est désormais appelée par les experts … l’Anthropocène. L’ère de l’Homme. Mais vue la vitesse à laquelle nous détruisons notre planète, on peut se poser la question suivante : pour combien de temps encore ?
[box]Sources :
Owen Gaffney et Will Steffen, L’équation de l’Anthropocène, SAGEPUB, 2017
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