Chaque mardi, Youmatter revient sur l’actualité RSE en brèves. Cette semaine, pour Noël, on s’est focalisé sur les bonnes nouvelles ! (enfin presque)
Le fil de l’info
🎄72% des Français accordent de l’importance aux fêtes de fin d’année. 61% d’entre eux considèrent qu’il s’agit d’un moment de convivialité pour se retrouver avec son entourage proche. Mais seuls 41% des Français associent les fêtes de fin d’année à une période à fort impact environnemental selon l’Ademe. 🎅Or, derrière la « magie » de Noël, il y a bien un revers écologique et social (désolée pour ceux qui croyaient encore au Père Noël). 🧸Chaque année, plus de 10 millions de jouets sont vendus en France, dont 80% sont fabriqués à l’autre bout du monde. La plupart sont utilisés moins de 8 mois. Cela génère tous les ans plus de 100 000 tonnes de déchets, dont moins de 20% seront réellement recyclés. 🎁 Pour autant, si 47% des Français déclarent privilégier les cadeaux éco-responsables (via notamment la seconde main) et locaux, les grandes plateformes comme Amazon restent privilégiées pour les achats de Noël, notamment dans le cadre du Black Friday selon CJ Research Hub 🏊♂️ On nage en plein paradoxe de Noël !
Bonne nouvelle pour les baleines
Après cinq mois de détention, Paul Watson vient d’être libéré par les autorités danoises et ne sera pas extradé vers le Japon. Le fondateur de Sea Shepherd, avait été arrêté le 21 juillet au Groenland pour alors qu’il était en escale pour ravitailler son bateau en carburant. Il était visé par un mandat d’arrêt international émis par les autorités nippones en raison d’activités contre la chasse à la baleine en Antarctique et qui auraient causé des dommages et des blessures en 2010. Mais pour Paul Watson, c’est surtout sa dénonciation des pratiques illégales de la chasse à la baleine qui pose problème au Japon. Sa libération est donc une très bonne nouvelle pour le militantisme écologique et elles sont rares ! Joyeux réveillon Paul Watson 🐋
Plaisir d’offrir, joie de réutiliser
C’est une tendance de plus en plus forte en France, la seconde main s’installe jusque dans les fêtes de Noël. 40% des Français interrogés dans le cadre d’une enquête IKEA/CSA Research disent avoir déjà offert un cadeau de seconde main pour Noël, le plus souvent des livres, de la décoration, du mobilier ou des vêtements. La plupart du temps, cela est lié à des raisons économiques (51%) mais aussi de plus en plus pour des raisons écologiques (47%). C’est aussi une question de génération : ce sont les moins de 35 ans, qui utilisent déjà les plateformes de seconde main comme Le bon coin, Backmarket ou Vinted toute l’année, qui sont le plus enclins à offrir des cadeaux d’occasion. Et recevoir un objet ayant déjà une histoire ne gâche pas le plaisir de recevoir, au contraire : 62% des Français affirment qu’ils seraient heureux de recevoir un objet déco ou du mobilier à Noël. Et vous vous offrez quoi à Noël ? 🎁
L’Etat devra dépolluer les calanques de Marseille
L’Etat a été condamné par le tribunal administratif à dépolluer l’ensemble des sites industriels sur le littoral sud de la ville avant 2028. Il devra aussi contraindre la société Ginkgo, qui détient un ancien site industriel, à le faire dans les 10 prochains mois. « C’est la condamnation à charge de l’État la plus importante jamais rendue en France en matière de remise en état de l’environnement », se réjouit Florent Tizot, avocat des associations de défense de l’environnement, auprès de France 3. Mauvaise nouvelle en revanche : les riverains eux ne seront pas indemnisés alors que des analyses ont montré que leurs jardins pouvaient être pollués notamment au plomb. Dans sa décision, « le juge revient longuement sur l’ampleur de la pollution affectant le littoral sud de Marseille » soulignent les associations plaignantes. Pendant 130 ans, des usines ont en effet produit ou utilisé de l’amiante, du mercure, du cuivre, du zinc, du cadmium, de l’arsenic, du plomb ou du nickel…
Le climat s’impose dans les rémunérations des dirigeants
En 2024, plus de neuf entreprises sur dix au sein du SBF120 intègrent des critères de performance climatique dans la politique de rémunération variable de leur dirigeant, selon une étude publiée mardi par l’Institut français des administrateurs (IFA), Ethics & Boards et Chapter Zero France. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est l’indicateur le plus souvent utilisé. Mais ne nous emballons pas, ces critères pèsent certes de plus en plus mais encore peu dans les rémunérations totales (7,1 % du variable court terme en 2024 contre 5,3 % en 2022, et 12,3 % du variable long terme contre 9,9 % en 2022, précisent Les Echos). Et ils sont quasiment tout le temps atteints…contrairement aux objectifs internationaux de réductions des émissions de gaz à effet de serre. 💶
Les petites entreprises françaises sont de plus en plus mécènes
La barre des 9 milliards d’euros de dons franchie en 2022 pour les entreprises et les particuliers, estime France générosités dans son panorama 2024. Ces dons ont été réalisés à 42% par des entreprises pour un montant de 2,65 milliards d’euros de mécenat, soit une multiplication par 2,7 depuis 2010. Les 142 500 entreprises mécènes représentent 6% des entreprises françaises soumises à l’impôt sur les sociétés en 2022, contre 2% en 2010 (X5,2). Ce sont notamment les PME et plus encore les TPE qui ont porté cette progression : celles-ci comptent pour 62% en 2022 contre 47% en 2010. Les dons des particuliers ont aussi augmenté mais ils sont de plus en plus concentrés dans les mains de donateurs aisés, notamment pour des événements exceptionnels type reconstruction de Notre Dame ou guerre en Ukraine. 💰
Les animaux de trait reconnus dans la gestion des catastrophes
c’est ce qu’acte une résolution des Nations Unies. Les chevaux, les ânes et les mules apportent en effet un soutien vital dans les suites immédiates d’une catastrophe en sauvant des vies, en transportant des ressources, en évacuant des personnes et en accédant à des zones sinistrées où les véhicules ne peuvent pas aller. La résolution intègre leur protection dans les plans de gestion des risques de catastrophe. Une décision qui s’inscrit dans un mouvement plus général de réflexion sur le droit des animaux, notamment quand ils travaillent…(voir notre article Faut-il salarier la nature ?) 🐎
Le retour des castors et des loutres
Alors qu’ils avaient presque disparu au 19ème siècle, les castors repeuplent les cours d’eau et sont désormais plus de 25 000, en France, notamment autour du Rhin. S’ils ne sont pas toujours très appréciés des agriculteurs, grâce à leurs barrages, ces animaux ingénieurs permettent de développer la biodiversité, de rendre la qualité de l’eau meilleure et de lutter contre les inondations ! De son côté, la loutre d’Europe a été aperçue dans l’Eure alors qu’on la croyait disparue. 🦫
Vers la fin des mégabassines ?
La cour d’appel de Bordeaux a décidé que pour 4 mégabassines, dont celle de Saint Soline en Charentes Maritime, l’autorisation environnementale aurait dû être assortie d’une autorisation de déroger à l’interdiction de destruction d’espèce protégée, l’outarde canepetière, une espèce dite parapluie, dont dépendent de nombreuses autres. Si certains de sont (trop) vite réjouis d’une décision qui rendait illégale ces mégabassines, celle-ci « suspend l’exécution de leur autorisation » mais seulement « le temps que l’administration organise une procédure de régularisation », souligne l’avocat Arnaud Gossement dans un thread sur X. Si l’exploitant obtient l’autorisation de déroger à l’interdiction de destruction d’espèces protégées, il peut continuer les travaux en cours (le cas de 2 bassines) ou continuer son exploitation (ex : celle de Saint Soline déjà construite). Si ce n’est pas le cas en revanche, il devra cesser son activité. Le sort de ces retenues est donc entre les mains de l’administration. La ministre de la Transition écologique démissionnaire a dit « prendre acte » de la décision et rappelle que pour Sainte Soline « les agriculteurs pourront en toute hypothèse continuer à utiliser l’eau qui y est déjà stockée ». 🤞
Illustration : Canva