De plus en plus d’entreprises se préparent aux conséquences du réchauffement climatique, et notamment les évolutions des tendances de consommation, selon un rapport CDP. Décryptage.
Face au réchauffement climatique, les modes de consommation sont lentement en train d’évoluer : moins d’emballages, des produits plus écolo, des produits plus locaux… Les consommateurs cherchent désormais à réduire l’empreinte carbone de leurs achats. À en croire un rapport publié par le Carbon Disclosure Project, ces évolutions sont de plus en plus prises en compte par les grandes entreprises. Explications.
De plus en plus d’entreprises conscientes des risques liés au réchauffement climatique
Le rapport a examiné la stratégie de 16 grandes entreprises multinationales regroupant les plus grandes marques de consommation de la planète sur le réchauffement climatique. Les premiers résultats montrent d’abord que ces entreprises sont de plus en plus conscientes des risques liés au changement climatique. 90% d’entre elles mesurent leurs émissions de CO2 jusqu’au Scope 3, c’est à dire sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, incluant leurs fournisseurs.
Elles sont aussi de plus en plus nombreuses à essayer de mesurer et d’anticiper les risques qui pourraient les affecter à l’avenir. Les entreprises des boissons étudient par exemple comment les sécheresses liées au réchauffement climatique pourraient affecter leur accès aux ressources en eau, essentielles à leurs produits. Les entreprises de l’alimentaire tentent de plus en plus d’étudier les ressources à risque, qui pourraient être menacées par le réchauffement climatique. Même chose pour les entreprises de la cosmétique qui tentent de mesurer la sensibilité de leurs ressources clefs aux changements climatiques. En d’autres termes, les entreprises semblent être conscientes que le réchauffement climatique fait peser des risques sur leurs activités, et ils tentent de quantifier ces risques et de développer des politiques pour mieux les prendre en charge.
Les grands groupes attentifs aux évolutions de consommation engendrées par le réchauffement climatique
Mais ce n’est pas tout. Selon le rapport, la plupart des entreprises, tous secteurs confondus tentent d’anticiper la façon dont les comportements des consommateurs vont évoluer avec le réchauffement climatique. Ainsi, 5 entreprises de l’alimentaire sur 7 innovent activement pour développer des offres végétariennes et véganes, afin de satisfaire la demande de plus en plus forte de produits végétaux, souvent moins intenses en CO2. 6 entreprises des cosmétiques sur 7 ont mis en place des programmes pour élaborer des cosmétiques sans matière pétrochimiques, là encore, afin de s’adapter à la demande de produits de plus en plus naturels et sans additifs. Tous secteurs confondus, près de 63% des entreprises tentent de réduire leurs emballages et d’intégrer des formes d’économie circulaire dans la gestion de leurs packaging.
Cela montre que de plus en plus d’entreprises, y compris parmi les grandes multinationales, s’engagent pour s’adapter aux évolutions du climat et aux évolutions des attentes des consommateurs. Toutefois, l’évolution est encore lente : près de 60% des marques des 10 entreprises dégageant les revenus les plus importants ont échoué à développer des innovations bas carbone durant les 5 dernières années. Aussi, 75% des entreprises examinées dans le rapport ont acheté de petites marques durables (par fusion acquisition) pour diversifier leurs offres, sans changer véritablement l’offre stratégique globale de l’entreprise.