Avec l’arrivée de l’hiver, tout le monde commence à penser à la saison de ski qui commence. Mais pour les enthousiastes de la glisse, le réchauffement climatique apporte de plus en plus de mauvaises nouvelles. Comment la modification du climat affecte-t-elle nos sports d’hiver préférés ?
A peine quelques jours après la fin de la COP21 (dont vous pouvez retrouver le bilan sur notre article), il y a déjà des raisons de continuer à s’inquiéter pour le réchauffement climatique. Non seulement le réchauffement risque de faire disparaître nos produits préférés (chocolat, café…), et de modifier considérablement notre climat, mais il menace aussi la sacro-sainte saison de ski.
Changement climatique : le ski sans neige ?
Comme pour les vins (dont les vendanges sont chamboulées par le réchauffement climatique), les dates de la saison de ski sont de plus en plus perturbées à cause du changement climatique. Globalement, le froid de l’hiver arrive plus tard aujourd’hui qu’au début du XXème siècle. Cette année, le mois de Décembre est pour l’instant 2.5 degrés au dessus des fameuses « moyennes saisonnières ». C’est un phénomène qu’on observe de plus en plus : le début de l’hiver est plus doux, et plus humide, et la fin de l’hiver plus froid, mais aussi plus sec. Résultat, l’enneigement des stations est plus tardif, et lorsqu’il commence, il est aussi souvent moins important puisque le climat est plus sec.
Depuis 30 ans, les taux d’enneigement dans les alpes ont ainsi diminué de 30% en moyenne. Pour l’instant, les stations ont été capables de compenser cette baisse par l’utilisation de neige artificielle, mais cette évolution est inquiétante pour le secteur, notamment dans les Alpes du Sud où il représente 15 000 emplois et 800 millions d’euros de recette chaque année.
Dans les Pyrénées, le problème est similaire : les petites stations de basse altitude voient leur taux d’enneigement baisser d’année en année. Les scientifiques estiment que l’enneigement pourrait être quasi nul dans les Pyrénées d’ici 80 ans. Même constat également dans le Massif Central, où on estime que l’on passerait de 80 cm de neige à 1800 m en moyenne à 35 cm d’ici la fin du siècle.
La fin du ski en France ?
Déjà, en Suisse, les stations utilisent 40 % de neige artificielle aujourd’hui contre 5% il y a 20 ans. Le même phénomène est entrain de se développer dans l’hexagone, et la France pourrait perdre son statut de première destination mondiale pour les sports d’hiver. Mais pour autant, le ski ne devrait pas totalement disparaître de nos belles montagnes : les stations de haute altitude, notamment dans les Alpes, continueront à être enneigées.
Mais le visage du ski devrait se transformer : les sports se pratiquant à basse altitude comme le ski de fond, auront plus de difficultés à fonctionner, et on parle déjà d’organiser certains événements des Championnats du monde de ski alpin en intérieur. Le choix des villes pour les épreuves sportives internationales sera plus limité : on pourra toujours organiser les JO d’Hiver à Albertville, mais pas à Grenoble.
Le changement climatique n’aura donc pas raison du ski, ni en France, ni ailleurs dans le monde. Mais les conditions dans lesquelles ces sports d’hiver se pratiquent vont beaucoup changer dans les décennies à venir : on skiera moins dans certains massifs, à plus haute altitude, plus tard dans l’année aussi. Mais surtout, les conditions météorologiques seront plus aléatoires : on pourra avoir des années très enneigées et des années sans neige.
Alors, si vous voulez sauver vos saisons de ski, il est temps d’agir pour limiter le réchauffement climatique !
Crédit image : Ski global warming sur Shutterstock, Fonte Neige sur Shutterstock, Hiver sur Shutterstock