Inquiétudes santé, problème écologique : de plus en plus de raisons poussent les consommateurs à se détourner des cosmétiques traditionnels et à adopter des alternatives. Faisons le point.

Le maquillage, s’il peut aider à se sentir bien dans sa peau, n’est pas forcément bon pour notre épiderme, ni pour l’environnement. Il est en de même pour un grand nombre de produits de beauté et de soin.

Difficile de dire de quoi sont composés les produits cosmétiques parfois appliqués chaque matin sur le visage. A y regarder de plus près, les ingrédients aux noms barbares que l’on peut lire à l’arrière du packaging ne sont pas toujours bons pour notre peau, ni pour l’environnement. Côté porte-monnaie, ces produits peuvent aussi coûter assez cher.

Face à ce constat, le mouvement Slow Cosmétique a été créé, avec Julien Kaibeck en figure de proue, professeur d’aromathérapie en France et en Belgique. Son credo : « consommer moins mais mieux la beauté ». Le bio comme le « fait maison » s’inscrivent dans cette démarche. Décryptons ensemble l’impact de nos produits de beauté et les grands principes du mouvement Slow Cosmétique.

Les impacts sur la peau et sur l’environnement de nos produits de beauté

La composition de nos produits cosmétiques : des ingrédients pas toujours respectueux du corps

L’UFC-Que choisir révélait en 2016 la présence de « composés préoccupants dans 185 cosmétiques courants » comme des allergènes et des perturbateurs endocriniens. Ils se glissent dans la composition des shampooing, déodorants, crèmes de visage, après-rasages…

Selon une étude américaine, publiée en 2021 dans la revue Environmental Science and Technology Letters, de nombreux cosmétiques vendus aux États-Unis et au Canada contiennent les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS), « une catégorie de produits chimiques hautement persistants et potentiellement toxiques », dans le sens où ils seraient liés à des problèmes de santé graves. Ces substances sont ajoutées aux cosmétiques pour augmenter leur durabilité et leur résistance à l’eau.
Sur les 231 produits cosmétiques testés, 56 % des fonds de teint et des produits pour les yeux, 48 % des produits pour les lèvres et 47 % des mascaras contenaient des niveaux élevés de fluor, ce qui est un indicateur de l’utilisation de PFAS dans le produit.

Une industrie polluante

Nos produits cosmétiques ont aussi un impact sur la planète, sur l’ensemble de leur cycle de vie. Des produits utilisés pour leur fabrication parfois issus de la pétrochimie au transport : les produits utilisés bien sûr, parvois dérivés de la pétrochimie (microbilles, paillettes, huiles minérales entre autres), l’énergie nécessaire pour fabriquer ces produits, les emballages utilisés souvent à base de plastique, la fin de vie de cet emballage, mais aussi des composants du produit, rarement biodégradables, qui se retrouvent dans les milieux aquatiques. L’ADEME retrace par exemple dans ce document les impacts environnementaux et sanitaires des cosmétiques sans rinçage.

Cette autre étude américaine a démontré un lien entre les produits cosmétiques que nous nous appliquons et la pollution de l’air.

Il est aujourd’hui difficile de connaitre les impacts sur la santé et l’environnement de nos produits sur le packaging, si l’on n’est pas initié. Dès lors, certaines personnes se détournent des produits cosmétiques « conventionnels » des grandes marques et promeuvent un autre modèle : le Slow Cosmétique.

Slow Cosmétique : une alternative aux produits de beauté traditionnels

En référence à la Slow Food, c’est-à-dire la valorisation d’une alimentation saine, de qualité et un mode de production alimentaire plus respecteux de l’environnement face à l’agriculture intensive et les fast food, le Slow Cosmétique consiste à se tourner vers des produits de beauté plus sains et moins polluants pour notre environnement. L’objectif : mettre le bon sens et l’éthique au coeur de la démarche. Concrètement, on peut identifier 3 grands principes :

Répondre de manière adaptée aux besoins réels de la peau.

Cela requiert une bonne connaissance de la peau et de son fonctionnement, afin d’appliquer les produits adaptés à notre type de peau.

Privilégier les ingrédients naturels et limiter les transformations.

Les adeptes du mouvement Slow Cosmétique utilisent beaucoup de produits de beauté labellisés bio, ou alors ils créent les leurs. De cette manière, plus de secret sur la composition des produits, et il est possible de supprimer les ingrédients issus de la chimie de synthèse et de la pétrochimie. D’une manière générale, ils recherchent des produits qui sont fabriqués et utilisés dans le respect de la nature et de l’humain.

Ne pas créer de nouveaux besoins. 

Le Slow Cosmétique, c’est aussi et surtout le souhait de répondre aux besoins de la peau sans en créer de nouveaux, comme l’industrie de la beauté aurait souvent tendance à nous faire croire. Il s’agit aussi de nous réconcilier avec notre peau, sans attendre des produits ce qu’ils ne peuvent pas nous apporter.

La salle de bain écolo

Concrètement, les produits bio ou « fait maison » sont les alternatives aux produits de beauté et de soins traditionnels.

Des produits biologiques

Un produit bio n’est pas en soi meilleur qu’un autre, mais dans les circuits des produits bio, on trouve plus facilement des produits portant des labels garantissant la composition naturelle ou bio. et des listes d’ingrédients courtes, qui réduisent les risques allergiques.

Des produits cosmétiques faits maison

Pour les personnes moins pressées, il est possible de confectionner ses propres produits. De nombreuses recettes de produits cosmétiques sont désormais disponibles sur Internet. Huiles végétales, hydrolats, huiles essentielles, mais aussi des aliments comme la banane ou le miel peuvent être utilisés dans la confection de produits home made comme des masques, des crèmes, des gommages, des produits de maquillage…

Attention toutefois : fait maison ne veut pas forcément dire meilleur pour soi ou pour l’environnement. Parfois, le « fait-maison » en matière de cosmétiques peut aller de pair avec la multiplication des petits emballages, et les produits que l’on trouve dans ces marchés émergents ne sont pas toujours très bien contrôlés. Rester vigilant donc !

La réduction du nombre de déchets

Le Slow Cosmétique, c’est aussi limiter les emballages autour des produits, notamment en plastique : depuis quelques années, on voit de plus en plus de produits d’hygiène solides comme le dentifrice, le déodorant ou encore le shampooing. En supprimant l’emballage, c’est autant de matériaux et d’énergie économisés. D’autres se tournent aussi vers les marques qui proposent des recharges : on apporte son flacon vide et on le remplit directement en magasin avec le produit désiré.

Finalement, les principales différences avec les produits industriels se situent en termes de confort d’application, mais aussi de durée de vie du produit, notamment dans le cas où ce dernier est fait maison, puisqu’il se conservera moins longtemps qu’un produit classique

Voir aussi : L’upcycling : une attente dans l’industrie cosmétique

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