Face au réchauffement climatique, près de la moitié des jeunes s’estiment mal informés : ils connaissent mal les conséquences des dérèglements climatiques.
Le réchauffement climatique est aujourd’hui l’une des principales préoccupations des Français, notamment chez les jeunes. Avec des figures comme Greta Thunberg, de plus en plus de jeunes entendent se mobiliser pour faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité pour nos sociétés.
Mais les jeunes connaissent-ils vraiment le réchauffement climatique . Comprennent-ils bien ses causes et ses conséquences ? C’est ce sujet qu’examine un récent sondage IFOP pour Acted. Voyons ce qu’il en est.
Le réchauffement climatique : priorité des jeunes
Le sondage, mené auprès d’un échantillon représentatif de 1000 jeunes de 15 à 35 ans, tire avant tout une conclusion : le réchauffement climatique et la principale inquiétude des jeunes français sur les enjeux d’environnement et de santé.
Ils sont ainsi 59% à considérer que le climat est le risque lié à l’environnement et à la santé le plus préoccupant aujourd’hui. Cela place le réchauffement climatique loin devant la pollution atmosphérique (34%) ou les risques nucléaires par exemple (17%).
Cela illustre encore que les jeunes sont de plus en plus sensibilisés au réchauffement climatique. Malgré tout, une bonne partie des jeunes s’estiment mal informés sur les enjeux climatiques.
Les jeunes mal informés sur le climat
Seuls 55% des jeunes se disent bien informés sur la crise climatique, et moins de 10% s’estiment très bien informés sur le sujet. Que ce soient dans leurs parcours scolaires, dans les médias ou dans le débat public, les jeunes semblent donc avoir le sentiment de ne pas avoir suffisamment d’informations et d’explications sur le réchauffement climatique.
Et cela se ressent si l’on creuse. Quand on demande aux jeunes d’identifier les causes du réchauffement climatique, seuls 31% citent en premier les émissions de gaz à effet de serre, qui sont pourtant la cause centrale de la montée des températures. Une bonne partie des sondés citent d’abord « la pollution de l’air » ou « la chaleur produite par les activités humaines ».
Au total, on trouve même 20% d’interrogés qui estiment que le réchauffement climatique est le résultat d’un réchauffement naturel de la planète. On voit donc qu’il y a encore un travail de pédagogie à mener pour faire comprendre aux jeunes quelles sont les causes premières du réchauffement climatique (les gaz à effet de serre) et leur origine (les secteurs émettant le plus de gaz à effet de serre).
Réchauffement climatique : des conséquences encore floues pour les jeunes
De nombreux jeunes semblent également mal informés sur les conséquences concrètes du réchauffement climatique sur nos sociétés. Ainsi, ils sont certes nombreux (74%) à savoir que le réchauffement climatique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones, tempêtes, sécheresses…). Mais pour le reste, c’est le flou.
Par exemple, la plus grande part des jeunes pensent que le réchauffement climatique devrait avoir des conséquences positives sur les pays du Sud. Or, les données disponibles indiquent plutôt l’inverse : les pays du Sud sont les plus affectés par le réchauffement climatique.
Moins d’un jeune français sur deux semble avoir conscience que le réchauffement climatique a des conséquences sur les activités agricoles. C’est pourtant l’un des enjeux majeurs de l’adaptation au réchauffement climatique : comment adapter l’agriculture à un climat de plus en plus instable ?
Un déficit de formation et d’information sur le climat
Autre chiffre symptomatique : près de 2/3 des jeunes français n’ont jamais entendu parler du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui est pourtant le principal organe scientifique sur le sujet du réchauffement climatique. La majorité des jeunes ne connaissent pas non plus le Plan Climat français ou la loi Énergie-Climat.
Tout cela dénote un manque de formation et d’information sur les sujets climatiques. Face à des média souvent incompétents sur les sujets climatiques, et face à un déficit criant de formation sur ces sujets dans le cursus scolaire et universitaire, les jeunes français manquent de compréhension globale sur les enjeux climatiques.
Résultat, quand il s’agit de passer à l’acte, les jeunes français tâtonnent. Ils sont ainsi plus de 90% à dire être prêts à se mettre aux économies d’énergie dans l’habitat (réduire l’usage des lumières, voire baisser le chauffage). Mais ils ne sont que 17% à citer en premier la réduction des émissions de CO2 liées à l’usage de la voiture lorsqu’on leur demande quels objectifs il faudrait se fixer en priorité pour lutter contre le réchauffement climatique. Or en France, c’est bien le secteur des transports qui est la première source d’émissions de CO2, avec en tête, la voiture individuelle. A contrario, l’énergie domestique est souvent moins polluante (l’électricité française émettant peu de CO2 grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables).
On voit donc que le manque d’information donne aux jeunes un sentiment erroné sur les actions les plus efficaces et les plus prioritaires à mettre en oeuvre face au réchauffement climatique. Signe qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire en termes de pédagogie et de sensibilisation, à la fois dans les média et dans les parcours scolaires.
Photo par Markus Spiske sur Unsplash