Quelles tendances ont marqué le développement durable en 2016 ? Quelles sont celles que vous avez suivi ? En voici 5 qui donnent un peu d’espoir pour demain !
Depuis plusieurs années maintenant, le développement durable devient une problématique de plus en plus importante à la fois pour la société, les entreprises et les citoyens. Les médias traitent de plus en plus de ces questions, les débats publics sont de plus en plus structurés par la question du développement durable, de l’écologie, de l’équité sociale. Bien entendu, 2016 n’a pas fait exception à cette règle !
Le développement durable a été au coeur de bien des débats, et sur e-RSE.net, nous avons suivi avec attention ces tendances. C’est pourquoi nous vous proposons en ce début d’année une rétrospective des tendances qui VOUS ont marqué, en France, l’année dernière, à propos du développement durable. Vous avez été près de 850 000 cette année à consulter les actualités RSE et développement durable publiées sur e-RSE, et grâce à vous, nous savons quels sujets ont été les plus tendances l’année dernière. Alors voici pour vous le bilan de 5 tendances (plutôt réjouissantes) qui ont marqué le développement durable en 2016 et que vous avez suivi sur e-RSE.
1 – La quête d’une alimentation plus responsable et écologique
Parmi les sujets les plus souvent abordés cette année en matière de développement durable, difficile de passer à côté de la question de l’alimentation responsable. De nombreux médias ont ainsi traité la question du bio, des pesticides, et de l’impact environnemental de notre alimentation et de nos régimes alimentaires. On a ainsi découvert quels étaient les 10 aliments préférés des consommateurs qui étaient aussi les plus nocifs pour l’environnement ou encore l’impact environnemental du vin. Un corpus d’études scientifiques internationales a également montré comment notre alimentation industrielle était peu à peu devenue toxique et nocive pour la santé.
Face à ces constats alarmants, les consommateurs ont été nombreux à chercher des circuits alternatifs pour manger bio, local et de saison. Un sondage réalisé par e-RSE.net montrait également que les consommateurs plébiscitent aujourd’hui la permaculture et les pratiques d’agriculture plus raisonnées. À ce sujet, ils sont d’ailleurs soutenus par les institutions internationales puisque l’International Panel of Experts on Sustainable Food Systems a publié cette année un méta-analyse concluant que de petites fermes agro-écologiques seraient plus efficaces (écologiquement et économiquement parlant) que l’agriculture industrielle. La FAO (Food and Agricultural Organization), qui traite des questions agricoles pour l’ONU, a également appuyé cette idée en publiant un rapport édifiant sur la nécessité de réformer l’agriculture sur des bases plus agro-écologiques et diversifiées.
Au final une tendance se dessine : celle de la recherche d’une agriculture et d’une alimentation plus durable ! Et si la tendance se confirme, cela pourrait avoir des conséquences très positives sur l’environnement et la société !
2 – Une jeune génération de plus en plus consciente des enjeux écologiques et sociaux
Autre tendance forte du développement durable en 2016 : la prise de conscience de plus en plus forte de la jeune génération, la Génération Y.
Une large étude menée par Génération Cobaye sur le bonheur a ainsi montré que pour les jeunes français aujourd’hui, le bonheur rime souvent avec écologie, sobriété et équité. Contrairement aux générations précédentes, la génération Y voit moins son salut dans la consommation de masse et les grands marqueurs du 20ème siècle que sont la voiture et la carrière. Ils ont des envies plus simples : diversifier leurs expériences de vie, profiter de leurs amis et de leurs familles, avoir un cadre de vie proche des espaces verts. L’étude nous montre aussi que ces jeunes sont fortement préoccupés par l’environnement et le changement climatique.
Et c’est une tendance que l’on retrouve un peu partout dans le monde : la Génération Y est d’ores et déjà en train de transformer notre façon de travailler en privilégiant des usages plus digitaux, plus flexibles, mais aussi plus responsables et écologiques comme le télétravail. La génération Y sera peut-être celle qui rendra l’entreprise plus responsable, en amenant ses préoccupations écologiques et sociales dans les sphères dirigeantes des entreprises et en les incitant à agir.
3 – Des professionnels et des entreprises en voie d’être « durables » ?
On commence déjà à voir cette tendance se réaliser dans les entreprises. En 2016 pour la première fois, la Business Harvard Review a révisé les critères de son classement des dirigeants les plus performants du monde en y incluant… la RSE et le développement durable ! Pour la grande revue américaine, les meilleurs patrons du monde doivent miser et investir dans la RSE. C’est le signe que pour les entreprises, la nécessité de prendre en compte le développement durable est de plus en plus forte.
Alors certes, le monde de l’entreprise est encore loin d’être le parfait exemple de pratiques écologiques et responsables, comme en témoignent les polémiques qui ont continué d’agiter certains secteurs (l’automobile, la pharmacie, l’industrie de l’énergie…) cette année. Mais aujourd’hui, la réputation des entreprises est de plus en plus liée à leur capacité à s’exprimer et à agir sur les sujets du développement durable, comme le montre le top 100 des entreprises avec la meilleure réputation RSE établi par le Reputation Institute cette année. De fait, l’action et la communication responsable deviennent des enjeux prioritaires pour les entreprises !
Même si la RSE nécessite encore beaucoup de pédagogie dans les entreprises, les salariés plébiscitent la responsabilité sociale et le développement durable et veulent s’investir de façon à rendre leur entreprise plus écolo et plus durable. La preuve ? Le succès du premier MOOC sur le développement durable et la RSE à destination des professionnels !
4 – L’importance de la santé et du bien-être au travail dans le développement durable
Signe des temps, la question du bien-être au travail est cette année devenue prépondérante. Ces aspects parfois négligés du développement durable (la santé, le bien-être, la qualité de vie, les conditions de travail) ont largement été investis par les professionnels.
Nous avons pris conscience progressivement du rôle que les entreprises ont à jouer dans le bien-être quotidien de leurs salariés, mais aussi du rôle que les RH peuvent jouer dans une stratégie de RSE et de développement durable. En effet, les conséquences du stress au travail sur la santé commencent à être mieux connues, et on comprend désormais mieux comment la santé et la prévention peuvent jouer un rôle sur la productivité des entreprises. La santé et le bien-être au travail sont donc devenus cette année des enjeux prioritaires pour les entreprises qui souhaitent être plus responsables.
Reste à espérer que les avancées en matière de conditions de travail et de bien-être des salariés soient imitées dans d’autres domaines, notamment dans l’écologie et la réduction de l’impact environnemental des entreprises.
5 – Politiques et gouvernements plus investis dans le développement durable ?
Enfin, la preuve que nous pouvons avoir un peu d’espoir pour le développement durable, c’est que politiques et gouvernements ont aussi pris des décisions importantes dans ce domaine.
D’abord, la COP21 signée fin décembre 2015 a commencé à porter (certes doucement) ses fruits : elle est entrée en vigueur en seulement 10 mois, juste avant la COP22 qui promettait d’être encore plus importante que la COP21 et l’Accord de Paris. Bien que l’on ait moins entendu parler de cette COP marocaine, des décisions importantes y ont été prises concernant l’application de l’Accord de Paris et l’intégration des parties prenantes privées et civiles dans la lutte contre le changement climatique. Compte tenu de l’augmentation des températures en 2016 et de la fonte glaciaire qui s’accélère, il faudra beaucoup plus pour parvenir à réellement inverser la tendance. Mais ces engagements sont déjà le signe que les acteurs publics ont pris le problème à bras le corps, pour la première fois de l’Histoire.
En France, des décisions ont également été prises dans ce sens : la loi de transition énergétique signée en 2015 est progressivement entrée en vigueur en 2016. Au programme ? Investir dans les énergies renouvelables, dans des transports plus durables. La France a continué son investissement dans la voiture électrique (bien que la voiture électrique ne soit pas forcément une si bonne idée sur le plan écologique), dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. La France a également été à l’origine d’un nouveau modèle de reporting carbone qui fait des émules à l’étranger grâce à l’article 173 de la loi de transition énergétique.
À l’international, on a tous entendu parler de la décision du Président Obama de sanctuariser l’arctique ou encore du projet (réussi) de l’Inde de planter 50 millions d’arbres en une journée. Mais dans d’autres pays aussi certaines initiatives ont fait du bruit : la Suède à voté une loi qui permet à ceux qui réparent au lieu de jeter de payer moins d’impôts, l’Estonie a mis en place un système de transports en commun gratuits à Tallinn pour diminuer l’usage de la voiture.
Alors certes, l’élection de Donald Trump (connu pour ses positions ambigües sur l’écologie) ou la mise au second plan de la lutte contre le réchauffement climatique par le nouveau bureau britannique après le Brexit sont des nouvelles peu réjouissantes pour le développement durable. Mais globalement, on note qu’il y a eu en 2016, plus que jamais, une prise de conscience politique de l’enjeu « développement durable ».
Il faudra encore bien plus que ces tendances pour que l’on entre vraiment dans une transition vers des sociétés plus durables, et beaucoup d’efforts devront être faits notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais 2016, malgré tout, a été une année riche en nouveautés et en avancées sur le plan du développement durable. Reste à faire encore (beaucoup) mieux en 2017 !