La pratique régulière d’une activité physique et la lutte contre la sédentarité seraient des facteurs protecteurs face au cancer du sein. C’est ce que suggèrent de plus en plus d’études.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Près de 60 000 nouveaux cas de cancers du sein sont détectés chaque année en France, soit 3 fois plus que le second type de cancer le plus fréquent : le cancer du poumon.
Malgré les progrès faits ces dernières années dans la détection et le soin de la maladie, le nombre de cas et de décès ne baissent pas vraiment. Il est donc utile de connaître les facteurs de risque et les facteurs protecteurs face à ce cancer répandu. Or depuis plus de 10 ans, la littérature scientifique montre de façon de plus en plus claire que l’activité physique aurait un effet préventif sur le cancer du sein.
Une corrélation inverse entre activité physique et cancer du sein
Depuis au moins 10 ans, les études épidémiologiques montrent qu’il existe une corrélation inverse entre activité physique et cancer du sein. Concrètement, cela signifie que l’on observe que les femmes pratiquant une activité physique plus régulière et plus intense développent moins de cancers du sein. Une étude menée en 2011 montrait un risque 25% moins élevé pour les femmes pratiquant une activité physique régulière. Même résultats pour une méta-analyse publiée en 2016.
D’autres études ont montré que commencer une activité physique après la ménopause réduisait également le risque de développer un cancer du sein dans les années suivantes. La pratique d’une activité physique semble aussi être un moyen d’améliorer le pronostic de survie et de guérison pour les patientes atteintes d’un cancer du sein, comme le confirment encore plusieurs études.
Inversement, la sédentarité est un facteur aggravant de risque de cancer du sein.
Voir aussi : Les conséquences de l’inactivité physique
L’activité physique comme facteur protecteur spécifique face au cancer du sein
Malgré tout, de nombreux facteurs confondants et biais statistiques peuvent influencer les résultats obtenus par ces études, qui comparent des populations en fonction de leurs habitudes en matière de pratiques sportives. Les femmes qui pratiquent une activité physique régulière ont en général moins de cancers. Elles ont aussi souvent une alimentation de meilleure qualité et globalement des modes de vie plus sains. Difficile donc de dire si l’activité physique a spécifiquement un effet positif (causal) sur le cancer du sein en particulier en se basant sur des études épidémiologiques classiques.
Toutefois, une étude internationale publiée en 2022, a utilisé une méthode statistique spécifique pour établir de façon plus précise le lien entre activité physique et cancer du sein. Cette méthode, la randomisation mendelienne, utilise la variation mesurée des gènes pour tester ou estimer l’effet causal de de l’activité physique sur le risque de cancer du sein. Les résultats montrent qu’une activité physique générale réduit de 41% les risques de cancers invasifs. Une activité plus intense, trois fois par semaine, réduit encore le risque de 38% par rapport à une activité non intense.
Cancer du sein et sport : un lien avec le système hormonal et l’inflammation
Plusieurs études ont tenté d’expliquer le mécanisme protecteur de l’activité physique sur le cancer du sein. Parmi les pistes, il y aurait un effet hormonal. L’activité physique et la pratique sportive réduiraient la quantité d’oestrogènes et d’andorgènes en circulation dans le sang. Or la circulation de ces hormones favoriserait le déclenchement des cancers du sein. L’autre explication serait liée au fait que l’activité physique réduit l’inflammation, facteur aggravant du risque de cancer. L’activité physique aurait aussi un rôle dans le développement de l’immunité spécifique face au cancer du sein.
La pratique d’une activité physique régulière et intense fait donc partie des facteurs de prévention du cancer du sein. À tous les âges, pour les femmes prédisposées ou non, atteintes ou non, il est donc conseillé de pratiquer une activité physique régulière, en accord avec les prescriptions de son médecin. Les mouvements les plus simples, y compris de simples marches, permettent aussi de réduire les effets nocifs de la sédentarité sur la prévalence du cancer du sein.
Pour rappel, la littérature scientifique estime qu’une pratique sportive modérée à intense d’environ 1 h par jour est un bon objectif pour être en bonne santé, notamment pour les personnes ayant des métiers sédentaires.
Voir aussi : Combien faire de sport chaque semaine pour être en bonne santé ?
Photo par sydney Rae sur Unsplash